Dans un contexte de faible demande, les disponibilités abondantes en agneaux et les prix bas à l’import pèsent sur la cotation française.
Malgré une légère hausse en décembre, les exportations d’agneaux vivants ont chuté de 11% sur l’ensemble de l’année 2018
Les exportations françaises d’agneaux vivants sont constituées majoritairement d’agneaux de lait issus des bassins laitiers, expédiés vers l’Espagne et l’Italie pour une consommation traditionnelle autour des fêtes de fin d’année (> 40% des envois en décembre). Des exports d’agneaux semi-finis et finis ont également lieu au cours du 1er semestre, principalement vers l’Espagne et l’Italie.
Face à la diminution de la demande dans le Sud de l’Europe, à la concurrence d’autres fournisseurs sur le marché italien (Roumanie notamment) et aux contraintes d’export liées à la fièvre catarrhale ovine, ces exportations suivent une tendance baissière depuis plusieurs années.
Bien qu’elles aient progressé de 1% en décembre 2018 à 179 500 têtes (+1% /2017 vers l’Espagne à 167 400 têtes ; +5% vers l’Italie à 12 100 têtes), les exportations en vif d’agneaux français ont ainsi reculé de 11% sur l’ensemble de 2018 (-10% vers l’Espagne à 327 000 têtes ; -27% vers l’Italie à 31 000 têtes).
La production française de viande ovine a grimpé de 8% en décembre
À respectivement 276 000 têtes et 41 000 têtes en décembre 2018, les abattages français d’agneaux et d’ovins adultes ont augmenté de 7% et 3% par rapport à l’année précédente. En progression pour les agneaux (+2% /2017 à 17,6 kg), le poids carcasse moyen a en revanche reculé pour les ovins adultes (-2% à 26,3 kg), portant la production française de viande ovine à 5 900 téc en décembre (+8% /2017).
Au total sur 2018, la production française de viande ovine enregistre une hausse de 1% par rapport à 2017.
Les importations de viande ovine chutent depuis les principales provenances, sauf l’Espagne
Pénalisées par le recul de la production dans les principaux pays exportateurs, les importations françaises de viande ovine ont reculé de 7% en décembre, à 8 000 téc. Les achats étaient notamment en baisse depuis le Royaume-Uni (-2% à 3 800 téc), l’Irlande (-16% à 1 300 téc) et la Nouvelle-Zélande (-19% à 1 200 téc), dont les disponibilités apparaissent aujourd’hui limitées. Ils étaient en revanche en hausse depuis l’Espagne (+10% à 600 téc), qui a compensé la chute de ses exportations d’ovins vivants vers le pourtour méditerranéen en 2018, par davantage d’envois de viande ovine vers l’Union européenne, et notamment vers la France.
L’évolution des envois est similaire sur l’ensemble de l’année 2018 : en repli de 1% /2017 au global (à 91 000 téc), les importations françaises ont chuté de 10% depuis le Royaume-Uni (à 37 000 téc), de 9% depuis l’Irlande (à 18 000 téc) et de 3% depuis la Nouvelle-Zélande (à 15 000 téc), mais ont grimpé de 54% en provenance d’Espagne (à 14 000 téc).
Les prix à l’import sont globalement en recul
En décembre, le prix des carcasses d’agneaux réfrigérées importées du Royaume-Uni et d’Espagne étaient en baisse de respectivement 8% et 9% par rapport à l’année précédente (à 4,5 €/kg équivalent carcasse et 5,5 €/kg éc). Le prix des carcasses d’agneaux réfrigérées irlandaises étaient à l’inverse en légère hausse (+1% à 5,3 €/kg éc).
44% de la viande ovine consommée en France en 2018 était issue des abattages français
La consommation française de viande ovine calculée par bilan (abattages + importations de viande ovine – exportations de viande ovine) a de nouveau reculé en 2018, de 1% par rapport à l’année précédente. Comme en 2017, 44% des volumes consommés étaient issus d’ovins abattus en France. Suivant l’évolution des importations, les parts des viandes britannique, irlandaise et néozélandaise dans la consommation française se sont en revanche repliées, au profit de la part de la viande espagnole.
Le cours de l’agneau lourd enregistre un recul marqué début 2019
Comme chaque année, le cours de l’agneau lourd français a entamé sa baisse saisonnière, habituelle entre les fêtes de fin d’année et Pâques (période de consommation réduite). Face à une demande atone, à des sorties abondantes d’agneaux engraissés issus du cheptel laitier et à la pression des prix à l’import, le repli est pour l’instant plus marqué qu’en 2018. D’autant que contrairement à l’année dernière, les disponibilités en agneaux issus du cheptel allaitant ne semblent pas limitantes.
À 5,69 €/kg de carcasse début février, le Prix Moyen Pondéré des régions, calculé par FranceAgriMer, était ainsi 25 centimes sous sa valeur de 2018 (-4%), mais demeurait 12 centimes au-dessus de celle de 2017 (+2%).