Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 367 Décembre 2024 Mise en ligne le 20/12/2024

Le marché des veaux nourrissons est toujours encombré. Le repli des débouchés français est plus marqué que celui des naissances.

Les cours stagnent à un bas niveau

Depuis janvier, les cours des veaux nourrissons sont au plancher. Le mâle type lait de 45-50 kg cotait 57 €/tête en semaine 6, soit 17 € ou 23% de moins qu’en 2019. Son cours n’a gagné que 2 € par rapport à la 1ère semaine de janvier. Habituellement, le ralentissement hivernal des vêlages limite l’offre et soutient les prix. Toutefois, comme en 2019, la faible demande retarde la hausse saisonnière des prix.

recul des naissances

305 000 veaux de mère laitière sont nés en décembre 2019, soit 3,5% de moins qu’en 2018 (-1,5% /2017). En cause, l’effectif de vaches laitières qui était en recul de 1,4 % par rapport à 2018, les entrées de génisses dans cheptel qui se sont repliées et les taux de vêlages dégradés.

En décembre, le développement du croisement s’est poursuivi avec 8,5% de naissances en plus de Croisés lait-viande par rapport à 2018. Au 2nd semestre 2019, les naissances de veaux de mère laitière ont reculé de 3% par rapport à 2018 avec un total de 1 975 000 têtes. 74% de ces veaux étaient de race laitière pure contre 76% en 2018. Avec 389 000 têtes, soit 20% de ce total, les naissances de Croisés lait-viande ont progressé de 8,5% /2018.

Les débouchés français s’érodent encore

Le recul structurel des débouchés pour les veaux laitiers se poursuit. Leur principal débouché est le veau de boucherie qui connait une érosion régulière des effectifs engraissés en France avec 1 200 000 têtes en 2019 (-2% /2018). La tendance se poursuit en 2020, les intégrateurs réduiraient les mises en place pour éviter que ne se répète l’encombrement du marché connu en 2019. La baisse des abattages à l’oeuvre fin 2019  devrait se poursuivre en 2020.

En février, le repli saisonnier des mises en place de veaux gras, en vue de la faible consommation estivale, est bien engagé, ce qui n’augure pas d’amélioration du marché à court terme pour les veaux nourrissons.

Par ailleurs, les effectifs élevés en bœufs et JB laitiers continuent de décliner. Les abattages de bœufs laitiers ont reculé de 10% en 2019, à 93 000 têtes, tandis que ceux de JB se sont contractés de 8%, à 169 000 têtes. cette tendance se poursuit début 2020 : d’après Normabev, sur les 5 premières semaines de 2020 la production abattue de JB laitiers s’est contractée de 13% en têtes.

Les envois vers l’Espagne se font à des prix bas

En décembre, les envois de petits veaux on atteint 23 000 têtes, soit +1,5% /2018 et +1% /2017. Cette hausse est moins marquée que durant les onze mois précédents. Sur l’année, les envois ont totalisé 287 000 têtes, soit +9,5% /2018 et +15 % /2017. Ces flux, principalement vers l’Espagne, absorbent une part de Croisés lait-viande supérieure à celle observée dans les naissances de mère laitière. Les achats se maintiennent toutefois grâce aux prix bas, alors que le marché ibérique du JB reste morose. Le cours du veau frison de moins d’un mois en Espagne s’est établi à 77 €/tête en semaine 5, sous le niveau des 3 années précédentes (-7% /2018 et -16% /2019).