Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 367 Décembre 2024 Mise en ligne le 20/12/2024

La consommation par bilan de viande bovine a bien résisté en août comme en juillet, grâce à la fréquentation touristique et au ralentissement de l’inflation. Les importations de viande bovine ont légèrement augmenté en août, avec une viande polonaise particulièrement compétitive sur le marché national.

La consommation de viande bovine a résisté en août

La consommation par bilan s’est bien tenue en août, comme en juillet, avec un recul de seulement -1% /2023 (-1 500 téc) grâce aux touristes étrangers aussi nombreux que durant l’été 2023, aux Français presque aussi nombreux à être restés en France que l’an passé (-1%) et à la décrue de l’inflation.

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D’après Agreste pour les abattages, et les Douanes pour le commerce extérieur, le disponible consommable s’est établi à 110 600 téc en août. Cette consommation restait tout de même bien en deçà de son niveau d’il y a deux ans (-11%). Dans le détail en août, les abattages CVJA de gros bovins ont reculé de -3 000 téc, les importations de viande ont légèrement progressé (+4% ou +1 000 téc) et les exportations ont reculé de 6% (-1 000 téc).

La part d’import dans le disponible consommable en France restait à 26% en juillet comme en août, contre 24% en juin. Cependant, en cumulé de janvier à août 2024, la part d’import dans la consommation est stable par rapport à 2023, à 25%.

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Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée.

Depuis le Brexit début 2021, les statistiques douanières sont perturbées par l’organisation des opérateurs. En effet, plusieurs exportateurs britanniques font dédouaner leurs viandes en France avant de les réexpédier vers les Pays-Bas afin de faciliter les procédures de dédouanement. Ces effets ne sont pas pris en compte ici.

L’inflation poursuit sa décrue en septembre

En septembre selon l’INSEE, l’inflation a connu un net ralentissement : l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) s’est établi à +1,4% sur un an (contre +2,2% en août). L’inflation alimentaire est restée contenue, comme en juillet et août à +0,5% sur un an. Au sein de l’alimentaire, l’indice de prix des produits alimentaires frais recule aussi, un peu moins vite, à +2,6% sur un an, contre +2,7% un mois plus tôt. Les prix des énergies ont reculé sur un an de -3,3% ce qui a particulièrement contenu l’inflation ce mois-ci. La hausse des prix des services a été modérée (+2,4% sur un an, après +3,1% un mois plus tôt) tandis que les prix des biens manufacturés ont même reculé, pour le 2e mois consécutif (-0,3%, et -0,1% un mois plus tôt).

Les imports de viande polonaise en hausse en août

En cumulé sur les 8 premiers mois de l’année, les imports totaux de viande bovine ont légèrement reculé de -1% /2023 et plus nettement comparé à 2022 (-6%), à 224 000 téc. Les imports de juillet et août étaient cependant en croissance, du fait de l’activité touristique. Les exports cumulés ont eux progressé de +7% /2023, année d’exports faibles, mais restaient 4% en-deçà de 2022, à 147 000 téc.

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De janvier à août, les importations de viande bovine réfrigérée et congelée, uniquement, se sont légèrement érodées (-1% /2023). Les imports ont progressé depuis le Royaume-Uni (+8% /2023) à 28 000 téc (dont des volumes ré-exportés ensuite), depuis la Pologne (+18% à 24 000 téc) et l’Espagne (+12% à 14 000 téc). A l’inverse les imports ont reculé depuis les Pays-Bas (-7% /2023 à 53 000 téc), l’Irlande (-8% à 38 000 téc) et l’Allemagne (-15% à 22 000 téc). En août, les imports de viande polonaise ont bondi en France (3 400 téc, soit +51% /2023 ou +1 100 téc, plus forte progression parmi les fournisseurs) notamment pour servir la RHD durant cette période touristique.

Sur les huit premiers mois de l’année les exports français de viande bovine réfrigérée et congelée, uniquement, ont progressé de 8% par rapport au bas niveau de 2023. Les envois ont reculé vers l’Italie (-4% /2023 à 34 000 téc) mais ont progressé vers toutes les autres destinations : la Grèce (+8% à 23 000 téc), l’Allemagne (+5% à 25 000 téc), les Pays-Bas (+5% à 23 000 téc), la Belgique (+13% à 14 000 téc). L’accalmie de l’inflation en Grèce en 2024 et l’intérêt de la Pologne pour le marché turc a laissé plus de champ à la France pour approvisionner l’Allemagne et la Grèce. Enfin la France a encore exporté 500 téc de viande bovine vers la Turquie en août, soit un total de 3 500 téc en 8 mois (+80% /2023).

Sur-8-mois-en-2024-les-imports-FR-de-viande-polonaise-ont-augmente-de-18%-mais-ceux-depuis-les-Pays-Bas-ont-recule-de-7%.

Attention toutefois, les échanges sont affectés par des flux « parasites » avec le Royaume-Uni et les Pays-Bas depuis la mise en œuvre du Brexit. Des opérateurs britanniques font dédouaner des viandes britanniques en France avant réexportation vers les Pays-Bas. Ces flux ne sont pas retranchés des chiffres ci-dessus.