Les cours des broutards ont poursuivi leur hausse saisonnière : l’offre est limitée face à une demande dynamique. Les exportations ont retrouvé leur niveau de 2019.
Baisse saisonnière de l’offre
Les cotations des broutards mâles ont poursuivi leur hausse saisonnière au mois de mai. La demande italienne est restée ferme en vue des abattages de fin d’année tandis que l’offre française est limitée avec la réduction saisonnière des disponibilités. Les prix restent néanmoins encore très inférieurs à leur niveau des années précédentes.
En semaine 22, le Charolais U de 450 kg cotait 2,47 €/kg vif (-4% /2020) et le Charolais U de 350 kg 2,47 €/kg (-4% /2020). Les bons broutards charolais sont recherchés sur le marché italien.
Le cours du Limousin E de 350 kg a été stable ces dernières semaines, à 2,78 €/kg vif (-1% /2020). La cotation du mâle croisé R s’est appréciée à 2,39 €/kg, mais elle reste encore très inférieure à son niveau de 2020 (-6%).
La demande en femelles est toujours très ferme, tant sur le marché français qu’italien. La cotation de la Limousine E de 270 kg est stable depuis plusieurs semaines à 2,82 €/kg vif (+3% /2020). Celle de la Charolaise U de 270 kg a progressé en avril-mai pour atteindre 2,65 €/kg depuis la semaine 20, soit +5% au-dessus de son niveau de 2020.
Les naissances allaitantes sont en recul
En avril, les naissances de veaux de mère allaitante ont reculé d’une année sur l’autre. 383 000 naissances ont été enregistrées dans SPIE-BDNI, soit -5,5% /2020 et de -3% /2019. La baisse des naissances constatée en mars et en avril 2021 est comparée à une saison de vêlages décalée en 2020, avec davantage de naissances en début de printemps.
En cumul de juillet 2020 à avril 2021, 3 133 000 veaux sont nés de mère allaitante soit -1% par rapport à la campagne 2019-2020 (-34 000 naissances). Cette baisse des naissances s’explique par la décapitalisation allaitante : le cheptel allaitant était en recul d’une année sur l’autre de -1,9% /2020 au 1er avril (3 793 000 têtes).
Les effectifs de mâles allaitants de 6 à 12 mois sont stables d’une année sur l’autre
Les mâles de mère allaitante de 6-12 mois comptaient 488 000 têtes au 1er mai 2021, un effectif stable par rapport à 2020. Les effectifs de mâles charolais et de mâles croisés étaient en recul de -2% /2020, ceux de mâles limousins étaient stables tandis que les effectifs de Blonds d’Aquitaine affichaient une hausse de +5% /2020.
Au 1er mai, les mâles de mère allaitante de 0-6 mois présents dans les élevages étaient au nombre de 1 017 000 (-2% /2020). La baisse des effectifs était particulièrement marquée pour les Blonds d’Aquitaine (-4% /2020).
Les exportations ont retrouvé leur niveau de 2019
Les exportations de bovins de 4 à 16 mois de type viande ont retrouvé leur niveau de 2019 : 116 000 têtes ont été expédiées sur les semaines 13 à 17, soit une hausse de +16% par rapport au mois d’avril 2020 et une légère baisse de -1% /2019. Les envois du printemps 2020 avaient été fortement perturbés par le covid-19, notamment vers l’Espagne et le Maghreb.
En cumul sur les semaines 1 à 17, 409 000 broutards ont été exportés, soit une hausse de +9% /2020 et +2% /2019. La demande italienne pour les laitonnes est restée très dynamique depuis le début de l’année, les femelles ont représenté 37% des envois sur les semaines 1 à 17.
D’après les douanes, 13 900 bovins maigres ont été exportés vers l’Espagne au mois d’avril, soit +70% /2020, mais -4% /2019. Les envois de broutards vers l’Espagne sont repartis à la hausse depuis le début de l’année, sans retrouver leur haut niveau de 2019 : les engraisseurs espagnols continuent de se tourner vers les veaux laitiers. De janvier à avril, l’Espagne a importé 50 000 broutards français soit +6% /2020 et -17% /2019. Le rebond par rapport à l’an passé est particulièrement marqué pour les femelles et les mâles de plus de 300 kg (respectivement +53% et +15% /2020, +28% et +25% /2019) : les engraisseurs espagnols semblent chercher à limiter l’impact de la hausse des coûts de l’alimentation (cours des grains et des tourteaux) en achetant davantage d’animaux à cycle plus court, profitant de prix des broutards inférieurs aux années précédentes.
Les exportations de broutards vers les pays tiers ont été dynamiques, 5 700 broutards ont été exportés au mois d’avril (x9 /2020). Mais elles restent tout de même inférieures de -42% à leur haut niveau de 2019. Les engraisseurs algériens sont eux-aussi impactés par la hausse du coût de l’alimentation. De plus la fermeture du marché des génisses laitières complique le remplissage des bateaux et augmente le coût du fret pour les broutards.