Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

La conjoncture s’améliore au sein de l’Union européenne, où les disponibilités sont limitées, notamment dans les îles britanniques. La Nouvelle-Zélande bénéficie quant à elle de la forte demande asiatique malgré une production toujours faible.

ROYAUME-UNI : le cours de l’agneau britannique poursuit son envolée

Entre la mi-octobre et début décembre (semaines 41 à 49), le cours de l’agneau britannique s’est apprécié de 86 centimes. En semaine 49 (se terminant le 8 décembre), celui-ci a frôlé les 5 €/kg (4,99 €/kg), soit près de 50 centimes de plus qu’en 2017 et 2018 la même semaine.

Cette hausse des cours s’explique, comme en France, par un allègement du marché britannique conjointement à une amélioration de la situation globale en Union européenne. En effet, les importations britanniques de viande ovine en provenance de Nouvelle-Zélande sont toujours en net retrait et la production nationale de viande ovine, bien que toujours croissante, semble ralentir (+2% en oct. 2019 /2018, à 29 400 téc).

Les envois néozélandais (douanes NZ) vers le Royaume-Uni étaient en retrait de -37% en septembre et de -24% en octobre, par rapport aux mêmes périodes en 2018. La Nouvelle-Zélande fournissant près de 70% de la viande ovine que le Royaume-Uni importe, la tendance baissière s’est poursuivie en octobre, novembre, voire décembre (les marchandises néozélandaises mettent en moyenne 6 semaines à arriver en Europe).

La nette victoire des conservateurs lors de l’élection législative du 12 décembre devrait confirmer la sortie du Royaume-Uni de l’UE avec un accord au plus tard le 31 janvier 2020. Une telle perspective ne devrait pas perturber outre mesure les flux commerciaux de viande ovine avec la France en 2020 durant la phase de négociation de la future relation commerciale. Ensuite, les futures relations commerciales dépendront de l’accord commercial entre les deux parties.

IRLANDE : les achats de fin d’année tirent le cours de l’agneau vers le haut

Après avoir dépassé légèrement ses niveaux de 2018 et 2017, la cotation de l’agneau irlandais a stagné à 5,05 €/kg en semaines 47 et 48, puis est montée à 5,15 €/kg en semaine 49 (se terminant le 8 décembre).

La production de viande ovine est en net retrait : -5% d’abattages d’agneaux depuis le début de l’année, soit -110 400 têtes et -30% pour les réformes, soit -152 600 têtes (par rapport à 2018).

La hausse des importations de viande ovine en Irlande cette année (+1 020 téc de janvier à septembre d’une année sur l’autre) ne permet pas de compenser la forte baisse de production: – 3 040 téc, toujours de janvier à septembre, comparé à cette même période l’an passé.

Finalement, le commerce des agneaux gras est tout de même très actif à l’approche des fêtes et, face à des disponibilités limitées, permet au cours de l’agneau de poursuivre son ascension.

NOUVELLE-ZÉLANDE : une hausse des envois qui s’accentue en octobre

En Nouvelle-Zélande, la production de viande ovine a de nouveau en baissé en octobre (-3% /2018). la forte baisse des abattages d’agneaux (-4%, soit -65 500 têtes) n’ a été que partiellement compensé par des abattages de réformes dynamiques (+3%, soit + 3 800 têtes). Depuis le début de l’année, la tendance est toutefois baissière pour les agneaux comme pour les réformes (respectivement -5% et -16% sur un cumul 10 mois, comparé à 2018), illustrant une décapitalisation déjà à l’œuvre. Le cours de l’agneau néozélandais continue de prendre de la valeur, face à la forte demande internationale, en particulier chinoise.

Les envois vers l’UE sont quasi stables en octobre (-1% / 2018), tirés par un rebond des achats français de viande ovine néozélandaise (+31% d’envois vers la France). L’amélioration de la situation du marché français et le manque de disponibilités en viande ovine associé, peuvent expliquer cette hausse des envois en provenance de la Nouvelle-Zélande. Toutefois, les envois vers le Royaume-Uni restent en berne (-10% /2018 en octobre). Les envois vers la Chine restent bien évidemment très conséquents (+51%).