Entre baisse de production en Italie, dynamisme des exportations pour l’Espagne et la Pologne, et retour de la consommation en Allemagne après une année 2023 particulièrement morose, les cours des jeunes bovins sont supérieurs à leur niveau de l’an passé chez tous nos voisins européens.
ITALIE : la pénurie soutient les cours des bovins finis
La baisse des disponibilités en broutards français a restreint les mises à l’engraissement depuis de longs mois dans les ateliers de la plaine du Pô (en particulier pour les femelles). Ceci limite considérablement les sorties de jeunes bovins finis en Italie. En mai, 65 000 jeunes bovins mâles ont été abattus (-4% /2023 et -8% /2022) ainsi que 48 000 femelles (-9 % /2023 et -4% /2022). Ceci porte les abattages à 541 000 jeunes bovins mâles et femelles depuis le début de l’année (-3% /2023 et -9% /2022).
Pour compléter quelque peu cette offre limitée, et surtout pour tenter de limiter la hausse des prix des animaux finis, les abatteurs achètent quelques jeunes bovins finis supplémentaires en France. Mais les cotations à Modène et à Padoue restent historiquement élevées pour la saison.
Entre mi-juin et mi-juillet, les cotations des mâles finis à Modène sont restées parfaitement stables, à 3,47 €/kg vif pour le mâle charolais Prima qualità (+5% /2023) et 3,78 €/kg vif pour le Limousin extra (+4% /2023).
Sur la même période, les cotations des femelles finies ont même gagné 3 centimes /kg vif, à 3,52 €/kg pour la génisse charolaise (+3% /2023) et 3,78 €/kg pour la génisse limousine (+2% /2023).
ESPAGNE : hausse des cours
Les exportations espagnoles vers le bassin méditerranéen en vif et en carcasses restent dynamiques. La saison estivale réanime également les ventes vers le Portugal. Ceci permet aux cours des jeunes bovins finis de rester à de hauts niveaux.
Ainsi, en semaine 28, le JB R espagnol cotait 5,36 €/kg éc, soit +4% /2023. Le JB U atteignait 5,53 €/kg éc, soit +6% /2023.
ALLEMAGNE : marché équilibré
En Allemagne, malgré une offre restreinte, les prix ont perdu quelques centimes début juillet sous la pression des abatteurs qui disent avoir du mal à répercuter les hausses auprès de leurs clients. Mais le marché est bien équilibré selon les experts allemands. Les cotations des JB U et JB R ont perdu 3 centimes en semaine 28, à 4,92 €/kg de carcasse et 4,85 €/kg. Elles restaient supérieures respectivement de 9% et 8% à leur bas niveau de 2023. La cotation du JB O se situait à 4,59 €/kg (+8% /2023).
Les abattages de JB étaient en légère baisse par rapport aux années précédentes sur les semaines 24 à 27 (-4% /2023 et -1% /2022).
Sur les 5 premiers mois de l’année, les volumes de viande bovine achetés par les ménages ont progressé de 5,5% /2023, hausse qui ne compensait qu’une partie du fort recul enregistré en 2023 (-9% /2022 sur 5 mois), la forte inflation ayant à l’époque durement affecté le marché allemand des viandes.
POLOGNE : la demande Turque soutient le cours du jeune bovin
Entre janvier et avril, la Pologne a exporté 175 000 téc de viande bovine d’après les douanes polonaises. Ces envois sont en progression par rapport aux années précédentes (+4%/2023 et +11%/2022). Cela est dû en grande partie à la demande turque : la Pologne a exporté 20 000 téc vers la Turquie durant le 1er quadrimestre. Sur le total des destinations, la viande réfrigérée avec os enregistre la progression la plus forte, avec 14% de hausse par rapport à 2023 pour 71 000 téc depuis le début de l’année. La viande réfrigérée sans os et la viande congelée sans os sont toutes les deux également en progression, avec 48 000 et 39 000 téc exportés en 2023 (respectivement +5%/2023 et +2%/2023).
La cotation du jeune bovin polonais progresse dans ce climat favorable : le JB O est monté à 4,72 €/kg, soit +8%/2023, et le JB R à 4,87 €/kg, également +8%/2023.
Les prix des quartiers avant de jeunes bovins polonais sortie abattoir ont légèrement faibli récemment. D’une part, c’est un jeu saisonnier à somme nulle avec les quartiers arrière qui, eux, gagnent quelques centimes, les pièces à griller étant mieux valorisées l’été dans tous les pays clients de la Pologne. D’autre part, la Turquie a légèrement réduit ses achats après la fête de l’Aïd. Les commandes turques pourraient toutefois retrouver du dynamisme en septembre.