Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

Les cotations ont stagné à de bas niveau pour les Charolais en décembre. Les effectifs de mâles de 6-12 mois étaient stables au 1er décembre. Les envois de broutards du mois de novembre (toutes destinations) se sont maintenus au bon niveau de 2019. Selon TRACES, les expéditions de bovins vifs du mois de décembre, tous âges confondus, sont restées dynamiques vers l’Italie.

Les cotations des broutards stagnent

Après avoir chuté de 7 centimes en novembre, la cotation du Charolais U 450 kg reste encalminée depuis la semaine 49 à un niveau toujours très bas, à 2,23 €/kg soit -19 cts /2019 (-8%).

Le prix du Charolais U 350 kg n’a pas encore redécollé de son bas niveau du mois de novembre, à 2,45 €/kg soit -14 cts /2019 (-5%).

En catégorie légère, le Limousin E 300 kg a rebondi de quelques centimes en fin d’année, à 3,00 €/kg en semaines 52-53, limitant son recul à -5 cts d’une année sur l’autre (-2%). En revanche, le Croisé R de 300 kg reste au plancher, à 2,29 €/kg, en recul de -10% d’une année sur l’autre.

En femelles, la Limousine E 270 kg  s’était stabilisée à 2,77 €/kg jusqu’en semaine 51, avant d’augmenter à 2,85 €/kg en semaines 52-53, affichant une hausse de +12 cts d’une année sur l’autre (+3% /2019). La Charolaise U 270 kg cote 2,54 €/kg depuis la semaine 50, soit un niveau identique à 2019. Les prix des jeunes femelles finis se tiennent bien en Italie.

Stabilité des naissances sur la campagne 2020-2021

En novembre, 287 000 veaux sont nés de mère allaitante, soit une légère baisse de -0,9% /2019. Sur la campagne 2020-21, 1 215 000 veaux de mère allaitante sont nés, un chiffre quasiment stable (-0,2% /2019-20) malgré la décapitalisation (-1,5% début décembre 2020 /19) indiquant de meilleurs résultats de gestation qu’en 2019.

Des effectifs de 6-12 mois de mère allaitante stables

Au 1er décembre, selon SPIE-BDNI, les effectifs de mâles de 6-12 mois issus de mère allaitante étaient stables par rapport à 2019, avec 761 000 têtes, contrairement au 1er novembre, où les effectifs étaient en hausse de +1,5% /2019.

Les effectifs de Charolais de 6-12 mois début décembre étaient en recul de -1,1% /2019, ceux de Limousins étaient stables, les Blonds augmentaient de +2,8% /2019 et les Rustiques de +1,1%.

Les envois de broutards en novembre aussi importants qu’en 2019

En novembre, sur les semaines 44 à 48, les envois de broutards (mâles et femelles) ont été aussi nombreux qu’en novembre 2019, avec 100 000 têtes exportées d’après les données SPIE-BDNI. La proportion de femelles était en revanche supérieure, à 35%, contre 32% en novembre 2019.

Selon les Douanes, 4 900 broutards ont été exportés vers les pays tiers en novembre, portant à 58 000 le nombre de broutards exportés hors UE sur 11 mois, dont 42 000 vers l’Algérie (-22% /2019 mais +73% /2018).

En cumul de janvier à novembre, selon SPIE-BDNI, 1 124 000 broutards ont été envoyés toutes destinations confondues, soit -3% /2019 et -2% /2018. Cette baisse a été marquée au printemps avant un net rebond à l’automne. C’est surtout la demande espagnole qui a reculé (-40 000 broutards sur 10 mois selon les Douanes), quand l’Algérie poursuivait ses achats, mais à un niveau un peu moindre que celui très élevé de 2019 (-12 000 têtes sur 10 mois).

Loi de santé animale à partir du 21/04: +50 jours d’attente entre vaccination FCO et envoi vers l’Italie

La Loi de Santé Animale européenne devrait entrer en application le 21 avril prochain. En matière de FCO, les accords bilatéraux seront supprimés à partir de cette date. Des modalités dérogatoires ont été prévues, telles que la désinsectisation et la pratique d’un test PCR. Cependant elles nécessitent d’être acceptées par l’Etat membre destinataire : dans ce cas, elles vaudront pour tous les Etats membres (accord étendu). La position de l’Italie et de l’Espagne n’étant pas connues à ce stade, la modalité générale s’applique : primovaccination complète (2 injections) contre les sérotypes 4 et 8, depuis au moins 60 jours. INTERBEV appelle les éleveurs et exportateurs à anticiper d’ores et déjà cette évolution en vaccinant rapidement les broutards contre les deux sérotypes pour que les flux ne soient pas interrompus par le délai nécessaire (qui sera dans tous les cas de 60 jours, le délai négocié de 10 jours pour l’Italie n’ayant plus cours le 21 avril).

En décembre, des exports dynamiques vers l’Italie…

Sur la période la plus récente (semaines 49 à 52) selon TRACES, les exports de bovins vivants ont été très dynamiques vers l’Italie, avec 72 000 têtes, tous âges confondus, soit +9% /2019. Cette hausse est à tempérer par le nombre de jours d’activité en décembre 2020, plus élevé  qu’en décembre 2019. En effet, le 25 décembre 2020 étant le vendredi (et non le mercredi) il a permis 3,5 semaines d’activité en décembre 2020, contre 3 semaines en 2019.

Sur les semaines 49-52, les envois vers l’Espagne, tous bovins confondus ont bondi de +32% /2019, à 53 000 têtes ! Cette hausse est due aux envois très importants de jeunes veaux, trouvant moins de débouchés en novembre à l’engraissement en France. Face à cette crise de marché du jeune veau, les intégrateurs français ont pris l’engagement en décembre d’en mettre davantage en place à l’engraissement.

Et des exports robustes vers les pays tiers dans un paysage changeant

En décembre, des exports pays tiers ont eu lieu vers l’Algérie, la Tunisie et le Liban. En effet, l’État libanais a distribué des subventions pour importer des génisses laitières et des broutards. L’Algérie a en revanche suspendu en toute fin d’année l’import de génisses laitières, ce qui ralentira le remplissage des bateaux.