Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

Malgré des disponibilités limitées en ce début d’année, les cours des broutards mâles sont toujours très bas par rapport aux années précédentes, tandis que ceux des femelles se maintiennent grâce à une demande italienne toujours très vive.

Les prix des mâles sont restés bas

Après avoir stagné à 2,23 €/kg vif au mois de décembre, la cotation du Charolais U de 450 kg a légèrement progressé en début d’année pour s’établir à 2,26 €/kg vif en semaine 5. Elle reste ainsi inférieure de 16 centimes à son niveau de 2020 (-7%).

Les cours des Limousins ont également connu un modeste rebond. A 2,90 €/kg vif, la cotation du Limousin E de 300 kg a gagné 3 centimes depuis la première semaine de janvier, mais elle reste inférieure de 15 cts /2020 (-5%). Le Limousin E de 350 kg cotait 2,69 €/kg vif en semaine 5 (-7% /2020).

La cotation du Charolais U de 350 kg a frémi à 2,48 €/kg vif (-5% /2020) tandis que celle du Croisé R de 300 kg est restée au plancher (2,29 €/kg vif soit -11% /2020).

La demande italienne en femelles reste soutenue et permet de maintenir les prix des laitonnes, qui ont dépassé leur niveau de 2020. La cotation de la Charolaise U de 270 kg a progressé de 6 centimes depuis le début de l’année, à 2,60 €/kg vif, soit +2% /2020. A 2,78 €/kg vif, le cours de la Limousines E de 270 kg est supérieur de 5 centimes /2020 (+2%).

Les naissances se sont maintenues en 2020 malgré la décapitalisation du cheptel allaitant

En décembre 2020, les vêlages allaitants ont reculé de -3% /2019 et de -4% /2018 (348 000 naissances). En cumul sur le début de la campagne 2020-2021 (de juillet à décembre 2020), 1 566 000 veaux sont nés de mère allaitante, soit une légère baisse de -0,6% /2019-2020.

Malgré la décapitalisation du cheptel de vaches allaitantes, les naissances sont stables sur l’année 2020 à 3,58 millions de têtes (= /2019) grâce à une meilleure productivité numérique, notamment de meilleures conditions au moment de la reproduction qu’en 2018-19. La baisse des naissances de veaux croisés (-1% /2019) et de veaux de race salers (-7% /2019) a été compensée par l’augmentation des naissances de Limousins (+1%) et d’Aubracs (+5%). Les naissances de Charolais et de Blonds ont été stables d’une année sur l’autre. Les naissances allaitantes restent néanmoins en recul de -5% comparé à 2018.

Au 1er janvier 2021, on dénombrait dans les élevages français 707 000 mâles allaitants de 6-12 mois, soit une hausse de +2% /2020, mais une baisse de -1% par rapport à 2019 comme à 2018. Les hausses des effectifs sont les plus marquées en Limousins (+2% /2020) et surtout en Blonds (+6% /2020), alors que celle de Charolais affichait +1% /2020.

Avec 730 000 têtes au 1er janvier, les effectifs de mâles de 0-6 mois nés de mère allaitante étaient en revanche en recul de -1% /2020 et de -5% /2019.

Le rebond des exportations en fin d’année n’a pas compensé le retard du printemps 2020

Les exportations ont été dynamiques en décembre 2020 : 93 500 broutards ont été exportés sur les semaines 49 à 53, soit une hausse hebdomadaire de +12% /2019 et +1% /2018.

Au total sur l’année 2020, les exportations de gros bovins maigres ont baissé de -2% /2019 d’après les données SPIE-BDNI (1 136 000 têtes), principalement vers les pays tiers. Le recul a été plus marqué pour les femelles (390 000 têtes soit -3% /2019) que pour les mâles (745 500 têtes soit -2% /2019). La part des femelles dans les envois est ainsi en légère baisse à 34% (-1% /2019), même si la demande italienne reste ferme pour ces laitonnes.

D’après les données des Douanes françaises, en décembre, les exportations vers les pays tiers ont progressé de +16% /2019 à 8 100 têtes, dont 6 400 têtes vers l’Algérie et 1 700 vers la Tunisie. Cumulés sur l’année, les achats algériens de broutards français ont reculé de -18% /2019 ; cependant 2019 avait été une année record. Les envois français de bovins vifs sur l’ensemble des pays tiers se sont ainsi contractés à 66 000 têtes, en recul de -10% /2019.

Toujours d’après les Douanes, les flux de broutards français vers l’Italie, qui ont représenté 80% des envois, ont été maintenus en 2020. En revanche les ventes vers l’Espagne ont été en baisse de -17% /2019, les engraisseurs ayant préféré se tourner davantage vers l’achat de veaux laitiers bradés (voir article veau nourrisson).

D’après TRACES, les envois de bovins vifs entre les semaines 1 à 5 auraient augmenté de +19% /2020 vers l’Italie et de +2% /2020 vers l’Espagne. Cette hausse est probablement liée au fait que la première semaine de 2021 commence un 4 janvier alors qu’elle commençait le 28 décembre 2020 et le 30 en 2019.