Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

Tiré par la dynamique de la cotation de l’agneau au Royaume-Uni, le cours de l’agneau français est reparti à la hausse mi-octobre. La baisse des importations durant l’été ainsi que l’appréciation récente (mi-octobre) de la livre sterling ont soulagé le marché français.

Le cours de l’agneau français se redresse suite à l’allègement du marché

Après avoir décroché en mai et juin, la cotation de l’agneau français s’est redressée dès juillet, conjointement à la baisse des importations de viande ovine. Elle a ensuite quelque peu stagné, toujours sous ses niveaux des années précédentes, de mi-septembre à mi-octobre, puis est repartie à la hausse, tirée par l’amélioration conjointe du cours britannique.

Malgré tout, les cours de l’agneau français restent bas cette année, avec un impact net du Brexit. Dans certaines régions particulièrement touchées par la sécheresse (Centre-Est, notamment), la conjoncture de 2019 est rude : les cours de l’agneau ont atteint leur plus bas niveaux (5,92 €/kg en moyenne sur juillet et août 2019 contre 6,29 €/kg en 2018) alors que les élevages doivent supporter des surcoûts alimentaires.

La baisse des importations françaises de viande ovine se poursuit en septembre

Suivant les évolutions de juillet et août, les importations françaises de viande ovine ont de nouveau baissé en septembre, de -3% /2018 (6 900 téc), face à une production française en hausse. Les achats de viande britanniques sont stables d’une année sur l’autre en provenance du Royaume-Uni et sont en baisse en provenance d’Irlande (-17%) et de Nouvelle-Zélande (-13%). L’Espagne profite de la situation pour accroître ses envois de façon importante (+29% /2018). Au total, de janvier à septembre, les importations françaises de viande ovine sont en très légère hausse (+0,8% /2018). La forte hausse des achats de viande britannique depuis le début de l’année parvient tout juste à contrebalancer les moindres importations en provenance de Nouvelle-Zélande, d’Irlande et d’Espagne.

Il est probable que les importations du mois d’octobre restent sur une évolution baissière, compte-tenu du léger essoufflement de la dynamique à l’export du Royaume-Uni et du net recul des envois néozélandais vers les pays de l’Union européenne.

Des abattages qui restent dynamiques

Après un mois d’août conforté par la célébration de l’Aïd, les abattages d’agneaux sont restés haussiers en septembre (+4% /2018), à  263 000 têtes. Les agneaux se sont aussi très légèrement alourdis, passant de 18,5 à 18,7 kg de poids moyen de carcasse. Les abattages d’ovins adultes ont de nouveau légèrement baissé en septembre 2019 (-1% /2018), après deux mois stables (abattages équivalents à ceux de juillet et août 2018), retrouvant la légère tendance baissière depuis janvier. Leur poids de carcasse est également en légère hausse, à 26,1 kg en moyenne.

La consommation française estimée par bilan, qui rend compte de la viande ovine disponible, est stable en septembre, après avoir légèrement progressé depuis janvier (+1% /2018 sur les neuf premiers mois).

En revanche, d’après le panel Kantar, les achats des ménages français (hors Restauration Hors Domicile et viande ovine dans les plats élaborés) sont en nette baisse sur neuf mois, de -6,5% /2018. Cette divergence d’évolution soulignerait logiquement une hausse de la consommation de la viande ovine dans la RHD et/ou  les plats préparés.

En cumul de janvier à septembre 2019, la production française d’ovins (agneaux et réformes) est en léger retrait (-0,6% soit -20 900 têtes) d’une année sur l’autre. La production d’agneaux finis est en légère hausse (+1%, soit  +30 500 têtes), tandis que les abattages d’ovins de réforme reculent (-11% soit -51 400 têtes).

Des envois d’ovins vifs particulièrement dynamiques vers l’Italie

Depuis le début de l’année, les exportations d’agneaux vifs comme d’ovins adultes vont de bon train. En cumul sur 9 mois, les ventes d’agneaux ont augmenté de +10% /2018, soit environ + 14 000 têtes. Si les envois vers l’Espagne, 1er client de la France en agneaux vif, sont stables, les envois vers l’Italie ont quant à eux légèrement augmenté, passant sur 9 mois de 18 000 têtes en 2018 à 19 000 en 2019. L’ouverture du marché israélien en début d’année a aussi participé à cette progression puisqu’il a permis (février + juin) l’expédition de 17 300 agneaux supplémentaires jusque-là. D’autres envois vers cette destination du Moyen-Orient sont attendus pour la fin d’année.

Du côté des ovins de réforme, les exportations ont bondi + 24% /2018 toujours sur 9 mois (+9 000 têtes). La hausse conséquente des envois vers notre 1er client , l’Italie (+53% soit + 11 000 têtes), contrebalance largement la chute vers l’Espagne (-22 % soit -3 500 têtes).

Le dynamisme des envois d’ovins vifs  français cette année est donc majoritairement dû au dynamisme des achats italiens.