Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 367 Décembre 2024 Mise en ligne le 20/12/2024

Les exportations de broutards français ont encore reculé en février, en lien avec des disponibilités réduites par le recul des naissances depuis de nombreux mois et la bonne tenue de l’engraissement en France.

Les envois de broutards toujours en retrait en février 2023

En février entre les semaines 5 et 8, 85 000 bovins mâles et femelles de type viande âgés de 4 à 16 mois ont été exportés selon SPIE-BDNI, en net recul de -8% /2022 (-8 000 têtes) et -10% /2021. Pour rappel le début d’année 2021 avait été dynamique vers l’Italie.

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De janvier à la mi-mars (cumul des semaines 1 à 11), 229 000 broutards ont été exportés selon SPIE-BDNI, toutes destinations confondues (-7% /2022 ; -15% /2021 et -9% /2020) dont 36% de femelles (part inchangée comparée à l’an passé).

Recul plus net des exports de Charolais que de ceux de Limousins

Les broutards mâles et femelles charolais, légèrement plus impactés par la baisse des naissances que les Limousins, sont aussi davantage conservés en France pour l’engraissement.

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Tout au long de l’année 2022 et en 2023, les exports de broutards mâles et femelles charolais (71 000 têtes entre les semaines 1 et 11 en 2023, soit -8% ou – 6 000 têtes/2022) ont ainsi reculé plus vite que ceux des broutards limousins (65 000 têtes entre s1 et s11, soit -4% ou – 2 500 têtes /2022. Les cohortes de naissances de Charolais et Limousins avaient toutes deux évolué à la baisse mais un peu plus fortement en Charolais (-3%) qu’en Limousin (-2%). Les Charolais sont davantage restés en France pour engraissement, notamment durant les 3 premiers trimestres de 2022, réduisant d’autant les disponibilités.

Moins de 160-300 kg vers l’Espagne, mais plus de mâles lourds

En janvier 2023, les envois de broutards se sont légèrement érodés de -2% /2022, avec 7 000 broutards expédiés selon les Douanes. L’Espagne a réduit ses achats de broutards pesant 160 à 300 kg (-18% ou -1 000 têtes à 4 500 têtes), mais a accru son approvisionnement en mâles lourds de plus de 300 kg (2 500 têtes exportées de France, soit +31% /2022 ou +600 têtes). D’après les opérateurs, il existe toujours une certaine demande pour des broutards de 400 kg à bon potentiel de croissance.

Export-francais-de-broutards-vers-ESP-en-janvier-c-est-moins-de-160-300-kg-et-plus-de-males-de-de-300kg

Sur la période la plus récente, des semaines 9 à 15 (du 26/02 au 15/04) la France a expédié 57 000 bovins vers l’Espagne d’après TRACES, de tous âges et de tous types, en baisse de -5% seulement comparé à 2022, tenant compte d’une semaine de Pâques au ralenti (-17% /2022). La demande en viande en UE et dans les pays du sud de la Méditerranée soutient toujours l’engraissement espagnol.

Recul des exports vers l’Italie à Pâques

Entre les semaines 9 et 15 (du 26/02 au 15/04) 122 000 bovins de tous âges et de tous sexes ont été envoyés en Italie selon TRACES, soit un recul de -10% /2022, mais seulement -8% /2021. En effet, la semaine 15 débutant par le lundi de Pâques a été très ralentie (-24% /2022) alors que Pâques était en semaine 16 en 2022 (donc non comptabilisée sur la période analysée). Les prix des JB italiens restent fermes par manque de viande sur le marché.

Exports-vers-Espagne-s-erode-encore-de-5-pr-cent-sur-mars-et-mi-avril-2023-compare-a-2022

Encore 3 000 broutards envoyés en Algérie en janvier 2023

En janvier, les envois vers les pays tiers se sont poursuivis grâce à quelques licences d’import encore valables en Algérie. 3 000 broutards sont partis vers cette destination, sans toutefois atteindre les effectifs record du dernier trimestre 2022, à plus de 10 000 têtes/mois. Puis en prévision du Ramadan, l’Algérie a importé des bateaux de bovins finis du Brésil ainsi que deux bateaux de jeunes bovins français.

Exports-de-broutards-vers-Algerie-se-sont-encore-poursuivis-en-janvier-avec-3000-tetes-avant-arret-a-l-approche-Ramadan

Au 1er mars, des effectifs de 6-12 mois quasi-stables comparés à 2022

Au 1er mars, les effectifs en ferme de mâles de mère allaitante âgés entre 6 et 12 mois étaient en faible retrait de -1% /2022 et -7% /2021, grâce aux bons résultats de reproduction et à la poursuite des mises en place en France. Les effectifs de plus jeunes mâles de 0 à 6 mois d’âge reculaient un peu plus, à -2% /2022 et -4% /2021, du fait du fort recul des naissances de janvier-février 2023.

Des cours fermes

A l’approche des sorties de printemps, les cotations des broutards mâles et femelles étaient fermes. Elles ont gagné même 4 centimes en quatre semaines en Charolais U de 350 kg vif, moins disponibles en fin d’hiver, à 3,57 €/kg vif en semaine 15 (+7% /2022 ou +24 cts et +38% /2021).
Le Charolais U de 450 kg vif cotait 3,47 €/kg vif, prenant 2 centimes en quatre semaines (+11% /2022 ou +35 centimes et +47% /2021).

Broutard-charolais-U-450kg-cotait-3-virgule-47-Eur-en-s15-soit-11-pr-cent-par-rapp-a-2022-stable-depuis-3-sem

Parmi les animaux légers, le cours du Limousin E de 350 kg était stable depuis quatre semaines à 3,75 €/kg vif (+15% /2022 ou +50 centimes et +35% /2021). Le prix du Croisé R de 300 kg avait atteint 3,70 €/kg en semaine 15, stable lui aussi sur quatre semaines (+8% /2022 ou +23 cts et +35% /2021). Pour tous les mâles, l’écart avec les cours de l’an passé tend à se réduire depuis le début de l’année 2023.

Concernant les femelles, le cours de la Charolaise U de 270 kg a repris 2 centimes en quatre semaines, à 3,27 €/kg en semaine 15 après une longue période de stabilité depuis octobre. Celui de la Limousine E de 270 kg a pris 10 centimes en semaine 14 pour atteindre les 3,40 €/kg.

De tels cours restent toutefois inférieurs au prix de revient des broutards, estimé à 4,05€/kg vif au 2nd semestre 2022 selon l’indicateur calculé pour le compte d’Interbev.

Chute à nouveau des naissances allaitantes en février

En février 2023, 324 000 veaux de mère allaitante sont nés en France, en fort recul de -7,6% /2022 alors que les naissances de janvier étaient déjà en baisse de -5,4% /2022. Les naissances d’octobre à décembre avaient mieux résisté que celles de janvier-février, ce qui peut s’expliquer par une bonne reproduction en hiver 2021-2022 ou par le choix de certains éleveurs d’avoir plus de vêlages d’automne et ainsi des broutards plus âgés à la mise à l’herbe.

Au 1ermars 2023, l’érosion du cheptel allaitant s’accentuait encore, comme depuis déjà deux ans. SPIE-BDNI dénombrait 3 575 000 vaches allaitantes en France, en recul de -3,2% /2022 (-117 000 vaches) contre -3,1% un mois plus tôt.