La hausse des prix à la consommation a entrainé un repli considérable des ventes de fromages de chèvre. Les importations de produits de report restent alors la variable d’ajustement des transformateurs cherchant visiblement à limiter leurs stocks de lait. Ceci a eu pour conséquence une chute des importations de produits de report.
L’approvisionnement des laiteries a nettement baissé au 1er semestre…
Le 1er semestre 2023 est marqué par un repli des approvisionnement totaux (collecte + importations) en lait de chèvre. La collecte semestrielle s’est établie à 276 millions de litres, impliquant un léger redressement de +1% d’une année sur l’autre. Cette augmentation peut s’expliquer par l’amélioration de la marge des producteurs, du fait du prix du lait (+14% /2022, à 875 € /1 000 l) qui a augmenté plus fortement que celui des charges (+5% /2022, à l’indice 139) au 1er semestre. Les importations des produits de report ont connu une chute importante au cours de ce semestre (-29% /2022, à 26 000 t). Celles-ci servent de variable d’ajustement entre une collecte nationale légèrement haussière et une transformation fromagère affectée par la moindre demande des ménages.
… Comme au début du 2ème semestre
En juillet 2023, l’approvisionnement des laiteries en lait de chèvre a poursuivi sa tendance baissière, avec un repli de -2% d’une année sur l’autre, à 55 millions de litre de lait.
La collecte a légèrement baissé de -1% /2023, à 49 millions de litres, tandis que les importations se sont repliées de -14% d’une année sur l’autre, à près de 6 millions de litres. La collecte cumulée sur les sept premiers mois s’établit à 324 millions de litres de lait, soit une progression de +1% d’une année sur l’autre, tandis que les importations cumulées ont chuté de -27% /2022 à 32 000 t.
D’après les données de FranceAgriMer, le prix du lait de chèvre s’établit à 848 €/1 000 litres en juillet, soit une progression de +6% d’une année sur l’autre. En même temps, le prix des charges de production a légèrement baissé, de -4% /2022 selon I’PAMPA-Lait de chèvre, à l’indice 135.
L’activité industrielle toujours ralentie
En juillet, les fabrications de fromages s’établissent à 8 000 t, soit un repli de -6% /2022, encore plus conséquent qu’au 1er semestre (-2% /2022, à 48 000 t). Ce repli de l’activité industrielle s’explique notamment par le contexte de hausse des prix des produits finis, entrainant à la fois une baisse de la demande des ménages (en juin par exemple, les volumes de fromages vendus en GMS ont baissé de -5%, à 3882 /2022) et un repli des exportations.
Les fabrications françaises de bûchettes à la pièce ont légèrement baissé de -1% /2022, à 27 300 t sur les 7 premiers mois de l’année. Celles de fromages frais ont davantage fléchi de -8% /2022, à près de 11 000 t. En revanche, les fromages à la coupe et bûches à la coupe ont vu leur volume progresser respectivement de +1% et +6%, à 7 200 t et 4 200 t. Quant aux autres types de fromages (crottins à la pièce et autres fromages affinés à la pièce), leur production a reculé de -3% d’une année sur l’autre.
La demande des ménages en baisse
En juin 2023, les achats de fromages au lait de chèvre par les ménages français en GMS se sont contractés de -5% /2022, à 3 882 t, selon IRi-CNIEL, maintenant ainsi la dynamique baissière observée depuis le depuis de l’année. Le cumul semestriel des volumes de fromages vendus en libre-service indique un recul de -3,2% /2022, à environ 23 100 t. Le prix moyen pondéré des fromages de chèvre vendus au 1er semestre s’est apprécié de +14% /2022, à 13,90 € /kg.
Chute des exportations de fromages
La demande extérieure en fromages de chèvre souffre fortement de la hausse des prix au détail et de la baisse de pouvoir d’achat des ménages. En juillet 2023, les exportations ont baissé de -1% /2023, à près de 2 000 t. Au terme des sept premiers mois de l’année, les volumes exportés ont reculé de -7% /2023, à 13 500 t.