La collecte nationale de lait de chèvre a progressé au 3ème trimestre, après un début d’année morose. Cette évolution a préservé les fabrications industrielles de fromages au lait de chèvre qui, malgré l’effondrement des importations, ont enregistré un sursaut en août et septembre.
La collecte estivale comble le retard accumulé au 1er semestre
Avec un peu moins de 40 millions de litres livrés en août (+2% /2020), la collecte française poursuit sa baisse saisonnière, avant le rebond attendu en octobre. Au total, le cumul annuel s’établit à un peu plus de 401 millions de litres collectés, soit +1% par rapport au niveau atteint en 2020 (après neutralisation de l’effet année bissextile).
Après un démarrage laborieux au 1er trimestre (-1% /2020), imputable aux fourrages récoltés à l’automne de qualité médiocre et aux épisodes de froid intense qu’a connu la France pendant l’hiver (qui ont freiné les performances zootechniques des chèvres), la collecte s’est enfin redressée au printemps (+1% au 2ème trimestre) et continue sur cette belle lancée (+2% au 3ème trimestre). En effet, les températures clémentes de l’été, ainsi que l’incorporation des bons fourrages récoltés au printemps ont favorisé la production laitière.
La bonne maîtrise des lactations longues et le démarrage, plutôt encourageant, des lactations des troupeaux dessaisonnés devraient permettre de voir la collecte française progresser encore au dernier trimestre.
Les importations toujours réduites
Avec 31,6 millions de litres, le volume cumulé des importations de produits de report caprins au 3ème trimestre accuse une chute de -25% d’une année sur l’autre (et -43% /2019).
En effet, alors qu’elles avaient bondi de +9% au mois de juin, les importations se sont à nouveau effondrées en juillet et août (-32% /2020 et -53% respectivement). Elles ont ensuite évolué moins défavorablement en septembre (-4%), avec 4,6 millions de litres importés.
Les importations de lait ne devraient pas remonter aux niveaux d’avant la crise sanitaire. Les transformateurs français privilégient désormais la ressource laitière française, considérant de plus en plus le lait importé comme une variable d’ajustement de l’approvisionnement.
Avec un peu plus de 433 millions de litres cumulés depuis le début de l’année, l’approvisionnement total des transformateurs français (collecte et importations) a reculé de 7,4 millions de litres (soit -2% /2020).
Sursaut des fabrications fromagères au 3ème trimestre
Le redressement de la collecte nationale, ajouté au sursaut des importations en septembre, a favorisé le rétablissement des fabrications industrielles de fromages au 3ème trimestre, portées à 25 000 t (+1% /2020). Sur l’année, les fabrications fromagères ont toutefois légèrement reculé de -1% /2020, à 76 600 t.
Cette évolution est principalement imputable à celle des bûchettes à la pièce (qui représentent la moitié des fabrications totales). A 36 300 t, leur production cumulée sur 9 mois a reculé de -1% /2020. Les fabrications de fromages à découper ont connu une évolution analogue (-1% /2020), à 8 600 t. Seuls les fromages frais ont vu leurs volumes produits augmenter (+1%), s’établissant à 15 500 t produites.
D’un autre côté, 10,6 millions de litres de lait de chèvre ont été embouteillés sur l’année, soit -4% d’une année sur l’autre. En effet, la demande pour ce type de produit semble être arrivée à maturité, impactée également par le phénomène plus large de déconsommation du lait conditionné. Seules les fabrications d’ultra-frais, yaourts et desserts lactés, ont progressé, avec un rythme de croissance de +6% /2020 sur l’année, s’établissant à 10 600 tonnes.
La demande des ménages se stabilise
Les ventes en libre-service des GMS, qui absorbent près de la moitié des fabrications totales de fromage de chèvre, sont stables d’une année sur l’autre, en Cumul Annuel Mobile à P9 (fin août).
En effet, la réouverture de la RHD signe la fin du report de la consommation à domicile, phénomène enregistré pendant les épisodes de confinement de 2020 et 2021.
Cette stabilisation de la demande se fait dans un contexte de revalorisation du prix de vente des fromages de chèvre, de +2% d’une année sur l’autre, à 12,10 € /kg en moyenne pondérée.
D’autre part, les exportations continuent leur progression. Le cumul des exportations a progressé de +5% /2020, à 18 000 t sur 9 mois. Si elles sont toujours en deçà des volumes enregistrés en 2019 à pareille époque (-6%), elles pourraient rattraper le retard accumulé depuis le début de l’année dans les mois à venir.