La forte demande italienne pour les laitonnes a soutenu les prix des femelles, tandis que les cours des mâles, qui se sont légèrement appréciés ces dernières semaines, restent très bas. Les exportations ont été franchement dynamiques en janvier.
Les prix des mâles très inférieurs aux années précédentes
La cotation du Charolais U de 450 kg a poursuivi un très lent rétablissement, mais, à 2,28 €/kg en semaine 9, elle reste inférieure de 19 centimes à son niveau de 2020 (-8%).
A 2,31 €/kg, la cotation du Croisé R de 300 kg est en repli de -9% /2020. Le Limousin E de 350 kg cotait 2,70 €/kg vif en semaine 9 (-4% /2020).
La cotation du Charolais U de 350 kg a gagné 3 centimes en quatre semaines pour atteindre 2,51 €/kg en semaine 9. La progression saisonnière des cours est plus lente que les années précédentes, ce qui a creusé l’écart par rapport à 2020 (-20 cts /2020 en semaine 9 contre -14 cts en semaine 5). Les acheteurs mettent en avant l’augmentation du prix des aliments du bétail quand les prix des jeunes bovins peinent à retrouver les niveaux des années passées en France et en Italie. L’Italie subit quant à elle un nouveau tour de vis avec des refermetures de restaurants, car le nombre de nouveaux cas de COVID augmente de 30% par semaine.
En femelles, la demande italienne pour la viande de génisse est toujours très forte et a maintenu les cours à des niveaux élevés. La Limousine E 270 kg s’était stabilisée à 2,78 €/kg de la semaine 3 à la semaine 8 avant d’augmenter à 2,79 €/kg en semaines 9, affichant une hausse de +4 cts d’une année sur l’autre (+1% /2020). La Charolaise U 270 kg cote 2,60 €/kg depuis la semaine 5, soit un niveau supérieur de +1% /2020.
Les naissances de veaux de mère allaitante plus élevées en janvier
Les naissances allaitantes ont bondi de +5,6% /2020 en janvier 2021 (352 000 veaux). En cumul sur la campagne en cours (de juillet 2020 à janvier 2021) les vêlages allaitants sont quasi stables avec 1 922 000 naissances, soit -0,4% /2019-2020. Ils sont néanmoins toujours en recul de -5% /2018-2019.
Au 1er février 2021, les effectifs de mâles de 6-12 mois nés de mère allaitante étaient en hausse de +2% /2020, avec 619 000 têtes, selon SPIE-BDNI. Les effectifs de Charolais et de Croisés ont progressé de +1% /2020, ceux de Limousins de +2%, tandis que les effectifs de Blonds ont bondi de +7%.
Les disponibilités en mâles de 0-6 mois de mère allaitante étaient eux aussi en hausse de +1% /2020 au 1er février 2021 (828 000 têtes).
Toujours plus de femelles exportées
Les exports de broutards ont été extrêmement dynamiques en janvier 2021. Sur les semaines 1 à 4, selon les données SPIE-BDNI, 101 000 broutards ont été expédiés à l’étranger, soit une hausse de +17% /2020 et +12% /2019.
Cette progression des exportations peut en partie s’expliquer par le décalage de semaine d’une année sur l’autre (la première semaine de 2021 a commencé un 4 janvier alors qu’elle commençait le 28 décembre 2019 en 2020), mais elle semble surtout liée à la forte demande italienne pour les broutardes. Sur les semaines 1 à 4, les envois de femelles ont augmenté de +21% (36 500 têtes) et ceux de broutards mâles de +15% (64 000 têtes). Les femelles ont représenté 36% des envois de gros bovins maigres quand leur part était de 34% fin 2020.
En revanche, d’après les données des Douanes, les envois de gros bovins maigres vers les pays-tiers se sont effondrés en janvier 2021, comparés aux exportations record de janvier 2020. 1 400 têtes ont ainsi été exportées vers l’Algérie sur le premier mois de l’année (-73% /2020). Les exports vers l’Algérie sont freinés depuis fin décembre 2020 par la suspension des imports de génisses laitières par les autorités sanitaires algériennes. Ces génisses permettaient de compléter les bateaux et de les faire partir plus rapidement.
D’après les données TRACES, les envois de bovins vifs (de tous âges) entre les semaines 5 à 8 ont progressé de +3% /2020 vers l’Italie et se sont contractés de -12% vers l’Espagne.