Les gros bovins finis démarrent l’année 2023 à des niveaux de prix inédits, dopés par la pénurie d’offre. Les bovins sont en effet toujours moins nombreux, dans les fermes comme dans les abattoirs. Les charges restent elles-aussi en forte hausse.
Prix des vaches allaitantes : 5,69 €/kg pour la U standard
L’offre restreinte soutient les prix. La vache U standard a démarré l’année à 5,69 €/kg de carcasse (+17% /2022 et +28% /2021) et la vache R standard à 5,28 €/kg (+24% /2021 et +36% /2020).
Depuis juillet, FranceAgriMer publie des cotations SIQO sur un pas de temps mensuel. En décembre, la vache U Label Rouge cotait 6,07 €/kg contre 5,75 € pour la U standard en moyenne sur le même mois.
Les cotations des animaux bio sont également disponibles depuis octobre. La vache R bio cotait 5,61 €/kg en décembre, contre 5,38 € pour la R standard. Toutes les cotations sont à retrouver sur le site Visionet de FranceAgriMer.
Prix des vaches laitières en hausse
La baisse saisonnière des cours a été de courte durée pour les vaches laitières. Les prix sont même repartis à la hausse en ce début d’année, gagnant 2 à 3 centimes sur les deux dernières semaines. La vache O a démarré l’année à 4,84 €/kg (+32% /2022 et +60% /2021) et la vache P à 4,62 €/kg (+32% /2022 et +66% /2021).
La hausse des cours se poursuit en jeunes bovins
Le marché européen du jeune bovin est bien orienté en ce début d’année, en particulier en Italie où la baisse des sorties entraine une hausse des cours (voir l’article sur les JB en Europe). Les prix français suivent donc cette tendance à la hausse, d’autant que la baisse globale des disponibilités en gros bovins en France inquiète les abatteurs et les conduit à concéder des hausses de prix.
La cotation du JB U a gagné 3 centimes en deux semaines pour atteindre 5,50 €/kg de carcasse en tout début d’année (+20% /2022 et +44% /2021). Celle du JB R a gagné 1 centime à 5,37 €/kg (+22% /2022 et + 46% /2021) et celle du JB O 2 centimes à 5,01 €/kg (+35% /2022 et +56% /2021).
Des charges en très forte hausse sur un an
Les évolutions des prix des animaux finis sont à mettre en regard de leurs prix de revient qui ont considérablement augmenté du fait de la flambée des prix des matières premières. L’Institut de l’Élevage calcule pour l’Interprofession bovine (INTERBEV) un prix de revient sur une base semestrielle pour chaque catégorie de bovin. Au premier semestre 2022, il était de 5,82 €/kg éc pour la vache de type viande (+72 centimes pour les animaux label rouge) et de 5,64 €/kg éc pour les jeunes bovins de type viande. Ces prix de revient seront encore plus élevés au second semestre étant donnée l’évolution des prix des intrants.
En novembre 2022, l’IPAMPA viande bovine (indice des prix d’achat des moyens de production agricoles, base 100 en 2015) s’établissait à 139,8 points, en léger retrait par rapport à octobre (-0,6%), mais restait en très forte hausse par rapport à novembre 2021 (+16%). L’indice des prix des aliments achetés était en hausse de +27% /2021, celui des énergies et lubrifiants de +32% et celui des engrais et amendements de +38%.
Des abattages en forte baisse
En décembre, les abattages de gros bovins ont totalisé 259 000 têtes selon Normabev, soit une baisse significative par rapport aux années précédentes (-6% /2021 et -7% par rapport à la moyenne 2013-2020). La baisse a atteint -10% /2021 pour les vaches laitières, -4% pour les vaches de type viande, -3% pour les jeunes bovins de type viande, -13% pour les jeunes bovins laitiers et -1% pour les génisses.
Sur l’année entière, 3,02 millions de gros bovins ont été abattus, soit -3,7% /2021. En volume, la production abattue de gros bovins en 2022 se chiffre à 1,197 million de téc, soit -4,1% /2021 ou -51 000 téc.
Les tonnages de femelles laitières se sont réduits de 18 000 téc, ceux de JB laitiers de 6 000 téc de même que ceux de bœufs laitiers. Les abattages de JB viande ont chuté de 14 000 téc, ceux de vaches viande de 9 000 téc et ceux de génisses viande de 1 000 téc. Seuls la production de bœufs de type viande et croisés a progressé modestement (+400 téc ou +2% /2021).
La décapitalisation se poursuit, dans le cheptel laitier comme dans le cheptel allaitant
Le nombre de vaches en France ne cesse de diminuer.
Au 1er décembre, le nombre de vaches allaitantes présentes en France était toujours en net recul, à 3,54 millions de têtes (-3,0% /2021). Le nombre de vaches laitières restait également en baisse significative, à 3,44 millions de têtes (-2,3% /2021). En 6 ans, le cheptel allaitant a perdu 494 000 vaches et le cheptel laitier 343 000 vaches.