Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

Avec la suppression quasi-totale des contraintes liées à la pandémie, le jeu de vases communicants entre les achats au détail des ménages et la RHD joue au profit de ce dernier. Les dépenses alimentaires des Français pour la viande hachée restent cependant soutenues. Le commerce extérieur français de viande bovine a poursuivi son redressement en juillet dernier.

Poursuite du redressement de la restauration

Avec l’amélioration de la situation pandémique un peu partout en Europe, la levée progressive des restrictions a notamment bénéficié au secteur de la restauration. En juin 2021, celui-ci a poursuivi son redressement : son chiffre d’affaires dans l’UE à 27 a ainsi sensiblement progressé sans toutefois atteindre les niveaux d’avant pandémie (+24% /2020 et -15% /2019). La situation est restée hétérogène au sein de l’espace européen. Le redressement restait très partiel en Allemagne (+3% /2020 et -28% /2019), mais bien plus soutenu en France (+30% /2020 et -2% /2019).

La progression du chiffre d’affaires en France restait cependant variable suivant le type de restauration. La hausse la moins marquée concernait la restauration collective sous contrat (+19% /2020, mais -28% /2019) quand la restauration rapide semble avoir pleinement récupéré (+30% /2020 et +4% /2019).

Sur l’ensemble du 2ème trimestre, le rattrapage d’activité du secteur de la restauration restait donc très partiel, à l’exception de la restauration rapide.

La progression de l’activité de la restauration commerciale a été plus forte au cœur de l’été selon IRi. En juillet 2021, les dépenses globales en restauration commerciale ont dépassé celles d’avant pandémie (+2% /2019).

Recul général des ventes au détail dans l’été, pas pour la viande hachée

Après la baisse de juillet (-1% /2020), les ventes de produits de grande consommation et de produits frais en libre-service (PGC-FLS) ont à nouveau reculé au mois d’août (-2%) d’après IRi. Début septembre (s.35) les ventes ont cependant été portées par une météo enfin clémente, comme en 2020 (= /2020 et +6% /2019). En cumul depuis le début de l’année, les ventes de PGC en GMS ont été globalement stables par rapport à l’année dernière (= /2020 et +7% /2019).

Après plusieurs semaines plus difficiles, les ventes de produits frais non laitiers (dont les viandes réfrigérées) comme de surgelés (dont les viandes congelées) ont rebondi entre les semaines 34 et 35 pour rejoindre des niveaux équivalents à ceux d’une année 2020 déjà exceptionnelle.

En parallèle, les ventes de viandes hachées ont à nouveau progressé en valeur au cœur d’un été où la météo a globalement été maussade sur l’Hexagone. Entre les semaines 31 et 34, les ventes de haché frais (+6% /2020 ; +9% /2019) comme de haché surgelé (+9% /2020 ; +14% /2019) continuaient d’être extrêmement dynamiques.

Nouvelle progression des échanges

A nouveau, le commerce extérieur français de viande bovine s’est redressé en juillet 2021 :

  • Les exportations ont atteint 21 000 téc (+21% /2020 et +11% /2019). Parmi les principales destinations, seuls les envois vers l’Italie ont été en retrait à 5 700 téc (-2% /2020 et -8% /2019). A noter que les envois vers la Chine et Hong-Kong ont atteint 380 téc (x2,5 /2020).
  • Les importations ont dépassé les 25 300 téc, niveau intermédiaire aux deux dernières années (+3% /2020 et -8% /2019). Les achats depuis les Pays-Bas ont notamment progressé à 7 100 téc (+13% / 2020 et +15% /2019).

En cumul sur les sept premiers mois de 2021, les exportations françaises de viande bovine ont désormais dépassé le niveau d’avant pandémie avec 133 000 téc expédiées (+7% /2020 et +1% /2019). Les importations n’ont pas encore atteint le niveau d’avant pandémie : 166 000 téc ont été importées (+6% /2020, mais -16% /2019).

En juillet 2021, la consommation calculée par bilan a enregistré une baisse marquée, tombant à 115 200 téc (-6% /2020 et -5% /2019).

La consommation de viande bovine française (veau inclus) subit un retrait encore plus marqué en juillet dernier (-9% /2020), alors que la part des viandes importées dans les disponibilités totales a retrouvé un niveau similaire à celui de l’avant pandémie. Sur les sept premiers mois de l’année, la consommation française de VBF est quasi stable à 702 000 téc (-1% /2020 et = /2019).

Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée !