Dans la lignée de l’évolution du cheptel, la production européenne de viande bovine sur les 7 premiers mois de l’année s’est réduite de 1% par rapport à 2019. La consommation, affectée par le confinement généralisé, a baissé de 2% sur le 1er semestre. Les prix restent chahutés, mais remontent enfin en Italie.
Recul du cheptel bovin européen dans l’enquête de juin
L’enquête cheptel de juin est réalisée dans 13 États membres qui détiennent 90% des bovins européens. Entre juin 2019 et juin 2020, le cheptel total de bovins dans ces 13 États membres a reculé de 1% à 78,6 millions de têtes. Le nombre de vaches laitières est tombé à 20,3 millions de têtes (-0,8%). Celui de vaches nourrices est resté stable à 10,8 millions, la progression en Espagne, en Italie et en Pologne ayant compensé la baisse en France, en Belgique et en Allemagne.
Un recul plus fort pour les mâles de 1 à 2 ans
Le nombre de mâles de 1 à 2 ans s’est réduit plus fortement que le cheptel de souche, à 5,8 millions de têtes (-1,8% /2019 ou -103 000 têtes). Ce recul plus marqué est dû à la hausse des envois de bovins maigres vers les pays tiers du bassin méditerranéen en 2019 (+87 000 têtes /2018), corollaire d’une baisse des mises à l’engraissement en Europe. Ces mâles étaient notamment moins nombreux en Allemagne (-53 000 têtes en juin 2020 /2019), en Irlande (-49 000), au Royaume-Uni (-24 000), et en Espagne (-18 000). Ils étaient en revanche plus nombreux en Pologne (+15 000 têtes en juin 2020 /2019) et en Italie (+20 000). Dans ces 2 pays, les retards de sorties accumulés pendant le confinement participent à la hausse des effectifs en juin, mais ils ont été depuis en partie résorbés.
La production européenne en baisse de 1% sur les 7 premiers mois de l’année
Les abattages de bovins ont totalisé 4,462 millions de tonnes équivalent carcasse sur les 7 premiers mois de l’année (-1% /2019). Les volumes de mâles de plus d’un an ont baissé de 2% ou -41 000 téc, tout comme ceux de vaches (-2% ou -20 000 téc). A l’inverse, les abattages de génisses ont progressé de +3% ou +24 000 téc.
La baisse des volumes abattus en Allemagne (-18 000 téc), Espagne (-9 000 téc), Irlande (-7 000 téc), Belgique (-6 000 téc) et Autriche (-4 000 téc) a été en partie compensée par des hausses en Pologne (+11 000 téc, comparés à un 1er semestre 2019 affecté par les scandales sanitaires), au Royaume-Uni (+10 000 téc) et en France (+3 000 téc).
La consommation européenne en baisse de 2% au 1er semestre
Le disponible consommable dans l’UE-27 (hors Royaume-Uni) a totalisé 3,338 millions de téc au 1er semestre (-2,3% /2019 ou -76 000 téc). La moitié de cette baisse est imputable au repli de la production, l’autre moitié à l’évolution du commerce extérieur. Les importations de pays tiers se sont en effet repliées de 22% ou -43 000 téc alors que les exportations vers pays tiers n’ont reculé que de 1% (-5 000 téc). La baisse du disponible consommable sur 7 mois traduit une baisse de la consommation. Dans de nombreux États membres, la très forte chute des volumes consommés en restauration n’a pas été compensé complètement par la hausse des achats au détail. C’est notamment le cas en Espagne, où 49% des dépenses alimentaires se font hors domicile et où la viande bovine est peu consommée à la maison. Ceci explique les volumes importants de viande espagnole présents sur le marché des autres États membres au 1er semestre 2020, alors même que la production espagnole était en baisse.
Les prix des jeunes bovins ont été très bousculés
Les prix des bovins ont plongé au moment du confinement pour se redresser, mais inégalement selon les États membres. Début octobre, le JB R cotait 3,59 €/kg de carcasse en France (-4% /2019 et -3% /2018) et 3,66 €/kgéc en Allemagne (= /2019 et -4% /2018). Les prix espagnols restaient très bas à 3,35 €/kgéc (-3% /2019 et -10% /2018), de même que les prix polonais à 2,96 €/kg éc(+5% /2019 mais -12% /2018).
En Italie, la hausse saisonnière des cours a tardivement démarré à Modène. En semaine 41, le JB charolais de 1ère catégorie cotait 2,50 €/kg vif (-6% /2019 et -1% /2018).