Les cours des broutards ont fini l’année à des niveaux supérieurs à la difficile fin d’année 2020, mais ils stagnent depuis plusieurs semaines malgré la hausse des cours des JB européens. Les exportations ont été dynamiques vers l’Italie et les pays tiers, elles sont néanmoins en recul vers l’Espagne.
Les cours stagnent
La rentrée en bâtiment, synonyme d’augmentation des disponibilités en bovins maigres, a été plus tardive que d’habitude en 2021. Mais cette hausse saisonnière des disponibilités ne s’est pas traduite par une baisse des cours : celui du mâle Charolais U de 350 kg est resté stable depuis fin octobre. Il s’est apprécié de 3 centimes entre la dernière semaine de 2021 et la première semaine de 2022. Il cotait 2,72 €/kg vif en semaine 1, soit +24 cts par rapport au très bas niveau du début de l’année 2021 (+10%) et +5% /2020.
En animaux plus lourds, le broutard mâle Charolais U de 450 kg a lui aussi stagné tout au long des mois de novembre-décembre avant de gagner 2 centimes la première semaine de 2022 pour atteindre 2,58 €/kg vif (+16% /2021 et +7% /2020).
Le cours du mâle Limousin E de 350 kg s’est également stabilisé mais plus tardivement, fin novembre. Il s’établissait en semaine 1 à 2,83 €/kg, soit +17 cts /2021 (+6%). En animaux plus légers, le croisé R de 300 kg cotait 2,62 €/kg la même semaine, soit +33 cts /2021 (+14% /2021 et +3% /2020).
En femelles, les cours étaient aussi stables ces dernières semaines. La Limousine E de 270 kg cotait 2,92 €/kg vif (+15 cts ou +5% /2021 et +7% /2020) et la Charolaise U de 270 kg 2,68 €/kg vif (+14 cts /2021 et +6% /2020).
Des naissances allaitantes durablement en baisse
Les naissances de veaux de mère allaitante étaient de nouveau en retrait en novembre, avec 283 000 veaux nés (-3% /2020 et /2019 selon SPIE-BDNI). En cumulé depuis juillet 2021, les naissances ont reculé de -4% /2020-21 (-44 000 têtes) et de -3% /2019.
Au 1er décembre 2021, on comptait 3 647 000 vaches allaitantes, en recul de -2,8% /2020, un rythme de décapitalisation qui ne cesse de s’accélérer depuis des mois.
Effectifs de 0-6 mois en net recul
L’offre en broutards devrait rester très limitée dans les prochains mois : les effectifs en ferme de mâles allaitants de 0 à 6 mois sont en net recul depuis plusieurs mois (596 000 veaux au 1er décembre soit -10% /2020 et -9% /2019). Quant à ceux de mâles de mère allaitante de 6 à 12 mois, ils étaient quasi stables à 758 000 têtes (-1% /2020 et = /2019).
Des envois dynamiques vers l’Italie et les pays tiers
Sur la période 11 (S44 à S47), selon SPIE-BDNI, 99 000 broutards mâles et femelles ont été exportés, en léger recul de -1% /2020 et -2% /2019. En cumulé entre S1 et S50, les exports de broutards ont progressé de +3% /2020 pour atteindre 1 126 000 têtes. Ils restent néanmoins en léger recul par rapport à 2019, de -1%.
D’après les Douanes, 831 000 broutards ont été envoyés en Italie sur les 11 premiers mois de l’année, soit autant qu’en 2020 et 2019. Les envois de mâles de plus de 300 kg ont reculé de -5% /2020, tandis que les exportations de femelles de plus de 300 kg et de bovins de 160-300 kg ont progressé respectivement de +12% et de +6%. Après une chute de -13% des exportations en octobre du fait des faibles disponibilités, les envois ont rebondi de +12% en novembre.
Les envois vers l’Espagne se sont effondrés en novembre, de -21% /2020, faisant reculer les exportations cumulées sur 11 mois. Avec 108 000 broutards, elles ont reculé de -7% /2020 et de -26% /2019. Cette baisse est avant tout due au recul des envois de vifs de 160-300 kg (-13%) alors que les envois de femelles et de mâles de >300kg ont progressé respectivement de +50% et de +9%.
Les exportations vers les pays tiers sont restées dynamiques depuis le début de l’année 2021 (+5% /2020 sur 11 mois) grâce à la forte hausse des envois vers Israël (19 500 têtes, x2). En cumul sur 11 mois, les envois vers l’Algérie ont baissé de -2% par rapport à une année 2020 déjà marquée par une baisse significative. Ils sont inférieurs de -24% à leur niveau record de 2019. La reprise de l’octroi par le gouvernement algérien de licences d’importations pour les produits français devrait permettre un redressement des envois de broutards ces prochaines semaines. D’autant plus que le rétablissement de l’autorisation d’importations de génisses laitières françaises devrait faciliter le remplissage des bateaux.