Dans la lignée d’une fin d’année 2018 morose, la cotation du veau de boucherie est dégradée en ce début 2019. Le marché peine à absorber une production abondante en France et aux Pays-Bas.
En ce début d’année 2019, le marché du veau de boucherie est lourd en France. La cotation du veau de boucherie rosé clair O n’atteignait que 5,81 €/kg en semaine 6, soit -17 centimes / 2018 (-2,8%), suite à une hausse saisonnière très faible. La cotation est ainsi en net retrait par rapport 2016 (-4,1%). Les prix devraient se maintenir à un niveau similaire au 1er trimestre avant la baisse saisonnière des cotations.
Des abattages en hausse
Sur le dernier trimestre 2018 les abattages de veaux ont progressé de +5% en têtes soit + 16 000 veaux et de +5,5% en téc par rapport à 2017. Cette hausse des abattages s’explique d’abord par la progression des importations de veaux prêts à abattre : 15 000 têtes importées sur octobre-décembre 2018 contre 2 500 en 2017, soit une progression de 12 500 têtes. Selon les opérateurs, ces animaux importés seraient intégralement réexportés vers la Belgique et l’Europe du Nord, ce qui n’impacterait pas les disponibilités sur le marché français.
Le nombre de veaux engraissés et abattus en France a néanmoins progressé au 4ème trimestre d’environ 3 500 têtes. De plus on constate une hausse des poids carcasses au 4ème trimestre (+0,7 kgéc /2017). L’offre de veaux sur le marché français est donc importante depuis fin 2018, même en excluant les veaux importés, alors que la consommation serait toujours déprimée. Ceci pourrait expliquer la baisse des cotations, d’autant que le développement de la production est également net aux Pays-Bas
Les Pays-Bas battent de nouveaux records
Déjà en hausse en 2016 et 2017, les abattages de veaux de boucherie aux Pays-Bas ont encore fortement progressé en 2018 : sur 11 mois la production atteint 1,347 million de têtes (+8% /2017) et 210 000 téc (+10% /2017). Très net au 2nd semestre, ce dynamisme de la production s’explique par l’attractivité du veau de boucherie aux Pays-Bas. Selon l’université de Wageningen, les éleveurs de veaux dégagent des revenus stables depuis 2011 malgré le fort recul des aides PAC. De plus le secteur du veau reste exempté des mesures de limitation des cheptels qui touchent les bovins laitiers.
Ce niveau de production a néanmoins un impact qui semble de plus en plus fort sur le marché néerlandais. En semaine 5, la cotation du veau de boucherie pie-noir néerlandais a chuté à 4,65 €/kg, soit -9% /2018 et -5% /2017. Avec plus de 95% de la production néerlandaise exportée surtout en Europe, malgré les efforts de la filière pour accéder aux marchés tiers, la baisse des cours aux Pays-Bas n’est donc pas un bon signal pour le marché français.