Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

Le cours de l’agneau français a entamé sa traditionnelle hausse à l’approche du Ramadan et de Pâques. Il reste au-dessus du niveau des années précédentes car le disponible semble rester particulièrement modeste. Les agneaux manquent face aux commandes à honorer pour ces fêtes religieuses et les prix devraient atteindre des records pour le pic pascal.

Le cours dépasse les 9€/kg entrée abattoir à deux semaines de Pâques

En semaine 11 de 2024 (se terminant le 17 mars, à deux semaines de Pâques), la cotation a gagné +0,24 €/kg d’une semaine sur l’autre. À 9,07 €/kg, elle est en hausse de +0,99 €/kg /2023 et +1,39 €/kg /2022. À l’approche du Ramadan et de Pâques la demande tire le cours qui se raffermit de façon traditionnelle, et d’autant plus cette année vu le manque d’agneaux abattus en France et de viande importée.
Pâques étant tôt et en dehors des vacances scolaires cette année, les professionnels s’attendent à une demande plutôt modérée.

Très dépendant de l’indice des prix des carburants, l’IPAMPA ovin viande a poursuivi sa légère baisse amorcée fin 2022 puis s’est stabilisé d’un mois sur l’autre en janvier 2024. À 131,2, il est toutefois en repli de -6% /janvier 2023. L’indice énergie et lubrifiants (-10% /2023 et -1% /2022), tout comme les indices engrais (-34% /2023 et -1%/2022) et aliments achetés (-13% /2023 et = /2022) reculent par rapport aux deux dernières années mais restent à des niveaux historiquement élevés.

L’alourdissement des agneaux supporte la production en janvier 2024

Selon Agreste, la production abattue de viande ovine était en hausse de +0,7% d’une année sur l’autre en janvier 2024 : malgré un repli des abattages de réformes (-11% en têtes, et -12% en volumes), la forte hausse du poids de carcasse des agneaux, passant de 17,8 à 18,5 kgéc entre janvier 2023 et 2024, a porté la production de ces derniers à +3,7% alors que la hausse des effectifs abattus reculait de – 0,4%. Au total, 5 080 téc de viande ovine ont été produites en janvier, soit +0,7% /2023. C’est cependant 6% de moins que la moyenne des cinq dernières années (janvier 2019-2023).

Les meilleures récoltes d’herbe en 2023 ont permis de mieux nourrir les animaux l’hiver 2023/2024, expliquant possiblement cette hausse des poids moyens de carcasse. En 2022, la sécheresse estivale avait en effet réduit les poids de carcasse. La baisse du prix des aliments, qui restent toutefois élevés, pourrait aussi avoir permis à certains éleveurs de complémenter davantage leurs agneaux.

Des erreurs dans les données douanières ne nous permettent pas d’apprécier l’évolution des importations d’agneaux vivants espagnols en ce début d’année 2024. Toutefois, vue la rareté et donc le prix élevé des agneaux espagnols, ce chiffre devrait être modeste pour janvier 2024.

Des importations en recul d’une année sur l’autre en janvier 2024

En janvier 2024, les importations françaises de viande ovine étaient en repli de -4% d’une année sur l’autre, à 4 600 téc, avec une nouvelle hausse des achats de viande britannique (+13% /2023) et néozélandaise (+18%) mais des importations en provenance d’Espagne (-13%) comme d’Irlande (- 17%) en recul.

Le disponible poursuit donc sur sa tendance baissière

Les abattages français sont en légère hausse tandis que les importations se replient, ce qui affecte d’autant le disponible français : en janvier 2024, il diminue de -2% /2023, à 10 700 téc, et demeure modeste, -9% sous la moyenne 2015-2019.