Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

Particulièrement calme après Pâques, et en particulier avec les prix élevés de l’agneau, le commerce s’est momentanément réactivé pour l’Aïd-el-Kébir (semaine 26).

Regain de la cotation pour l’Aïd-el-Kébir

En semaine 26 de 2023, la cotation a atteint 8,27 €/kg, gagnant 12 centimes d’une semaine sur l’autre, via la hausse de demande pour certaines catégories d’agneaux lors de l’Aïd-el-Kébir (du 28 juin au 2 juillet).
Les abattoirs auraient dans l’ensemble fonctionné un peu moins que d’habitude (hors crise économique) le jour de l’Aïd, avec des abattages dérogatoires (hors abattoirs) qui semblent avoir été en revanche plus nombreux cette année.
La cotation devrait repartir à la baisse durant l’été, sous l’effet d’un commerce particulièrement calme.

Depuis le début de l’année, la baisse des abattages permet d’équilibrer le marché face à une demande particulièrement atone.

L’IPAMPA ovin viande poursuit son léger recul d’un mois sur l’autre. A 134,4 points en mai, il a retrouvé son niveau (déjà très élevé) de mai 2022. Les indices énergie et lubrifiants (-15% /mai 2022, mais +32% /mai 2021), et engrais (-25% /2022, mais +57% /2021) ont davantage reculé d’une année sur l’autre, mais restent très élevés. L’indice aliments achetés était au même niveau que l’an dernier, mais toujours supérieur de +27% à celui de 2021.

Un peu moins de commandes pour l’Aïd

Selon Agreste, les abattages de réformes étaient haussiers jusqu’à leur chute en mai (-15% /2022) : sur 5 mois, ils ont reculé de -3% en effectifs, à 198 000 têtes, et de -3% en volume, leurs poids moyens de carcasse ayant reculé de -0,8 kg, à 26,5 kg. Les abattages d’agneaux ont quant à eux reculé de -11% sur la même période, totalisant 1,5 M de têtes, et la production abattue a diminué d’autant (-11% /2022), avec un poids moyen des carcasses d’agneaux stable (18,2 kg).
Au total, la production ovine (agneaux et réformes) a atteint 32 000 téc sur 5 mois, en chute de -10% /2022.
La sécheresse de 2022 et l’inflation sont responsables de la baisse des sorties d’agneaux au 1er semestre 2023 : réformes dynamiques pour faire face au manque d’aliments et de fourrages, moindres agnelages début 2023 en raison de la baisse de fertilité des brebis provoquée par les températures estivales élevées et éventuellement des durées d’engraissement plus longues car certains éleveurs finissent les animaux à l’herbe plutôt qu’en bergerie dans les régions qui le permettent (bonne pousse de l’herbe en fin d’hiver-début du printemps).
Selon Ovinfos, les abattages d’ovins pour l’Aïd el-Kébir, en semaine 26, auraient été moindres que les années précédentes.

Avec des importations d’agneaux vivants et des sorties des élevages français en baisse sur les 4 premiers mois de 2023 (respectivement -19% /2022 à 44 000 têtes et -8% /2022 à 1,3 M de têtes) ainsi que des exportations d’agneaux en hausse (+24% /2022 à 143 000 têtes), les abattages français ont logiquement reculé début 2023.

Légère hausse des importations de viande ovine de janvier à avril

Sur les quatre premiers mois de 2023, les importations françaises de viande ovine ont légèrement augmenté d’une année sur l’autre (+3% /2022, à 27 400 téc) : la nette hausse de mars (+17%) a été en partie contrebalancée par la baisse d’avril (-9%), ces évolutions étant surtout attribuables au décalage des dates de Pâques entre 2023 et 2022. Cependant, elles restent modérées, inférieures de -9% à la moyenne des quatre premiers mois de 2015-2019 (avant la pandémie de covid-19).
Les volumes ont progressé en provenance du Royaume-Uni (+22% /2022), d’Irlande (+4%), mais ont nettement fléchi en provenance de Nouvelle Zélande (-11%) et d’Espagne (-26%).

Le disponible français recule

De janvier à avril 2023, le disponible français a baissé de -4% /2022 avec des abattages français toujours en retrait. Il reste sous le niveau de la dernière moyenne quinquennale (-4%).