L’inflation alimentaire a poursuivi son ralentissement en avril comme depuis le début de l’année, mais la hausse du prix des services et de l’énergie affecte le pouvoir d’achat des ménages. En mars, les importations de viande bovine comme la consommation calculée par bilan ont reculé.
L’inflation ralentit encore son rythme en avril
L’inflation en France poursuit son ralentissement en avril 2024. D’après l’INSEE, le rythme de progression de l’indice général français des prix à la consommation harmonisé (IPCH) recule à nouveau en avril, à +2,2% sur un an (contre +2,3% en mars sur un an et +3,0% en février). L’inflation alimentaire ralentit nettement, à +1,2% sur un an en avril (contre +1,7% en mars, +3,6% en février et +5,8% en janvier). Ce sont maintenant les prix des services (+3,0% sur un an) et de l’énergie (+3,8% contre +3% un mois plus tôt,) qui soutiennent l’inflation.
La consommation calculée par bilan en repli depuis un an
Dans le sillage de 2023, le disponible consommable en mars 2024 était en retrait sur an pour le douzième mois consécutif. D’après Agreste, pour les abattages, et les Douanes pour le commerce extérieur, le disponible s’est établi à 126 000 téc (-3% /2023 et -4% /2022).
En mars 2024, avec le recul des volumes importés, la part de l’import dans le disponible consommable en France était en léger retrait (24% contre 25% un an auparavant).
Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée.
Depuis le Brexit début 2021, les statistiques douanières sont perturbées par l’organisation des opérateurs. En effet, plusieurs exportateurs britanniques font dédouaner leurs viandes en France avant de les réexpédier vers les Pays-Bas afin de faciliter les procédures de dédouanement. Ces effets ne sont pas pris en compte ici.
En mars, les imports en fort recul
En mars 2024 selon les Douanes françaises, les importations étaient en net retrait sur un an, à 28 900 téc (-8% /2023 et -12% /2022). Ce recul des imports est apparu il y a un an déjà et pourrait être lié à la baisse de la demande avec le recul du pouvoir d’achat des ménages français.
Contrairement au mois passé, les exportations françaises de viande bovine étaient légèrement inférieures au niveau de mars 2023. Elles ont atteint 17 700 téc (-2% /2023 et même -24% /2022).
Sur les 3 premiers mois de l’année, les importations reculaient depuis de nombreuses destinations : les Pays-Bas (-11% /2023 à 21 000 téc), l’Irlande (-10% à 14 000 téc), l’Allemagne (-26% à 7 500 téc) et la Pologne (-4% à 8 000 téc). Elles ont progressé depuis le Royaume-Uni (+4% à 10 500 téc) et l’Espagne (+12% à 5 500 téc).
Les exportations au 1er trimestre ont reculé vers l’Italie (-15% /2023 à 11 000 téc), l’Allemagne (-2% à 9 000 téc) et les Pays-Bas (-9% à 8 500 téc). Elles étaient en hausse en revanche vers la Grèce par rapport à un bas niveau un an plus tôt (+12% /2023 à 8 000 téc), la Belgique (+7% à 5 000 téc), les autres pays de l’UE (+38% /2023 à 3 500 téc) et enfin vers les pays tiers (+57% /2023 à 2 500 téc, dont 1 100 téc vers l’Algérie).
Attention toutefois, les échanges sont affectés par des flux « parasites » avec le Royaume-Uni et les Pays-Bas depuis la mise en œuvre du Brexit. Des opérateurs britanniques font dédouaner des viandes britanniques en France avant réexportation vers les Pays-Bas. Ces flux ne sont pas retranchés des chiffres ci-dessus.