Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

Tandis que la demande mondiale reste soutenue, les sorties d’agneaux semblent progressivement augmenter, notamment en Irlande et au Royaume-Uni. En Nouvelle-Zélande, la hausse des réformes, en lien avec divers épisodes de sécheresses en 2020 et début 2021, a quasiment contrebalancé la baisse des abattages d’agneaux. Les exportations néozélandaises sont en hausse d’une année sur l’autre, tirées par une forte demande des grands bassins d’importation.

Royaume-Uni : franche baisse saisonnière de la cotation

Après une forte ascension, la cotation de l’agneau britannique semble désormais avoir entamé une baisse vertigineuse. A 5,46 £/kg en semaine 27, elle a perdu 0,41 £/kg d’une semaine à l’autre, mais demeure relativement élevée : 0,58 £ de plus qu’en 2020 et 1,13 £ de plus qu’en 2019 la même semaine.

Les abattages britanniques, toujours en recul en mai (-7% /2020), l’auraient été davantage en juin, selon les données d’AHDB. Ils pourraient toutefois rebondir en juillet, à l’approche de l’Aïd al-Adha et surtout la chute – certes traditionnelle mais très abrupte- du cours britannique.

Sur 5 mois, la production abattue au Royaume-Uni a baissé de -9% d’une année sur l’autre, à 98 800 tonnes. Avec des importations en net repli (-22% sur 4 mois /2020), surtout depuis l’Irlande, les disponibilités en viande ovine ont chuté au Royaume-Uni.

Sur 4 mois, les exportations britanniques de viande ovine ont baissé de -21% d’une année sur l’autre en volume, notamment vers la France. Le cours élevé de l’agneau britannique, devenu peu compétitif, limite aussi les exportations, en plus d’une offre peu garnie.

Irlande : le commerce s’active à l’approche de l’Aïd al-Adha

Après avoir chuté fortement depuis la semaine 25, la cotation des agneaux de printemps a rebondi en semaine 27 (se terminant le 11 juillet), à 6,50 €/kg. Si l’écart se creuse avec les niveaux des années précédentes, il reste élevé : +0,88 €/kg /2020. Malgré une hausse des sorties, la demande des abattoirs en semaine 27 a largement dépassé l’offre disponible, ce qui contraste avec la tendance des deux semaines précédentes.

En effet, même si en juin les abattages d’ovins en Irlande étaient toujours en baisse, de -10% d’une année sur l’autre, le nombre d’agneaux de printemps disponibles a commencé à augmenter début juillet : de plus en plus arrivent au terme de leur engraissement et les prix actuels sont très attractifs.

On observe en revanche toujours une baisse des importations d’agneaux vivants d’Irlande du Nord début juillet, ce qui pèse sur les effectifs totaux abattus.

Le commerce dans son ensemble a reçu un énorme coup de pouce avec l’arrivée de l’Aïd al-Adha : les bouchers et abattoirs se disputent les agneaux mâles de plus de 6 mois, les plus lourds, très demandés et encore plutôt rares.

Espagne : des exportations dynamiques

De janvier à avril, la production espagnole de viande ovine, estimée à 38 000 t, a progressé de +7% /2020. Elle a ainsi retrouvé le niveau normal de 2019, après avoir été affectée négativement par la pandémie de Covid-19.

Les volumes exportés de viande ovine ont quant à eux augmenté de +37%, pour atteindre 18 400 t, selon les données d’Agencia Tributaria.

Depuis le début d’année, les envois d’agneaux vivants espagnols sont en forte hausse vers la France. Ce flux croissant découle de l’arrêt des envois espagnols vers la Libye et compense la réduction des exportations d’agneaux britanniques vers le continent. L’agneau espagnol est ainsi devenu momentanément plus compétitif que le britannique sur le marché français, et les exportateurs en profitent. De plus, l’Aïd al-Adha qui approche accroît encore la demande extérieure.

Nouvelle-Zélande : un commerce plus calme que l’an passé en mai

Au mois de mai, la baisse saisonnière des abattages d’agneaux a aussi été très prononcée d’une année sur l’autre (-28%, à 33 000 téc). Attention toutefois, les abattages de mai 2020 étaient particulièrement élevés, soutenus par la reprise des envois vers la Chine (suite au blocage en février pour cause de pandémie).

De janvier à mai, la forte augmentation des abattages de réformes (+6% /2020), en lien avec plusieurs épisodes de sécheresse qui ont pénalisé la pousse de l’herbe et restreint l’aliment disponible, a compensé quelque peu la baisse des abattages d’agneaux (-4% /2020). Cette dernière étant due à des problèmes de mises-bas durant le dernier printemps néozélandais, particulièrement sec (sous-alimentation des brebis pleines).

In fine, la production de viande ovine sur 5 mois n’a baissé que de – 1% /2020, avec 245 000 téc. Au 2nd semestre, les abattages de réformes devraient diminuer pendant quelques mois jusqu’au sevrage des agneaux de la prochaine campagne.

Les exportations de viande ovine ont légèrement augmenté en mai (+1% /2020), avec d’un côté une baisse vers la Chine (-13%) comparativement aux volumes élevés de l’an passé, et de l’autre de fortes hausses vers le Royaume-Uni (+15%) et la France (+40%).