Abattages en hausse, les prix ralentissent

Les cours des gros bovins français poursuivent leur hausse, mais plus timidement, alors que la sécheresse amène un regain d’abattage Les coûts de production sont en très léger recul sur un an.

Avec la reprise des abattages, le cours de la vache O s’assagit

Le prix des vaches laitières françaises progresse toujours, gagnant 9 centimes en quatre semaines pour la vache O, à 6,21 €/kg de carcasse en semaine 28. La hausse est toutefois moins forte qu’un mois plus tôt où elle avait gagné16 centimes en quatre semaines. Le marché européen reste très tendu, mais récemment les abattages en France ont retrouvé des niveaux normaux après un mois de mai fortement ralenti.

La cotation française de la vache P a bien atteint les 6 €/ kg de carcasse, du jamais vu, en semaine 26 puis 28, après avoir gagné puis perdu 1 ct entre-deux (+36% /2024).

Les cotations françaises restent inférieures à certaines cotations européennes, mais le cours irlandais a perdu de sa valeur depuis fin avril est n’est plus que 32 centimes au-dessus de la française (voir notre article vaches en Europe).

La vache U à bon niveau

Les cours des meilleures vaches de race à viande ont continué leur progression au début de l’été, engrangeant 8 cts en quatre semaines pour atteindre 6,93 € /kg en semaine 28 pour la vache U (+16% /2024), après 6,94 € la semaine précédente. Le rythme d’abattage des vaches allaitantes a accéléré tout récemment du fait de la sécheresse, ce qui ralentit la hausse des prix.

La cotation de la vache R suivait une tendance analogue : +10 centimes sur quatre semaines, à 6,64 €/kg de carcasse en semaine 28 (+20% /2024).

Les prix des JB fermes malgré l’été

Après un plateau en mars, les cotations des jeunes bovins français sont reparties à la hausse en avril et ont continué de progresser de quelques centimes par semaine, à rebours de la baisse saisonnière habituelle en été. En effet, la production de jeunes bovins s’est réduite en UE alors que la demande est bien présente, notamment en Allemagne et sur le pourtour méditerranéen, ce qui soutient les prix.

La cotation française du jeune bovin U a gagné 2 centimes en quatre semaines pour atteindre 6,59 €/kg de carcasse en semaine 28 (+24% /2024). La hausse a été un peu plus forte pour le jeune bovin R (4 cts en quatre semaines) à 6,45 €/kg en semaine 28 (+25% /2024). La cotation du jeune bovin O a progressé plus vite, comme le mois passé, de 10 centimes dans le sillage des vaches laitières, à 6,13 €/kg (+29% /2024).
Dans les autres États membres, les cours des jeunes bovins restent bien supérieurs aux cours français (voir l’article sur les jeunes bovins en Europe).

Rattrapage du rythme d’abattage en juin-juillet

La production de viande de gros bovins en France a reculé de 4% en 2025 sur les cinq premiers mois de l’année (-49 000 téc).

Entre les semaines 25 et 28, de mi-juin à mi-juillet, le nombre de gros bovins abattus a progressé de 0,8% /2024, après un mois de mai fortement ralenti (-7% /2024) du fait des bonnes conditions fourragères et du prix du lait incitatif. Entre mi-juin et mi-juillet, les abattages ont donc retrouvé un rythme plus soutenu selon l’indicateur hebdomadaire Normabev, opérant un rattrapage du mois de mai. Les évolutions ont été les suivantes pour es différentes catégories de bovins (en têtes) :

  • vaches de type viande : +5,7% /2024 sur les quatre dernières semaines, tandis que le rythme de ces réformes reculait de 1% /2024 en mai.
  • jeunes bovins de type viande : +0,6% /2024 ces quatre dernières semaines contre -8% /2024 en mai.
  • génisses viande : rythme d’abattage équivalent à celui de l’an passé,
  • vaches laitières : rythme équivalent à l’an passé, alors que les réformes laitières étaient ralenties depuis le début de l’année. L’arrivée des fortes chaleurs et l’arrêt de la pousse de l’herbe a pu conduire des éleveurs laitiers à faire un peu de tri dans leur troupeau.

Le cheptel recule toujours

Au 1er juin 2025, la France comptait 3,389 millions de vaches allaitantes, soit -2,4% /2024 ou -82 000 têtes, une situation qui ne s’est pas dégradée par rapport au 1er mai. Les effectifs de génisses de type viande (âgées de plus de 18 mois) sont renforcés depuis plus d’un an : +2,0% au 1er juin comparé à 2024, ou +33 000 têtes, sans que l’on sache si elles sont destinées au renouvellement du cheptel ou à l’abattage. Une partie d’entre elles est probablement des génisses de reproduction ayant eu des problèmes de fertilité liés aux épizooties présentes depuis l’automne 2024.

Le nombre de vaches laitières était lui aussi en baisse au 1er juin, de 2,2% à 3,235 millions de têtes, soit -74 000 têtes /2024. Les génisses laitières de plus de 18 mois étaient aussi en recul (-2,0% ou -24 000 têtes /2024).

Les maladies vectorielles MHE et FCO ont entraîné une surmortalité des vaches et un fort recul des naissances de veaux allaitants (voir notre article sur les broutards). Depuis fin juin, la dermatose nodulaire contagieuse (NDC) inquiète dans les deux Savoies mais concerne un territoire très restreint, l’insecte vecteur de la maladie étant sédentaire.

L’IPAMPA viande bovine s’érode de 2% en un an

L’IPAMPA viande bovine (indice des prix d’achat des moyens de production agricoles) varie peu actuellement. En mai, il était stable comparé au mois précédent et en léger recul de 2% /mai 2024, à 123,4, grâce au recul de 2% sur un an de l’IPAMPA aliments achetés ainsi qu’au recul de 17% de l’IPAMPA énergie et lubrifiants. A l’inverse, les engrais ont progressé (+5% /2024) ainsi que l’entretien et réparations du matériel et des bâtiments (respectivement +3% et +2% en un an).

À noter, l’IPAMPA ne couvre pas l’ensemble des charges des exploitations. D’autres charges comme les coûts salariaux ou les coûts des travaux par tiers, qui ne sont pas prises en compte dans l’IPAMPA, restent en hausse par rapport à 2024.