Le prix des vaches laitières de réforme recule tardivement en Europe par rapport à la baisse saisonnière, tant le nombre de femelles à abattre est faible. En Irlande, le prix a même progressé sur octobre-novembre.
Tardive baisse des cours
Les prix des vaches de réformes laitières ont entamé leur traditionnelle baisse automnale, au moment où les disponibilités pour abattage sont plus importantes, avec le tri effectué à la rentrée à l’étable et après l’arrivée des génisses en production. Cette année, la baisse est tardive et modeste dans la plupart des pays, car les disponibilités restent faibles. En Irlande, les cours sont même repartis à la hausse en octobre, tant l’offre en vaches laitières est faible.

En semaine 45, les cotations se positionnaient ainsi :
- 6,90 €/kg de carcasse pour la vache O irlandaise (+3% en quatre semaines, +52% /2024),
- 6,60 €/kg de carcasse pour la cotation française (-1% en quatre semaines, +45% /2024), qui avait nettement augmenté cet automne et devancé ses voisines belges et allemandes,
- 6,20 €/kg de carcasse pour la vache O belge (-2% en quatre semaines, mais encore +43% /2024),
- 6,02 €/kg de carcasse pour la vache O polonaise (-1% en quatre semaines, +38% /2024).
Seule la vache O allemande subit un recul plus net en octobre-novembre, après avoir atteint des sommets fin juillet, à 5,84 €/kg de carcasse en semaine 45 (-11% en quatre semaines, mais tout de même +30% /2024).
Décrochage des abattages en Irlande, des prix toujours élevés
En Irlande, les abattages de vaches sont toujours aussi faibles, malgré l’approche de l’hiver et un prix du lait en recul depuis juillet sur l’île. D’après les données du ministère de l’Agriculture irlandais, les abattages de vaches sur les semaines 42 à 45 ont encore reculé de 32% par rapport à 2024 (un recul de 33% un mois plus tôt) et de 33% par rapport à 2023. Les autres catégories de bovins sont également en très net recul : -16% pour les bœufs, -23% pour les génisses et -9% pour les jeunes bovins.

Comme les volumes de réformes laitières restent faibles à l’entrée des abattoirs, le prix de la vache O n’a pas encore subi de baisse saisonnière et a même augmenté ces quatre dernières semaines, tutoyant toujours son maximum de 7 €. Le cours s’établissait donc à 6,90 €/kg de carcasse en semaine 45 (+3% en quatre semaines, +52% /2024).

Les éleveurs laitiers irlandais sont inquiets du quatrième mois consécutif de baisse du prix du lait sur l’île. Cette baisse est liée, selon les coopératives irlandaises, à la hausse de la collecte irlandaise et à la baisse du prix du beurre et des fromages sur le marché international. Mais cette baisse du prix du lait n’a pas entraîné de reprise des abattages de femelles laitières, la pousse de l’herbe et la douceur du climat étant au rendez-vous pour affourager les troupeaux à prix modéré.
Relance des abattages de vaches en Allemagne
En Allemagne depuis fin septembre, le rythme de réforme des vaches laitières dépasse celui de l’an passé. Le prix du lait est en baisse, du fait du recul du marché des commodités, conduisant à davantage d’abattages. Selon l’indicateur hebdomadaire AMI sur les quatre dernières semaines, entre semaine 42 et 45, les abattages allemands de vaches étaient donc supérieurs de 4% au rythme de 2024 à même époque (mais encore -8% /2023).

En conséquence de l’offre plus étoffée, le prix de la vache O s’est replié, tout en restant encore bien supérieur au niveau 2024, à 5,73 €/kg carcasse en semaine 45 (+31% /2024 et +66% /2023).

Un répit pour le cours de la vache O polonaise
Même si le prix de la vache O ne parvient plus à progresser en Pologne, le cours reste ferme, du fait des besoins en viande bovine des différents pays européens. En semaine 45, la vache O polonaise cotait donc 6,02 €/kg de carcasse (-1% en quatre semaines, mais tout de même +38% /2024).

En Pologne la production de viande bovine sur les 8 premiers mois de l’année s’est maintenue par rapport à 2024 en téc, malgré un léger recul en têtes (-2% /2024). La baisse des abattages de vaches, à 112 000 téc en 8 mois (-9% /2024 et -11% en têtes) a été compensé par la hausse de la production de viande de jeunes bovins (235 000 téc, +4% /2024) et de génisses (72 000 téc, +4% aussi).
