Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

Avec des restrictions qui commencent à être plus limitées, les achats au détail des ménages ont commencé à se réduire. Mais les dépenses alimentaires restent encore soutenues et devraient le rester en 2021. En attendant d’éventuels effets de la réouverture complète de la restauration, le commerce extérieur français de viande bovine s’est partiellement relevé en avril dernier. La consommation de VBF reste toujours dynamique.

La restauration rapide a moins souffert que lors du 1er confinement

En mars 2021, le chiffre d’affaires de la restauration traditionnelle en France restait en retrait marqué par rapport à un mois de mars 2020 déjà affecté par le début du premier confinement (-56% /2020). Si la restauration collective a mieux résisté (-4%) grâce aux réouvertures partielles, la restauration rapide a clairement redressé la barre (+53%) grâce notamment à la vente à emporter et aux livraisons, interdites au début du premier confinement. Mais l’activité restait encore loin de celle d’avant pandémie (-12%).

D’après IRi, plus de 1,6 milliard de repas ont été reportés en 2020 de la restauration vers les achats au détail (grandes surfaces alimentaires et spécialistes alimentaires). Les dépenses totales alimentaires des Français avaient reculé de -1% /2019 (grandes surfaces alimentaires, restauration et spécialistes alimentaires). Pour 2021, IRi prévoit que les dépenses alimentaires totales soient sur un niveau de progression dynamique (+4% /2020 et +3% /2019), grâce à deux principaux leviers : la réouverture prévue de la totalité de la restauration et un probable maintien d’une croissance forte des ventes des spécialistes (dont les boucheries artisanales).

Des ventes au détail de viande hachée toujours dynamiques

Sur la période la plus récente (s19 à s21), les ventes de produits de grande consommation et de produits frais en libre-service (PGC-FLS) ont fléchi par rapport à une période en 2020 marquée par les premières mesures de déconfinement. En cumul depuis le début de l’année, les ventes de PGC en GMS restaient cependant globalement en hausse par rapport aux deux années précédentes (+1% /2020 et +9% /2019).

Entre les semaines 18 et 21, les ventes de produits frais non laitiers (dont les viandes réfrigérées) comme de surgelés (dont les viandes congelées) restaient à des niveaux intermédiaires entre 2019 et 2020, avec un tassement en fin de période.

Les ventes de viandes hachées demeurent en valeur à des niveaux intermédiaires entre les deux années précédentes alors que les terrasses des restaurants ont rouvert le 19 mai (semaine 20), mais que la météo restait maussade jusque début juin. En semaine 20, les ventes de haché frais (-14% /2020, mais +14% /2019), comme de haché surgelé (-22% /2020, mais +19% /2019) restaient à des niveaux bien supérieurs à ceux d’avant la pandémie.

Redressement partiel du commerce extérieur français en avril

Par rapport à un mois d’avril 2020 marqué par un confinement strict, les importations françaises ont rebondi en avril 2021 d’après les Douanes. Mais les importations restent bien en deçà des niveaux constatés avant la pandémie : à 22 700 téc (+58% /2020, mais -19% /2019). Ce constat se vérifie pour toutes les origines.

Les exportations françaises de viande bovine ont elles aussi rebondi, à 17 300 téc (+13% /2020 et -5% /2019) en avril 2021. Les envois ont légèrement progressé vers l’Allemagne (+2% /2020 et -23% /2019 à 3 000 téc) et la Grèce (+1% / 2020 et –12% /2019 à 2 800 téc). Elles ont progressé de façon plus marquée vers des destinations comme la Belgique (+32% /2020 à 2 200 téc) et les Pays-Bas (x3,3 à 1 700 téc). Les exportations ont cependant continué à s’éroder vers l’Italie (-13% / 2020 et –24% /2019 à 4 600 téc), qui reste notre premier client.

En avril 2021, la consommation calculée par bilan a de nouveau enregistré une hausse marquée par rapport à un mois d’avril 2020 de confinement strict : 121 600 téc ont été consommées (+7% /2020 mais -6% /2019).

Comme en mars, les importations représentaient 19% des disponibilités totales en avril 2021. La consommation de viande bovine française (veau inclus) est restée stable d’une année sur l’autre. Sur les quatre premiers mois de l’année, la demande française de VBF aurait globalement progressé à 412 000 téc (+3% /2020 et +1% /2019).

Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée !