Les restrictions imposées à la restauration perdurent. En parallèle, les achats de ménages au détail n’ont cessé de progressé jusqu’à la fin février. La réduction des échanges de viande bovine a de nouveau profité à la consommation de VBF en janvier.
La restauration a souffert en 2020
La poursuite des restrictions appliquées au secteur de la restauration dans de nombreux États membres a très fortement limité le chiffre d’affaires global du secteur dans l’UE-27. L’activité y a été divisé par deux en décembre (-51% /2019). Idem pour la France (-52%). C’est encore plus marqué en Allemagne (-65%).
Sur l’ensemble de l’année 2020, le chiffre d’affaires de la restauration a ainsi reculé d’un tiers dans l’UE-27 (-33% /2019). Les reculs sont les plus marqués dans le Sud de l’Europe, privé d’une bonne partie de son activité touristique : Italie (-37%), Espagne (-44%), et aussi Portugal, Grèce et Croatie.
En France, l’activité de restauration traditionnelle a de nouveau sévèrement reculé en décembre (-79% /2019). La restauration collective, partiellement ouverte, a mieux résisté (-27%), de même que la restauration rapide (-20%), organisée de longue date pour la vente à emporter et les livraisons.
Sur l’année 2020, malgré l’ouverture partielle en fin d’année, c’est la restauration traditionnelle qui a connu la plus grosse perte relative de chiffre d’affaires (-39%) devant la restauration collective (-27%) et la restauration rapide (-21%). Au total, l’activité de RHD a diminué en France de près d’un tiers en 2020 (-32% /2019).
La consommation se reporte sur les ventes au détail
En 2020, la vente au détail de viande a augmenté, y compris pour la boucherie artisanale dont le chiffre d’affaires générés par les viandes hors volaille a nettement progressé sur l’ensemble de l’année d’après Kantar (+15% /2019). Depuis, le maintien de la fermeture d’une partie de la RHD et le couvre-feu dès 18h ont entraîné la poursuite du report de consommation vers la vente au détail. D’après Nielsen, les ventes de produits de grande consommation et de produits frais en libre-service (PGC-FLS) ont été en hausse en moyenne sur les 7 premières semaines de l’année. En semaine 7, les achats de PGC-FLS ont à nouveau progressé (+5% /2020). C’est également le cas des ventes de produits frais non laitiers (dont les viandes réfrigérées ; +8%) et des ventes de surgelé salé (dont les viandes congelées ; +13%). En semaine 8 (se terminant le 28 février 2021), les progressions des achats de PGC ont connu un coup d’arrêt (-3% /2020). Mais cette baisse relative des ventes de produits de grande consommation est à relativiser. En effet, le point de comparaison correspond aux prémices de la crise sanitaire en 2020 avec alors le début des achats panique dans les grandes surfaces alimentaires.
Ainsi, après des semaines de croissance soutenue d’une année sur l’autre, il est probable qu’on constatera un recul par rapport aux très forts achats de 2020 en 2ème et 3ème semaines de mars (pour rappel, la hausse des ventes de PGC-FLS en 2020 /2019 avait alors atteint entre +30 et +40%).
D’après IRi, une analyse des évolutions par rapport à 2019 est désormais plus significative. Les ventes de PGC resteraient ainsi soutenues en ce début d’année 2021 (+5% /2019 en semaine 8). Les achats des catégories stockées en 2020 avant le premier confinement ont été logiquement affectées par une baisse. Ce n’est pas le cas des catégories de produits qui concernent la viande bovine. Les achats de produits frais non laitier ont augmenté (+8% /2019) comme le surgelé (+8% /2019).
En attendant de constater les mêmes effets sur les achats de viandes hachées par les ménages, ceux-ci sont restés sur une progression à 2 chiffres depuis le début d’année. (+16% /2020 sur les semaines 1 à 4 pour le haché frais et +21% pour le haché surgelé).
Baisse des échanges et hausse de la consommation de VBF en janvier
En janvier 2021, les échanges ont encore connu des baisses marquées d’après les Douanes françaises, mais avec deux jours ouvrés de moins qu’en 2020 :
- les exportations de viande bovine ont sensiblement régressé à 20 000 téc (-17% /2020). Seuls les envois vers l’Allemagne ont résisté (+1% /2020 à 3 600 téc). Les exportations de viande bovine vers l’Italie (-24% à 4 700 téc) et vers la Grèce (-22% à 3 000 téc) ont fortement diminué.
- les importations ont connu une baisse encore plus marquée à 21 200 téc (-22% /2020). Seule l’origine Pologne a de nouveau progressé (+21% /2020 à 3 200 téc).
La consommation calculée par bilan en janvier 2021 serait stable par rapport à 2020 à plus de 127 000 téc.
Mais la part des imports dans les disponibilités totales reculerait à 17%. Ainsi, en janvier 2021, la consommation de viande bovine française (veau inclus) aurait de nouveau progressé (+6% /2020 à 105 600 téc).
Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée !