Les cotations des réformes laitières étaient fermes en UE début octobre, du fait du manque d’offre et des achats turcs qui mettent de la tension sur le marché global de la viande bovine en UE.
Les prix des vaches O restent élevés en UE
Les cours des vaches O sont toujours à haut niveau un peu partout en UE, même si en France ils reculent un peu, en lien avec un afflux ponctuel de réformes. Dans de nombreux pays en dehors de la France, le cours de la vache O est supérieur à celui des deux années passées, du fait d’une offre en vaches restreinte.
ALLEMAGNE : pas d’afflux de réformes, des prix fermes
En Allemagne, le cours des vaches de réforme est resté très stable en septembre, perdant deux centimes en 4 semaines entre s37 et s40 et restait toujours supérieur à ceux de l’an passé : la consommation en automne 2023 avait été affectée par l’inflation et les cours s’étaient repliés. En semaine 40 cette année, la cotation de la vache O s’établissait à 4,35 €/kg de carcasse (+13% /2023 et +5% /2022).
Pour rappel, les abattages de vaches étaient en retrait au début de l’été du fait d’un prix du lait en progression, avant d’accélérer un peu en août. Entre les semaines 37 et 40, les abattages de vaches étaient équivalents à ceux de l’an passé (+1% /2023) et bien en-dessous des niveaux de 2021 d’après l’indicateur hebdomadaire d’AMI. La décapitalisation en cours ne permet pas d’abattage important. Au final, en cumulé depuis le début de l’année, les abattages de vaches sont équivalents à ceux des deux dernières années (=/2023 et -1% /2022).
IRLANDE : malgré des abattages en hausse, des prix soutenus
En Irlande l’hiver dernier, les abattages de vaches avaient été élevés du fait des mauvaises conditions de pâturage. Après une accalmie, l’indicateur hebdomadaire du ministère de l’Agriculture irlandais indique une nouvelle hausse des réformes depuis juin. Entre les semaines 37 et 40, les abattages de vaches étaient supérieurs à ceux de l’an passé de +10% /2023 ou +3 000 têtes et +17% /2022. Les conditions sèches estivales dans le sud et l’est de l’île ont obligé les éleveurs à arbitrer entre distribution de fourrages et ajustement à la baisse du troupeau, une situation qui perdure. Ces abattages dynamiques permettent de fournir de la viande en UE, qui en manque. Les abattages de bœufs, catégorie la plus importante en nombre, ont eux aussi progressé de +8%, afin de servir le marché britannique.
La demande européenne dynamique soutient les cours des vaches irlandaises. La cotation de la vache O s’établissait à 4,39 €/kgéc en semaine 40, un niveau nettement supérieur à celui de 2023 (+13%) alors affecté par une demande moins forte en Europe. Au cours des quatre dernières semaines, le cours est resté ferme et quasiment stable, gagnant un centime sur la période.
Selon les Douanes irlandaises, l’Irlande a exporté 291 000 téc de viande bovine réfrigérée, congelée et transformée au cours des 7 premiers mois de l’année, un volume en hausse de 4% comparé à 2023. Les exports vers le Royaume-Uni progressaient un peu à 139 000 téc (+2% /2023 ou +2 000 téc). Les ventes ont par ailleurs bondi vers les Pays-Bas (+15% / 2023 à 23 000 téc) et la Suède (+13% à 15 000 téc) mais ont reculé vers la France (-4% à 36 000 téc). Enfin, les envois étaient en forte croissance vers les pays tiers – hors Royaume-Uni – de +38% ou + 7000 téc, notamment vers les Philippines (+57% à 6 500 téc), la Chine et Hong-Kong (+10% à 5 000 téc), la Suisse, les Etats-Unis et le Canada (2 000 téc pour chacun de ces trois derniers pays).
L’Irlande a déclaré début octobre un cas d’ESB atypique, pour la 3e fois en six ans, lui fermant à nouveau l’accès au marché chinois, qui n’a représenté que 1 500 téc exportées au cours des sept premiers mois de l’année. L’impact de cette fermeture sera donc très limité.
POLOGNE : des cours fermes, des exports dynamiques
En Pologne, après un été aux prix très stables, la cotation de la vache O a progressé en ce début d’automne de 5 centimes en quatre semaines, ce qui lui a permis de repasser au-dessus de son cours de 2022. Elle s’établissait à 4,34 €/kg éc en semaines 40. (+12% /2023 en semaine 40 et +4% /2022). Le cours est soutenu par le manque de viande en UE et les exports polonais importants depuis le début de l’année.
Les exportations polonaises de viande bovine ont atteint 313 000 téc sur les sept premiers mois de l’année, soit +6% /2023 avec une activité toujours soutenue vers la Turquie (34 000 téc en 7 mois, soit +19 000 téc /2023, dont 4 500 téc en juillet). L’appétit turc continue d’absorber une partie des volumes de viande polonaise habituellement dirigés vers l’UE, libérant des parts de marchés pour les opérateurs européens sur leurs marchés historiques (Italie, Grèce, etc).