Le cours de l’agneau français débute l’année de nouveau à un niveau historiquement élevé. Malgré un marché encombré par la traditionnelle période de sortie des agneaux Lacaune et de plus la faible demande des ménages, la cotation se situe 36 centimes au-dessus de son niveau de l’an passé. Les charges restent elles aussi à des niveaux historiquement élevés.
Faute de demande, les agneaux Lacaune encombrent le marché
L’année débute de façon complexe pour la filière ovine. Les agneaux Lacaune sont traditionnellement nombreux à cette période alors que les ménages français restent prudents sur leurs dépenses. Malgré de légers reports (de quelques jours), le marché s’alourdit et cela pèse sur les cours.
Les nouvelles règles sanitaires concernant les agneaux Lacaune augmentent les durées d’engraissement et décalent alors les périodes de sorties, ce qui alourdit le marché. Ainsi les premiers agneaux Lacaune sont sortis cet hiver avec près de 15 jours de retard (début 2023 au lieu de fin 2022). Alors que les fêtes de fin d’année auraient pu absorber de tels volumes, ils sont commercialisés en janvier lorsque la demande n’est pas vraiment au rendez-vous et encore moins dans le contexte actuel.
En semaine 1 de 2023, la cotation a perdu -0,13 €/kg d’une semaine sur l’autre. Cependant, à 8,43 €/kg, elle débute l’année à un niveau tout de même historiquement élevé, supérieur de +0,36 €/kg /2022.
L’IPAMPA ovin viande s’est légèrement déprécié d’octobre à novembre (139,1 points), mais reste tout de même supérieur de +19 points à son niveau de novembre 2021. L’indice énergie et lubrifiants était en hausse de +32% /2021, celui des engrais et amendements de +38%, et des aliments achetés de +29%.
Baisse des sorties d’agneaux et hausse des réformes : la tendance se maintient
Selon Agreste, la production abattue de viande ovine était en repli de -1% d’une année sur l’autre en novembre, à 5 000 téc. Le nombre d’agneaux abattus a encore diminué (-4% /2021 et – 6% /moyenne quinquennale). En volume, la baisse est de même ampleur, le poids de carcasse moyen étant inchangé, à 18,2 kgéc.
Les réformes étaient de nouveau abondantes en novembre (+17% /2021 et +5% /moyenne quinquennale). La hausse des volumes abattus est moindre (+13%), du fait d’un net allègement des carcasses, en lien avec des abattages plus précoces. Des éleveurs décapitalisent pour faire face à la baisse des disponibilités fourragères (sécheresse) et à la cherté des aliments achetés (inflation).
De janvier à novembre, la production nationale s’est repliée de -2,4% /2021, à 74 000 téc, avec des effectifs d’agneaux abattus en recul (-4% /2021) et malgré des réformes plus nombreuses (+5%).
La chute des importations d’agneaux vivants espagnols en septembre et octobre (respectivement – 53% et – 67%), pour cause de variole ovine, a aussi été un obstacle à l’approvisionnement du marché français.
Nouveau bond des importations de viande néozélandaise en novembre
En octobre, les importations françaises de viande ovine ont continué de croître d’une année sur l’autre, de +11% /2021, à 7 100 téc. Les achats de viande néozélandaise ont de nouveau bondi (x2,2 /2021) et ceux en provenance du Royaume-Uni et d’Irlande ont repris (respectivement +6% et +8% /2021), contrebalançant la nouvelle baisse en provenance d’Espagne (-21%).
De janvier à octobre 2022, 69 000 téc ont été importées en France, soit +6% /2021, mais seulement +1% comparé à la moyenne des cinq dernières années. Seuls les achats de viande ovine espagnole ont reculé en 2022, d’une année sur l’autre.
Le disponible sur le marché français s’améliore mais reste réduit
Les abattages français sont en repli tandis que les importations – malgré un regain – restent modérées, ce qui affecte d’autant le disponible français : de janvier à octobre, il progresse modestement (+2% /2021), mais demeure faible, en repli de -3% par rapport à la moyenne des cinq dernières années.