Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

Le 1er semestre 2024 s’est soldé par une belle progression de la collecte française. Les exportations ont enregistré une nette croissance en volume, particulièrement en lait vrac, crème, yaourts et fromages.

Une collecte dynamique sur le 1er semestre

En mai, la collecte a affiché une progression de +0,4% /2023. Ramenée en MSU, la hausse était de +0,7% grâce à l’amélioration des taux de matières protéiques. En cumul depuis le début de l’année, la collecte est en augmentation de +0,5% /2023. Elle a été très dynamique en région Grand Est (+4,2% /2023) et robuste en Pays de la Loire (+1,7%), après une année en fort recul. En revanche, elle continue de décliner fortement en Occitanie (-4,7%) et en Auvergne Rhône Alpes (-2,8%). Les maïs ensilages très lactogènes de 2023 ont permis de stimuler la production tandis qu’un recours plus soutenu aux aliments composés a également été observé. En atteste les fabrications d’aliments pour vaches laitières en forte hausse en avril : +9,8% /2023 (source Snia). D’après les enquêtes hebdomadaires de FranceAgriMer, la collecte en juin 2024 augmenterait de +2,6% /juin 2023. La collecte serait ainsi en hausse de +1,4% sur le 1er semestre 2024.

Le second semestre apparait plus incertain. Les conditions météo du printemps ont perturbé les récoltes de fourrages d’herbe, soulevant des questions sur leur qualité. Les semis de maïs ont été retardés, suscitant des incertitudes quant aux dates d’ensilage et à la qualité des récoltes. Si le temps estival reste mitigé, la pousse de l’herbe sera favorisée et donc le pâturage, évitant ainsi de recourir trop tôt au stock.

Un prix du lait stable

En mai 2024, le prix du lait standard (toutes qualités) en France a atteint 448 €/1 000 l, dans la lignée des mois précédents et stable d’une année sur l’autre. Une légère augmentation des prix est attendue au cours de l’été, en lien avec le recul saisonnier de la collecte.

Les charges en élevages, d’après l’IPAMPA lait de vache (qui représente 50% des coûts de production), poursuivent leur repli en mai (-0,6% /avril 2024 et -3,6% /mai 2023). Tous les postes de biens et services de consommation intermédiaires étaient en baisse d’un mois sur l’autre. Comparé à mai 2023, le recul atteint -18% pour les engrais, -11% pour les aliments achetés et une hausse de +9% pour l’énergie.

La marge MILC, estimée à 150 €/1 000 l en mai, a baissé de -2 € en 1 mois sous l’effet d’un léger recul du produit lait, d’une amélioration du produit de la vente des animaux (hausse des cotations) et d’une légère baisse des charges. La MILC a cependant augmenté de +10 €/1 000 l sur un an. Le produit lait a baissé de -1 €, ainsi que les co-produits viande (-3 €), tandis que les charges se sont aussi réduites (-14 €).

Des exportations en forte progression en volume

En cumul de janvier à mai 2024, les volumes de produits laitiers exportés ont connu une nette augmentation de +14% en équivalent lait. La hausse concerne une grande partie des produits à l’exception des laits conditionnés (-22% /2023), des poudres grasses (-11%), des laits infantiles (-7%) et des poudres maigres (-3%).

L’accroissement a été particulièrement marqué pour les exportations de lait vrac (+27% /2023), de crèmes (+24%) et de yaourts (+17%). Les exports de fromages (+7%) et de lactosérum (+7%) ont repris une bonne dynamique après un recul en 2023. Les exportations de fromages type cheddar ont progressé de +40%, en nette hausse vers l’Allemagne, les Pays Bas, l’Espagne et l’Italie. Les exportations de fromages fondus ont également connu une hausse significative (+9%) particulièrement vers le Royaume Uni, la Belgique et la Chine.

En valeur, les exportations cumulées sur 5 mois ont atteint 3,76 milliards d’€, en recul de -1% /2023.

Les importations ont été stables en volume sur les 5 premiers mois de l’année (+0,4% /2023 en équivalent lait). Les importations de fromages ont toutefois continué de progresser. Les imports de fromages type cheddar ont bondi de +26% /2023, et même de +45% en provenance du Royaume Uni. La hausse a été marquée pour les fromages type Gouda (+18%) et aussi pour l’emmental (+13%), particulièrement d’Allemagne (+33%) qui est le 1er fournisseur avec la moitié des volumes.

En valeur, les importations cumulées sur 5 mois ont atteint 2,39 milliards d’€, en recul de -4% /2023.

Le solde commercial des produits laitiers, de +1,37 milliards d’€ cumulé à mai, a progressé de +4% /2023.