Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 362 Juin 2024 Mise en ligne le 24/06/2024

L’offre de broutards toujours réduite, conduit à une baisse des exportations vers l’Italie et l’Espagne. Les prix se maintiennent à des niveaux élevés en raison de l’offre limitée.   

Des prix toujours en croissance pour les Charolais 

Compte tenu de l’offre restreinte et des besoins en engraissement du marché national et des importateurs, les prix continuent leur ascension. Les cotations des Charolais sont en hausse : le broutard charolais U de 350 kg était à 3,78€/kg en semaine 19 (+9 cts en 4 semaines, +21 cts/2023 soit +6%), et le broutard charolais U de 450 kg à 3,58€/kg (+5 en 4 semaines, +9 cts/2023 soit +1%). Le broutard croisé R de 300 kg et le limousin E de 350 kg se sont stabilisés depuis 4 semaines. Le limousin E de 350 kg restait à 3,95€/kg soit 15 cts au-dessus des valeurs de 2023. Le croisé R maintenait un grand écart avec les valeurs de l’année passée à 3,45 (+27 cts/2023).

La cotation des femelles limousines E de 270 kg se maintient depuis mars à un niveau élevé de 3,60€/kg (+20 cts/2023, soit +6%).  Celle de la Charolaise U de 400 kg a décru de 2 centimes ces 4 dernières semaines mais restait tout de même, à 3,18€/kg, 13 centimes au-dessus des valeurs de 2023 (soit +4%/2023, et +7%/2022). 

Baisse des naissances dans la continuité de la décapitalisation 

En mars, les naissances de bovins allaitants ont affiché un recul marqué par rapport à 2023 (-6,6% et 16% /2022). Le cumul de janvier à mars 2024 est lui aussi en repli (-3,2%/2023 et -10,1%/2022). En cumul pour la campagne 2023-2024 qui commence en juillet, les naissances ont enregistré une baisse moindre (-1,3% /2022-2023) de 32 000 têtes avec 2 563 000 naissances.  

Effectifs de broutards en baisse 

Au 1er avril 2024, les effectifs de mâles de moins de 6 mois étaient réduits : on en comptait 904 000, soit -2%/2023 et -5%/2022. Toutes les races sont en baisse, tout particulièrement les blonds d’Aquitaine qui, comme en mars, connaissent une baisse plus prononcée (-8%/2023). 

Pour les broutards âgés de 6-12 mois, les effectifs sont stables grâce aux naissances dynamiques de l’automne 2023. On comptait 498 000 individus au 1er avril, chiffre équivalent à celui de 2023 et en légère croissance de +1% par rapport à 2022. 

Les broutards limousins de 6-12 mois tirent la moyenne vers le haut, avec une hausse de +3%/2023 tandis que les charolais et blonds d’Aquitaine sont moins nombreux (respectivement -2% et -3%). 

Exportations en recul vers l’Italie et l’Espagne

D’après les données SPIE-BDNI, 244 000 bovins de type viande de 4 à 16 mois ont été expédiés sur les 13 premières semaines de l’année, soit -10%/2023 ou -26 000 têtes. 

Les exports de mâles charolais ont reculé de -8% /2023, tandis que les exports de Limousins reculaient de seulement -4%. Le dynamisme de la demande intérieure à l’engraissement entraîne le report des Charolais vers le marché national, en plus de la décapitalisation qui touche plus fortement les effectifs des broutard charolais. 

Selon les Douanes, au premier trimestre, les envois de broutards mâles et femelles vers l’Italie étaient en baisse par rapport à 2023. 206 000 broutards ont été envoyés en Italie soit 11 000 de moins qu’en 2023 (soit -5%/2023). Les femelles et les broutards légers ont reculé de –11% (respectivement –5 000 têtes et –2 000 têtes). Les mâles lourds sont en recul de 3% sur le premier trimestre soit –4 000 têtes). 

Selon les Douanes, les exportations vers l’Espagne au 1er semestre, se sont également réduites : 26 000 broutards ont été expédiés (-1 000 têtes soit -4% /2023). Les broutards lourds de plus de 300 kg sont en légère baisse avec 10 000 têtes importées (-3%/2023). Les envois de broutards de moins de 300 kg sont en net recul : -11% entre janvier et mars soit 14 000 têtes expédiées. L’Espagne qui historiquement importait beaucoup d’individus légers, importe désormais presque autant de broutards lourds que de broutards légers. 

Davantage de broutards français sont captés par la demande nationale ce qui réduit les disponibilités exportables. La demande est pourtant toujours présente et la raréfaction de la marchandise soutient les prix.  

D’après les données TRACES, les exportations de tous bovins vifs étaient toujours ralenties jusqu’à mi-mai. Les exportations vers l’Italie ont reculé de -10% /2023 entre les semaines 14 à 19 (du 01/04 au 12/05) avec 93 000 têtes envoyées soit 10 000 de moins qu’en 2023 à la même période. 

De même vers l’Espagne, les exportations ont décru de -8% par rapport à 2023. 42 000 têtes ont été exportées, soit 4 000 de moins qu’en 2023. 

La Tunisie toujours aux achats 

En février, la Tunisie avait importé 1 000 broutards, et ce flux s’est maintenu en mars avec 1 000 broutards de plus envoyés. Malgré cela, les envois vers les pays tiers restent en baisse de 74% par rapport à 2023 (9 000 têtes envoyés) en raison de la fermeture du marché algérien liée à la MHE toujours présente sur le territoire français.