Avec le maintien des restrictions à la restauration, les achats de ménages au détail sont restés soutenus. Si le report de consommation vers le détail n’est que partiel, les achats de VBF en février ont enregistré une nouvelle hausse et les importations ont à nouveau flanché.
La restauration toujours affectée par les restrictions depuis la fin octobre
En France, le printemps ressemble à la fin de 2020 pour la restauration. En janvier, le chiffre d’affaires de la restauration traditionnelle a subit un nouvel effondrement en lien avec la poursuite des restrictions (-83% /2020). La restauration collective, partiellement ouverte, a connu une baisse d’ampleur moindre mais marquée (-36%). L’activité de restauration rapide résiste mieux (-20%) notamment grâce à la vente à emporter et aux livraisons, déjà largement développées avant la pandémie.
Des ventes au détail intermédiaires entre le confinement total et l’avant pandémie
Les restrictions liées à pandémie continuent de reporter une partie des achats vers le commerce de détail. Les ventes de produits de grande consommation et de produits frais en libre-service (PGC-FLS) atteignent désormais des niveaux intermédiaires entre l’avant pandémie et le 1er confinement. Les premières mesures de restrictions en 2020 avaient débuté en semaine 11 (9 au 15 mars 2020) et entraîné alors une envolée des ventes au détail. D’après IRi, les ventes de PGC-FLS ont atteint des niveaux intermédiaires entre 2019 et 2020 en semaine 12 avant de rebondir en semaine 13 (+3% /2020 et +17% /2019), juste avant Pâques.
Le constat est également le même pour les ventes de produits frais non laitiers (dont les viandes réfrigérées) et des ventes de surgelés (dont les viandes congelées). En semaine 13 (se terminant le 4 avril 2021), les ventes de produits frais non laitiers (+12% /2020 et +21% /2019) et dans une moindre mesure de surgelés (= /2020 et +32% /2019) sont restés soutenus.
Le constat est aussi le même sur les achats de viandes hachées par les ménages. L’ampleur des hausses reste très marquée par rapport au 1er trimestre 2019, +19% /2019 sur les semaines 1 à 12 pour le haché frais et +22% /2019 pour le haché surgelé, mais bien moins par rapport à 2020 quand les ventes avaient explosé au début du 1er confinement (+9% /2020 sur les semaines 1 à 12 pour le haché frais, et égal pour le surgelé). Les achats de haché surgelé en 2020 avaient notamment été exceptionnels, portés par un mouvement de panique entraînant du stockage.
Nouvel effondrement des importations et poursuite de la dynamique de la consommation de VBF en février
D’après les Douanes, les importations françaises ont encore été restreintes en février 2021, à seulement 20 100 téc (-29% /2020). Parmi les principaux fournisseurs, seule l’origine Espagne a connu une progression (+16% /2020 à 1 300 téc). Si les autres origines ont enregistré des baisses d’ampleurs différentes, les importations depuis les Pays-Bas ont été divisées par deux à 4 400 téc (-51% /2020) ;
Les exportations françaises de viande bovine ont résisté à 17 600 téc (-1% /2020). Les envois vers l’Allemagne ont à nouveau été dynamiques (+8% /2020 à 3 600 téc). Les exportations de viande bovine vers la Grèce (-4% à 3 100 téc) et surtout vers l’Italie (-16% à 4 700 téc) ont cependant diminué. Alors qu’elles ont progressé de +12% vers les autres pays, notamment vers la Belgique (+10% à 2 000 téc) et les Pays-Bas (+25% à 1 000 téc).
Avec moins d’importations, la consommation calculée par bilan en février 2021 serait en baisse à 121 600 téc (-6% /2020).
Mais la part des imports dans les disponibilités totales resterait historiquement basse, à 17%. Ainsi, en février 2021, la consommation de viande bovine française (veau inclus) aurait encore progressé. Depuis le début de l’année, 204 900 téc de VBF ont été consommés en France (+2% /2020).
Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée !