Depuis le début de l'année, la production de lait de chèvre peine à décoller. En cause, des fourrages de qualité médiocre qui ne permettent pas de faire monter la production par chèvre. À l'approche du pic de lactation, le mois de mars semble se rapprocher de la courbe de 2024. Grâce aux stocks et aux importations, les industriels parviennent à maintenir la production de fromages.
Lait de chèvre et viande » Lait de chèvre »
En attendant des fourrages meilleurs
Dernière révision leDans la continuité de janvier, la collecte de lait de chèvre est restée très en retrait en février par rapport à 2024. Elle semble se redresser légèrement en mars. Sur les deux premiers mois de l'année, les fabrications de fromages au lait de chèvre sont stables.
-6% de lait livré en février
La collecte de lait de chèvre a plafonné à 30,1 millions de litres en février 2025, soit un retrait de 9% par rapport à février 2024. En corrigeant l’effet année bissextile des données de février 2024 (en les ramenant à 28 jours), le retrait est tout de même de 6% en février 2025, dans la même lignée que janvier.

En mars, d’après les données de l’enquête hebdomadaire de FranceAgriMer, il semble que la collecte se « redresse » légèrement, autour de 48 millions de litres (-3% /2024). Début avril, le recul serait toujours du même ordre, entre -3 et -4% /2024.
En cumul sur 2 mois, les livraisons sont en diminution de 6,1% /2024 (avec correction de l’effet année bissextile en 2024). Les éleveurs doivent toujours composer avec les fourrages de qualité médiocre de 2023 puis 2024 qui pénalisent la production par chèvre, en attendant les récoltes 2025. Selon la note agro-climatique d’Idele publiée mi-avril, les températures ont été supérieures aux normales et les précipitations ont été déficitaires en mars, de 20% par rapport à la normale, avec des fortes disparités régionales. Ainsi, « les premières fauches précoces ont été réalisées avec pour objectif de récolter des fourrages de qualité et ainsi compenser la faible valeur des stocks de 2024. Quant aux semis de maïs, ils débutent à peine dans certaines régions, alors qu’ils sont déjà bien avancés ailleurs, les éleveurs cherchant à profiter de cette fenêtre météo favorable avant le retour attendu des pluies à la mi-avril ». La majorité des fourrages récoltés au printemps restent à venir, et leur qualité dépendra de la météo des prochaines semaines.
Livraisons en retrait dans toutes les régions
En février 2025, la collecte a évolué comme suit d’une année sur l’autre (avec correction de l’effet année bissextile) :
- -2% en Occitanie et Centre-Val de Loire,
- -4% en Pays de la Loire,
- -5% en AURA,
- -10% en Nouvelle-Aquitaine.

En cumul sur les deux premiers mois de l’année, les tendances sont les mêmes : -10% /2024 en Nouvelle-Aquitaine, -5% en Pays de la Loire, -2% en Occitanie et en Centre-Val de Loire et -7% en AURA. Le niveau de production en mars, à l’approche du pic de lactation, sera important pour la suite de l’année. Point d’attention : l’évolution de la collecte en début d’année peut être difficile à interpréter : en fonction des dates de mise-bas, les lactations débutent plus ou moins rapidement.
Recul de l’IPAMPA lait de chèvre
En février, l’IPAMPA lait de chèvre a reculé de 2,9% /2024 sur un an.

Dans le détail :
- l’indice aliments acheté est en baisse de 5,2% sur un an et de 0,5% sur un mois sous l’effet du recul des prix des tourteaux,
- les produits vétérinaires sont en hausse de 2,2% /2024,
- le poste énergie et lubrifiants affiche un retrait de 10,9% sur un an.
Légère baisse des approvisionnements des industriels
En recul pour le sixième mois consécutif, les stocks de produits de report caprins s’élèveraient à 2 314 tonnes équivalent lait en février (-34% /2024). À cette période de l’année, les livraisons n’ayant pas atteint leur plein potentiel, les transformateurs utilisent habituellement leurs stocks. Le début de 2025, entre consommation dynamique et recul de la collecte, ne fait pas exception.
En complément, les industriels français ont importé 5,2 millions de litres équivalent lait en février (+31% /2024). Les volumes importés restent sous les niveaux de 2022 et des années antérieures ; 2023 et 2024 avaient atteint les plus bas niveaux des 10 dernières années.

Ainsi, les approvisionnements des transformateurs sont en baisse par rapport à février 2024 (-2%, avec correction de l’effet année bissextile sur la collecte), à 35,3 millions de litres.

En cumul sur janvier et février, les transformateurs ont pu mettre en œuvre 65 millions de litres de lait de chèvre (collecte et importations), soit -1% /2024 (avec correction de l’effet année bissextile).
Fabrications de fromages de chèvre stables
7 475 tonnes de fromages ont été produites en février. En corrigeant 2024 de l’effet année bissextile, la production de fromages de chèvre a été stable tant sur un mois qu’en cumul sur janvier et février.

L’ultra-frais, après une baisse en janvier, retrouve la dynamique de 2024, avec 1 240 tonnes fabriquées en février (+5% /2024). En cumul sur 2 mois, les fabrications d’ultra-frais sont stables par rapport à 2024.