Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 367 Décembre 2024 Mise en ligne le 20/12/2024

La décapitalisation ralentit. Le faible nombre de réformes est compensé par davantage de sorties d’animaux jeunes. Les cotations des vaches sont bien orientées, celles des JB poursuivent leur baisse saisonnière.

La décapitalisation ralentit

Au 1er avril, le nombre de vaches allaitantes présentes en France enregistrait un recul moindre qu’au 1er mars (-1,7% /2023 contre -1,8% au 1er mars). La décapitalisation a fortement ralenti en 1 an : elle était encore de -3,2% au 1er avril 2023 /2022.

Du côté laitier, la baisse du nombre de vaches se poursuit (-1,4% au 1er avril 2024 /2023) mais est également moins rapide que ce qu’elle était il y a un an (-2,5%). Depuis le 1er avril 2017, la France a perdu 582 000 vaches allaitantes et 381 000 vaches laitières.

Abattages : toujours moins de vaches et plus de jeunes animaux

Sur les semaines 14 à 18 (incluant la semaine de Pâques en 2024 et 2023), les abattages de gros bovins étaient en baisse de -2% /2023 d’après l’indicateur hebdomadaire de Normabev. Les abattages de vaches étaient toujours ralentis (-7% en type viande et -4% en type lait), en lien avec le ralentissement de la décapitalisation. A l’inverse, la relocalisation de l’engraissement en France a permis d’augmenter les sorties d’animaux jeunes : Les jeunes bovins laitiers étaient à +5%, les jeunes bovins de races à viande à +2%, de même que les génisses. Les bœufs étaient à +3%.

Les cotations des vaches allaitantes soutenues par le manque d’offre

La forte baisse de l’offre à abattre permet de soutenir les cours des vaches de race à viande. La cotation de la vache U poursuit sa lente ascension. Elle a atteint 5,99 €/kg de carcasse en semaine 19 (+3% /2023). Celle de la vache R est elle aussi orientée à la hausse, à 5,49 €/kg de carcasse (+1% /2023).

Les cotations des vaches laitières poursuivent leur hausse mais restent inférieures à leur niveau des années passées. Celle de la vache O a gagné 10 centimes en 3 semaines, pour atteindre 4,63 €/kg en semaine 19 (-5% /2023) et celle de la vache P 8 centimes, à 4,30 €/kg (-7% /2023).

Baisse saisonnière prononcée pour les cours des jeunes bovins

Alors que les prix à la production se tiennent particulièrement bien en Italie et ont cessé de baisser en Allemagne, les cotations françaises des jeunes bovins poursuivent leur baisse saisonnière. Le retour de l’offre de jeunes bovins en France grâce à la renationalisation partielle de l’engraissement semble peser sur les prix.

La cotation du JB U a perdu 13 centimes en 4 semaine pour tomber à 5,32 €/kg de carcasse en semaine 19 (-2% /2023). Celle du JB R a perdu 7 centimes en un mois, à 5,20 €/kg en semaine 19 (-3% /2023). La cotation du JB O est en revanche repartie à la hausse dans le sillage de celle des vaches laitières : elle est remontée à 4,77 €/kg (-7% /2023).

L’IPAMPA stable sur un mois

En mars, l’IPAMPA viande bovine (indice des prix d’achat des moyens de production agricoles, base 100 en 2015) est resté stable par rapport à février. Il était en baisse par rapport aux deux années précédentes (-4% / 2023 et -2% /2022), mais restait bien plus élevé qu’avant de le déclenchement de la guerre en Ukraine (+20% / mars 2021). Par ailleurs, l’IPAMPA ne couvre pas l’ensemble des charges des exploitations. D’autres charges comme les coûts salariaux ou les coûts des travaux par tiers, qui ne sont pas pris en compte dans l’IPAMPA, restent en hausse par rapport à 2023. A noter que pour les engraisseurs spécialisés, le prix du broutard représente également une hausse importante de charge.