Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

La collecte européenne demeure croissante en ce début d’année 2020, tirée par la France et l’Allemagne, mais également par le retour des Pays-Bas. Cette situation pourrait cependant évoluer avec la progression du Covid-19 dans l’Union européenne.

France: poursuite de la hausse de production en début d’année

Après une hausse de 1,3% /2019 en janvier, la production laitière française a progressé de +1,5% en février d’après les sondages hebdomadaires de  FranceAgriMer et signe le 7ème mois consécutif de hausse. Elle a bénéficié de conditions météorologiques douces et humides propices à la production herbagère durant l’automne et de fourrages conservés de bonne qualité durant l’hiver. Toutefois la production laitière française n’a pas retrouvé le niveau de l’hiver 2017/2018 et demeure éloignée du niveau record atteint en 2016 (-4% /2016).

Ce dynamisme de la production s’est réalisé malgré un cheptel national toujours très réduit, en recul de 55 000 vaches au 1er février (-1,6% /2019) à 3,63 millions de têtes. Les entrées en production de génisses ont, en janvier, reculé sensiblement par rapport à 2019, tandis que les sorties ont été légèrement moindres, entraînant au final un recul sensible du nombre de vaches. En 2017, la conjoncture morose avait incité les éleveurs à limiter les génisses d’élevage d’autant que leur troupeau avait été très rajeuni par des réformes abondantes dans un contexte de conjoncture laitière dégradée. Ensuite, la canicule de 2018 et la faible et médiocre qualité des fourrages avaient dégradé la fertilité des génisses, si bien que les vêlages de primipares ont fortement chuté d’août à novembre 2019. Malgré cet effectif réduit, les éleveurs ont pu mobiliser des réserves de productivité dans leur troupeau grâce à des fourrages de bonne qualité nutritionnelle.

A 355 €/1 000 l (+3% /2019), le prix du lait standard (SIQO compris) a légèrement progressé en janvier (+2 € d’un mois sur l’autre), dans la tendance de la hausse du prix du lait valorisé en beurre/poudre maigre sur le marché européen (+2% d’un mois sur l’autre). A l’inverse, le prix payé aux éleveurs a reculé pour le deuxième mois consécutif (-6 € en deux mois), conséquence de la baisse des taux de matière grasse et de matière protéique. A 383 €/1000 l, il demeure toutefois supérieur à l’année dernière (+3%).

Rebond de la collecte en Allemagne

Après un mois de janvier peu dynamique (+0,4% /2019), la collecte allemande s’est reprise en février (+1,3%) d’après les données hebdomadaires de ZMB. Le prix moyen du lait standard payé aux producteurs se rapproche du niveau de l’année dernière tout en restant encore légèrement inférieur (-6 €/1 000 l en janvier à 314 €/1 000 l au standard 38/32).

Évolutions contrastées dans les autres pays européens

La collecte néerlandaise a enregistré en janvier  son 5ème mois de hausse consécutive par rapport aux bas niveaux de fin 2018 et début 2019. A 1,2 million de tonnes en janvier 2020 (+3,3% /2019), elle reste cependant sous les niveaux de 2016, 2017 et 2018. Cette hausse résulte d’un rebond du nombre de vaches laitières, mais également de conditions climatiques plus favorables et de l’accès à une alimentation moins chère. La collecte polonaise est demeurée dynamique (+2,2% /2019).

A l’opposé, la collecte recule en Irlande pour le 4ème mois consécutif (-4,4% /2019) à cause de mauvaises conditions météorologiques, mais janvier est le mois le plus faible de l’année en termes de production. Au Royaume-Uni également, janvier signe le 4ème mois consécutif de baisse de production. Les laiteries ont collecté 1,28 million de tonnes de lait, soit 1,7% de moins qu’un an plus tôt.

Au total, la collecte de l’UE-27+Royaume-Uni aurait progressé de +1,2% /2019, en janvier 2020, dépassant ainsi faiblement le précédent record de janvier 2018.