Bien que la demande ait augmenté pour les fêtes de fin d’année dans de nombreux pays, l’apparition d’un nouveau variant de Covid-19 – Omicron – a une nouvelle fois incité de nombreux pays à limiter les rassemblements et la fréquentation des restaurants, temporisant les achats. La circulation très active du virus a aussi provoqué une hausse de l’absentéisme dans certains abattoirs, ce qui a impacté l’activité et les disponibilités. En ce début d’année 2022, l’approvisionnement reste réduit et soutient les prix à de hauts niveaux.
Royaume-Uni : des approvisionnements toujours très restreints
La cotation britannique est légèrement retombée en dernière semaine de 2021, atteignant 7,17 €/kg, soit +1,96 € /2020 et +2,10 € /2019.
Les abattages d’agneaux comme de réformes étaient toujours en repli en novembre (-10% /2020, à 25 000 téc). L’offre réduite depuis déjà deux ans limite les exportations, en baisse de -16% /2020 en octobre et de -23% sur 10 mois.
Avec des volumes réduits, les abattoirs britanniques privilégient leurs clients historiques, comme la France, pour livrer leurs carcasses d’agneaux. Par ailleurs, les importations de viande ovine, en recul de -16% sur 10 mois, ne parviennent à maintenir le disponible sur le marché intérieur.
Les supermarchés sont privilégiés pour consommer de l’agneau, les restrictions sanitaires diminuant la fréquentation des pubs et restaurants. Les achats des Britanniques ralentissent traditionnellement en janvier, mais la hausse des cas de Covid-19 accentue le phénomène, impactant à la fois la demande et la production.
L’accord de libre-échange du Royaume-Uni avec l’Australie, signé le 16 décembre 2021 pour une mise en œuvre courant 2023, aboutirait à 75 000 t d’agneau australien à droits nuls la 10ème année. Pour le Royaume-Uni, c’est une porte d’entrée vers le Partenariat transpacifique global et progressif (CPTPP), qui lui permettrait d’accéder à un bassin de consommation en forte expansion.
Irlande : regain des abattages d’agneaux en novembre
La cotation du Hoggets irlandais a démarré 2022 à de très bons niveaux : 7,25 €/kg, soit +1,1 €/kg/ 2021 et +2,0 € /2020 !
En novembre, la production abattue a progressé de +9% /2020, à 5 900 téc : les volumes d’agneaux étaient en hausse de +11% tandis que ceux de réformes étaient stables. Sur 11 mois, la production a reculé de -5% /2020, en grande partie à cause du manque d’agneaux nord-irlandais.
Alors même que les sorties d’agneaux nord-irlandais ont atteint de bons niveaux en 2021, leurs flux vers le sud de l’île ont en effet nettement diminué en 2021 : de – 60 000 têtes soit -15% /2020, L’essentiel de la baisse a eu lieu entre janvier et juillet, puis la situation s’est améliorée au 2nd semestre. Une grande partie de ces agneaux a été réorientée vers la Grande Bretagne (+165%, à 32 000 têtes), aux dépens de la République d’Irlande. Avec l’appréciation de la livre sterling face à l’euro, l’Irlande a de plus moins intérêt à importer des produits britanniques.
Les exportations irlandaises sont demeurées contenues en octobre : elles ont reculé de -11% /2020, à 4 600 téc, dont -28% vers le Royaume-Uni et -1% vers la France. Sur 10 mois, la baisse était de – 14% /2020.
Espagne : le cours et la demande fléchissent fin 2021
Après s’être rapprochée des 8,0 €/kg, la cotation espagnole s’est repliée pour atteindre 7,61 €/kg en semaine 52, soit +1,50 € /2020 et +1,47 € /2019. La propagation d’un nouveau variant du Covid-19 a freiné la consommation d’agneau de lait (réunions et dîners annulés, commandes de l’industrie hôtelière ralenties), alors que la production nationale était au rendez-vous.
Le prix particulièrement élevé des agneaux en fin d’année a aussi participé à une baisse des achats, ce qui a finalement pesé sur la cotation.
Au total, la production abattue en Espagne était dynamique (+6% /2020 sur 10 mois), permettant aux exportations espagnoles de viande ovine de bondir de +29% /2020, avec une hausse de +44% vers le marché français. A l’inverse, les envois d’ovins vifs espagnols ont reculé sur la même période, de -5% /2020.
Nouvelle-Zélande : l’UE à 27 privilégiée pour les fêtes de fin d’année
Face à l’augmentation du nombre d’agneaux finis, les cours ont entamé leur traditionnelle baisse saisonnière fin novembre. A 5,40 €/kg au 1er janvier 2022, Ils restent toutefois élevés, en hausse de +1,27 € en l’espace d’un an.
Les sorties d’agneaux néozélandais ont légèrement augmenté sur l’année 2021, à 22,7 millions de têtes, selon Beef and Lamb NZ : la diminution du cheptel reproducteur a été compensée par un taux d’agnelage plus élevé. Cette hausse n’a toutefois pas permis de contrebalancer la baisse des réformes, si bien que la production néozélandaise accuse un repli d’une année sur l’autre, de -3% sur 10 mois, à 357 000 téc.
En novembre, les exportations de viande ovine ont diminué de -8% /2020, dont -18% vers le Royaume-Uni, -17% vers la Chine, +36% vers l’UE- 27 (+57% vers l’Allemagne et +53% vers les Pays-Bas, mais -2% vers la France) et +31% vers les Etats-Unis. Sur 11 mois, les exportations de viande ovine (394 000 téc) ont reculé de -1% par rapport à leur niveau de 2020.
Le recul des envois vers la Chine semble s’accentuer d’autant qu’en novembre, la Nouvelle-Zélande semble surtout avoir privilégié une UE à 27 très demandeuse pour les fêtes de fin d’année. Ce vaste et proche marché chinois devrait cependant rester un client majeur en 2022, selon Beef and Lamb NZ.