Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 367 Décembre 2024 Mise en ligne le 20/12/2024

Alors que la demande pour la viande de transformation ne faiblit pas, le marché européen manque de vaches de réforme. Les prix poursuivent leur hausse.

Les prix des vaches O à la hausse en Europe

À l’approche des fêtes de fin d’année qui devraient orienter les abatteurs sur des animaux de qualité, les prix des vaches de réforme poursuivent leur hausse. Non seulement, la demande européenne pour la viande de transformation reste forte, mais le manque global de bovins tire tous les prix à la hausse.

En 4 semaines, les cotations des vaches O ont gagné 6 à 20 centimes selon les États membres. La cotation irlandaise est à présent 15 centimes au-dessus de la française.

IRLANDE : les abatteurs dans les starting blocks

En Irlande, les abattages battent leur plein à l’approche des fêtes. La viande irlandaise est particulièrement sollicitée en Europe cette année car le marché manque de viande. Malgré un nombre de bovins à abattre qui n’est pas illimité, certains industriels prévoient de travailler jusqu’au 23 décembre et de reprendre dès le 27 décembre.

Ceci fait monter les prix des Prime Cattle (bœufs et génisses).

La cotation de la génisse R3 a atteint 5,47 €/kg carcasse début décembre (+13% /2023). D’après Irish Farmers Weekly, une génisse Angus sous cahier des charges était même payée 6,15 €/kg de carcasse en semaine 50.

Par ailleurs, les abattoirs ne tournant pas à pleine capacité et le marché européen étant aussi en demande de viande de transformation, les industriels sont aux achats pour les vaches de réforme… Et comme elles ne sont pas si nombreuses, les prix grimpent :

  • La vache O irlandaise cotait 4,73 €/kg de carcasse en semaine 49 (+21% /2023).
  • La même semaine, la vache R cotait 5,04 €/kg (+19%).

Les abattages de vaches ont été particulièrement dynamiques sur les neuf premiers mois de l’année en raison de mauvaises conditions météo. Les disponibilités à abattre sont à présent réduites, les éleveurs souhaitant conserver leur potentiel de production.

D’après les données hebdomadaires publiées par le gouvernement irlandais, les abattages de vaches sur les semaines 46 à 49 étaient en retrait de 7% par rapport à leur niveau de 2023.

ALLEMAGNE : trop peu d’offre pour répondre à la demande

En Allemagne, les abattages de vaches sont limités par le nombre réduit de vaches dans le cheptel (l’enquête cheptel de mai enregistrant une baisse de 2,8% du nombre de vaches laitières) et par la bonne conjoncture laitière qui incite les éleveurs à conserver leurs vaches.

Sur les semaines 42 à 49, les abattages de vaches étaient en recul de 3% sur un an d’après l’indicateur hebdomadaire d’AMI.

L’offre ne suffit pas à répondre à la demande qui s’est nettement raffermie depuis l’an dernier. Les cours des vaches sont donc orientés à la hausse.

La vache O allemande cotait 4,48 €/kg de carcasse en semaine 49, soit +29% /2023.

POLOGNE : prix en hausse

En Pologne, les prix des vaches restent soutenus par la forte demande européenne pour la viande transformée.

La cotation de la vache O a gagné 11 centimes en un mois pour grimper à 4,47 €/kg de carcasse en semaine 49 (+15% /2023).

Les exportations polonaises de viande bovine ont totalisé 387 000 téc sur les neuf premiers mois de l’année, soit +2% /2023.

Les flux de viande bovine polonaise vers la Turquie ont atteint 40 000 téc, soit +70% /2023, en raison d’une plus grande ouverture du marché turc, le gouvernement souhaitant limiter la hausse du prix de la viande dans le pays. Il s’agit de viande de jeunes bovins, comme celle expédiée en Italie, Grèce et Espagne, vers lesquelles les volumes ont reculé faute de disponibilités.
Les flux vers l’Allemagne sont par ailleurs repartis à la hausse, +5% à 62 000 téc, après une année 2023 morose. Ils ont légèrement baissé vers la France (-3% à 33 000 téc).