Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 359 Mars 2024 Mise en ligne le 25/03/2024

Lait de chèvre et viande

Lent démarrage de la collecte et consommation toujours ralentie

En janvier 2024, la collecte de lait de chèvre est en repli par rapport à janvier 2023. les importations étant également en fort retrait, l’approvisionnement des transformateurs est en recul de -4,5%.

La demande des ménages est toujours morose, et les consommateurs s’orientent vers les marques de distributeurs, au détriment des marques nationales.

Sommaire du numéro 359
Lait de chèvre et viande

Lait de chèvre et viande » Lait de chèvre »

La collecte de lait de chèvre ne décolle pas

En janvier, l’approvisionnement total en lait de chèvre des transformateurs s’est établi à 30 millions de litres, en retrait de -4,5% d’une année sur l’autre, entre une collecte en baisse et des imports en fort recul. L’activité industrielle semble plus dynamique alors que côté consommation, les MDD ont pris le pas sur les marques nationales dans un contexte toujours morose en GMS. 

Retard au démarrage pour la collecte de lait de chèvre

La collecte de lait de chèvre a débuté 2024 en-deçà de son niveau de janvier 2023, à près de 26 millions de litres de lait (-4% /2023). D’après l’enquête hebdomadaire de FranceAgriMer, la même tendance est observée sur février, même si elle semble un peu moins marquée au fil des semaines (-2,3% /2023 semaine 11). Cela viendrait confirmer l’hypothèse du décalage des mises-bas, même s’il est encore trop tôt pour le confirmer. Par ailleurs, la qualité médiocre des fourrages 2023 ne vient pas soutenir la production sur ce début d’année. 

Les importations de produits de report sont toujours en recul (-8% /2023) à 4 054 tonnes. 2023 était déjà la plus basse des 10 dernières années.  

Les stocks de produits de report caprin s’élèveraient à 4 122 tonnes en janvier selon FranceAgriMer, soit +21% par rapport à janvier 2022, mais en recul de -27% par rapport au mois précédent. Dans un contexte de baisse de la collecte et de consommation toujours morose, les transformateurs utilisent leurs stocks. 

Reprise des fabrications

En janvier, les fabrications de produits au lait de chèvre ont progressé de +5% / 2023 pour les fromages, +4% pour le lait de consommation et +6% pour l’ultra-frais. Elles sont largement supérieures à celles de décembre pour les trois catégories de produits au lait de chèvre. Pour autant, la consommation intérieure n’a pas bondi selon le panel Circana (voir ci-dessous). Ce sont les exports qui ont progressé, de +6,2% /2023. 

Dans le détail, les fabrications de bûchettes à la pièce, 49% des volumes en 2023, ont progressé de +3% /2023. Les bûches à la coupe ont poursuivi leur dynamique à +11%/2023. Les fabrications de fromages frais, en retrait en 2023, ont repris en janvier, à +6,4%. La catégorie « autres fromages à la coupe », plus faible en volume, recule de -16%. 

Consommation : les marques de distributeurs à l’offensive 

En cumul annuel mobile (CAM), la consommation de fromages au lait de chèvre a reculé de -0,6% en P1 2024 (P1 : première période 2024, arrêtée au 21 janvier), contre -1% en CAM en P13 2023.  

Les consommateurs privilégient toujours les marques de distributeurs (MDD), au détriment des marques nationales (MN). Si les négociations tarifaires des marques nationales se sont terminées fin janvier, celles sur les MDD se poursuivent et la compétition est rude dans les rayons. 

Les volumes achetés en MDD ont augmenté de +4,8% en cumul annuel mobile en P1 2024, tandis que les marques nationales reculaient (-4,3 % en CAM). En valeur, les ventes MDD progressent de +12,3% et les MN de +6,9%, en cumul annuel mobile.  

En janvier, l’écart de prix est de 1,15€/kg (13,35 pour les MN et 12,20 €/kg pour les MDD).  

Côté AOP, les ventes ont reculé de -7,7% en CAM en volume, et -0,7 en valeur. Le prix moyen de janvier 2024 est de 28,15 €/kg. 

En cumul annuel mobile, les ventes de fromages de chèvres bio au rayon libre-service des GMS ont reculé de -10,3% en valeur et -19,6% en volume.