Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

Toujours à des niveaux supérieurs aux années précédentes, le cours de l’agneau français poursuit sa baisse saisonnière sous l’effet d’une demande traditionnellement ralentie à cette période de l’année et de plus affectée par le moindre pouvoir d’achat des ménages.

La cotation poursuit sa baisse saisonnière

En semaine 23 (se terminant le 11 juin), la cotation entrée abattoir atteignait 8,18 €/kg, stable d’une semaine sur l’autre, et 21 centimes au-dessus de son niveau de 2022. Même si les abattages sont en repli, ils dépassent de façon traditionnelle la demande à cette période de l’année (encore davantage avec l’inflation), ce qui fait baisser les cours.
L’Aïd el-Kébir (cette année du 28 juin au 2 juillet) devrait venir dynamiser les ventes, alléger le marché et ainsi soutenir les prix.

Depuis le début de l’année, la baisse des abattages permet d’équilibrer le marché face à une demande particulièrement atone.
L’IPAMPA ovin viande a de nouveau légèrement reculé d’un mois sur l’autre à 135,5 points en avril 2023, mais reste très élevé, supérieur de +3,6 points à son niveau d’avril 2022. Les indices énergie et lubrifiants (-9% /2022), mais aussi engrais (-23%) ont certes fléchi d’une année sur l’autre, mais restent très élevés. L’indice aliments achetés est quant à lui toujours plus élevé (+7% /2022).

Des abattages en franc recul

Selon Agreste, les abattages d’ovins ont atteint 26 000 téc sur 4 mois, en chute de -10% /2022. La hausse des réformes (+1% /2022, à 155 000 têtes) n’a que marginalement contrebalancé l’allègement de leurs poids carcasses (-1,0 kgéc) et le net repli des abattages d’agneaux (- 9%, à 1,4 M de têtes). La sécheresse de 2022 et la flambée des prix des intrants ont relancé la décapitalisation ovine, faisant reculer le disponible en agneaux pour 2023. Pâques ayant eu lieu une semaine plus tôt qu’en 2022 (le 10 au lieu du 17 avril), il y a eu davantage d’abattages et d’importations de viande comme de vifs en mars 2023 qu’en mars 2022, mais à l’inverse moins en avril.

Les importations d’agneaux vivants ont explosé au 1er trimestre (x4 /2022, à 30 000 têtes), soutenues par une forte hausse en mars (décalage des dates de Pâques). Les exportations d’agneaux ont dans le même temps progressé (+26% /2022 à 117 000 têtes).

Des importations de viande ovine dynamiques au 1er trimestre

Sur les trois premiers mois de 2023, les importations françaises de viande ovine ont augmenté d’une année sur l’autre (+9% /2022, à 20 000 téc), via notamment la nette hausse de mars (+17%) attribuable au décalage des dates de Pâques entre 2023 et 2022. Cependant, elles restent modérées, inférieures de 10% à la moyenne des premiers trimestres 2015-2019 (avant la pandémie de covid-19).
Les volumes ont progressé en provenance du Royaume-Uni (+23% /2022) et d’Irlande (+7%), mais ont nettement fléchi en provenance de Nouvelle Zélande (-6%) et d’Espagne (-18%).

Le disponible français remonte avec Pâques

Au 1er trimestre 2023, le disponible français a rebondi de +9% /2022 avec des abattages français toujours en retrait et surtout du fait du rebond des importations de viande ovine pour mars. Il reste toutefois nettement sous la dernière moyenne quinquennale (-10%).