Les exports de viande bovine ont bondi en octobre du fait d’un marché européen particulièrement porteur. Les importations se sont réduites et la consommation française s’est repliée.
Les exports d’octobre boostés par la demande européenne
Dans le sillage de la forte croissance des exports un mois plus tôt (+21% /2023), les exports totaux de viande bovine d’octobre ont bondi de 26% /2023 (+4 500 téc), atteignant 23 000 téc. La demande en viande bovine est forte chez nos clients historiques et au-delà :
- +30% d’envois vers l’Italie par rapport à l’an passé (+1 200 téc),
- 34% vers la Grèce (+1 000 téc),
- +22% vers l’Allemagne (+700 téc)
- et + 94% vers d’autres pays de l’UE (+1 000 téc).
Cela porte les exports cumulés de viande réfrigérée, congelée et transformée à 190 000 téc en dix mois (+10% ou +18 000 téc par rapport à la mauvaise année 2023 mais encore -4% /2022).
En octobre, les imports totaux de viande bovine réfrigérée, congelée et transformée, ont reculé de 7% (-2 000 téc) à 28 000 téc et reculaient aussi par rapport à 2022 (-12%). Ils ont baissé depuis l’ensemble de nos fournisseurs :
- les Pays-Bas (-600 téc),
- l’Irlande (-500 téc)
- et l’Espagne (-500 téc).
Les imports de tous types de viande bovine cumulés sur dix mois se sont montés à 283 000 téc (-1% /2023).
Sur les dix premiers mois de l’année, les exports français de viande bovine réfrigérée et congelée, uniquement, ont progressé de 11% (+18 000 téc) par rapport au bas niveau de 2023. Les envois cumulés progressaient légèrement vers l’Italie (+1% /2023 à 44 500 téc) et ont progressé vers toutes les autres destinations :
- la Grèce (+11% à 31 000 téc),
- l’Allemagne (+8% à 32 500 téc),
- les Pays-Bas (+7% à 29 000 téc),
- la Belgique (+15% à 18 500 téc).
De janvier à octobre, les importations de viande bovine réfrigérée et congelée, uniquement, se sont effritées de 1% /2023. Elles ont progressé depuis le Royaume-Uni (+10% /2023) à 31 000 téc (dont des volumes probablement ré-exportés ensuite) et depuis des fournisseurs à tarif attractif comme la Pologne (+15% à 30 000 téc) et l’Espagne (+9% à 18 000 téc). À l’inverse, les imports ont reculé depuis les fournisseurs historiques, aux plus gros volumes :
- recul de 7% /2023 depuis les Pays-Bas à 66 000 téc),
- recul de 6% depuis l’Irlande à 49 000 téc,
- et recul de 13% depuis l’Allemagne à 27 000 téc.
Attention toutefois, les échanges sont affectés par des flux « parasites » avec le Royaume-Uni et les Pays-Bas depuis la mise en œuvre du Brexit. Des opérateurs britanniques font dédouaner des viandes britanniques en France avant réexportation vers les Pays-Bas. Ces flux ne sont pas retranchés des chiffres ci-dessus.
La consommation de viande bovine a reculé en octobre
En octobre, la consommation par bilan de viandes bovines a reculé de 5% comparé à 2023, après un bon mois de septembre (+3% le mois précédent). La légère progression des abattages CVJA (+1% ou +1 000 téc en octobre) n’a pas compensé l’appel d’air provoqué par les besoins en viande de l’UE (+26% d’exports ou +4 500 téc). L’évolution de l’inflation était pourtant restée modérée en octobre (+1,2% sur un an) ce qui aurait pu soutenir davantage la consommation.
D’après Agreste pour les abattages, et les Douanes pour le commerce extérieur du dernier mois, le disponible consommable s’est établi à 115 500 téc en octobre (-5% ou -5 000 téc), portant le cumul à 1 183 000 téc sur dix mois (-2,1% /2023).
La part d’import dans le disponible consommable a légèrement augmenté entre septembre et octobre, passant de 25% du consommable à 26%, une valeur cependant identique à octobre 2023. En cumulé de janvier à octobre 2024, la part d’import dans la consommation reste stable par rapport à 2023, à 25%.
Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée.
Par ailleurs, depuis le Brexit début 2021, les statistiques douanières sont perturbées par l’organisation des opérateurs. En effet, plusieurs exportateurs britanniques font dédouaner leurs viandes en France avant de les réexpédier vers les Pays-Bas afin de faciliter les procédures de dédouanement. Ces effets ne sont pas déduits ici.
En novembre l’inflation se poursuit à bas bruit
En novembre selon l’INSEE, l’inflation a un peu accéléré : l’indice des prix à la consommation (IPC) était en hausse de 1,3% sur un an, contre 1,2% en octobre. L’indice du prix des produits alimentaires frais a nettement ralenti sa hausse (+1,8% sur un an contre +4,5% un mois plus tôt) grâce notamment au ralentissement de la hausse du prix des légumes frais (+2,2% en octobre contre +9,1% un mois plus tôt). Le prix des services a augmenté de +2,3% sur un an comme le mois précédent. Le prix des énergies reculait sur un an (-0,7% mais moins fortement qu’en septembre : -2,0%). Enfin, le prix des biens manufacturés a reculé pour le 4e mois consécutif (-0,3%, et -0,2% un mois plus tôt).
En novembre, les ventes de haché réfrigéré progressent, le surgelé est stable
Entre les semaines 45 et 49 (du 04/11 au 08/12/2024) les ventes de haché réfrigéré en libre-service dans les hypers et supermarchés français a progressé en valeur de 2% comparé à 2023, selon les données Circana. Les ventes en valeur de haché surgelé sont restées stables d’un an sur l’autre.
En cumul sur les 49 premières semaines de l’année, le chiffre d’affaires du haché réfrigéré était stable, celui du haché congelé reculait de -2% /2023, mais restait tout de même supérieur de 18% à 2022, du fait de l’effet de l’inflation sur le prix au kg du steak haché.