Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 367 Décembre 2024 Mise en ligne le 20/12/2024

Les négociations en vue d’un accord de libre-échange ont été relancées entre l’Union européenne et l’Inde. Se pose donc la question de la place de l’Inde sur les marchés mondiaux du lait et de la viande bovine. Le Dossier Économie de l’Élevage n°553 fait le point sur la structuration des filières bovines indiennes, les équilibres production/consommation et les différences de règlementation entre l’Inde et l’UE.

Pays le plus peuplé au monde, qui vise l’autonomie alimentaire

Désormais pays le plus peuplé au monde avec 1,44 milliard d’habitants en 2023, l’Inde a des besoins alimentaires très importants. Et bien que la nation indienne figure désormais au 5ème rang des puissances économiques mondiales, les inégalités extrêmes conduisent à un taux de pauvreté très élevé.

Si le pays confirme année après année son rôle de géant agricole, c’est avant tout avec comme objectifs de fournir de la nourriture et du travail à sa population. Les politiques de souveraineté alimentaire menées par les gouvernements successifs depuis l’indépendance ont jusqu’ici porté leurs fruits, permettant une autonomie alimentaire pour la plupart des produits agricoles.

Échanges extérieurs réduits en produits laitiers, mais 3e exportateur mondial de viande bovine

Les produits laitiers occupent une place centrale dans l’alimentation de la population dont une partie importante est végétarienne. L’élevage bovin est donc omniprésent dans le paysage agricole du pays. Mais la viande bovine n’est pas consommée partout en Inde en raison des interdits religieux liés à l’hindouisme, religion pratiquée par 80% de la population. L’Inde exporte donc un tiers de sa production de viande bovine, ce qui en fait un exportateur majeur sur le marché mondial, au 3ème rang en 2023 derrière le Brésil et l’Australie. Le faible niveau actuel de traçabilité ne permet toutefois qu’un accès à des destinations peu exigeantes sur le plan sanitaire, en excluant en premier lieu l’Union européenne. Quant à ses exportations de produits laitiers, elles restent marginales. Le potentiel exportateur du pays reste très dépendant de la structuration de la filière, encore très hétérogène, malgré le développement rapide des coopératives à l’image du leader Amul.

Une situation agricole fragile

L’Inde détient le 1er cheptel mondial de bovinés, constitué de zébus et de buffles principalement destinés à la production de lait, de fumure et d’énergie (traction) symbolisant les limites du développement agricole du pays. Les conditions de productions restent d’ailleurs très différentes de celles observées en Europe. Alors que les négociations pour un accord de libre-échange entre l’Inde et l’UE ont été relancées il y a peu, la situation agricole du pays reste fragile. Le changement climatique affecte les productions et la question de la disponibilité en eau devient critique. La position de l’Inde dans les échanges mondiaux reste donc conditionnée à de nombreuses incertitudes économiques, démographiques, sanitaires, climatiques et géopolitiques.

Pour télécharger le dossier complet, rendez-vous sur cette page du site idele.fr.