Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 367 Décembre 2024 Mise en ligne le 20/12/2024

Sur les 12 derniers mois comparés à 3 ans auparavant (avant covid-19), les ventes de produits laitiers aux ménages français ont globalement baissé de -2,5% en volume. Les évolutions sont variables selon les produits allant de -5% pour les laits liquides et les fromages frais à +3% pour les fromages LS et la crème. L’inflation plus forte en Allemagne engendre un effondrement des achats des ménages en laits liquides (-9%), fromages frais (-10%) et beurre (-15%).

Baisse de la consommation de produits laitiers en France

En période 12, selon IRI-CNIEL, les ventes de produits laitiers aux ménages se sont légèrement redressées en France comparé à la même période 2021 (+0,4%). Cette amélioration est vérifiée pour tous les produits laitiers, à l’exception du beurre dont la baisse des ventes reste forte (-7% /2021) et les desserts frais (-3%).

Sur un an, tous les produits laitiers subissent des baisses de ventes en volume. Elles sont plutôt modérées pour les yaourts (produits ultra-frais les moins chers), les fromages LS et les fromages frais. Elles sont plus prononcées, respectivement de -3% et de -4%, pour les laits liquides et les desserts frais. Elles sont très très fortes, de -7% /2021, pour le beurre et la crème. En un an, le prix du beurre a progressé de +10% quand en moyenne les prix des produits laitiers ont augmenté de +6,7%.

Pour s’affranchir des effets covid-19, il est préférable de comparer les ventes de produits laitiers des 12 derniers mois avec celles de la même période 3 ans auparavant. La consommation a baissé de -2,5% pour l’ensemble des produits laitiers. On observe une reprise des dynamiques d’avant covid-19. Certains produits ont renoué avec leur tendance baissière de consommation observée avant la crise covid-19. C’est le cas des laits liquides (-5% /2019), des fromages frais (-5%), des desserts frais (-4%) et dans une moindre mesure le beurre (-2%). En revanche, les yaourts se tiennent mieux que les autres ultra-frais (+0,3% ; effet inflation avec report sur des produits moins chers). La crème et les fromages enregistrent une progression de +3% des volumes vendus. Avant la crise covid-19, la consommation de crème était stable et celle de fromages en légère hausse.

Les deux graphiques sur le long terme montrent bien l’effet que la crise covid-19 a eu sur la consommation des ménages. Les produits ultra frais-sont sur une tendance de consommation baissière à nuancer toutefois selon les produits. La consommation de fromages frais est en fort recul, celle des desserts frais et des yaourts baisse moins fortement. Et l’inflation favorise les yaourts en 2022, quand elle pénalise le beurre (produit laitier dont le prix a le plus augmenté).

En Allemagne, décrochage des achats des ménages

La comparaison avec l’Allemagne est intéressante. L’inflation plus forte dans ce pays affecte plus lourdement qu’en France la consommation de produits laitiers. Sur les 12 derniers mois comparés à n-3, les ménages allemands ont fortement réduit leurs achats en volume de laits liquides (-9%), de fromages frais (-10%) et de beurre (-15%). Comme en France, la consommation se tient pour les yaourts et la crème et progresse pour les fromages (+3%).

Et contrairement à la France, le recul de la consommation s’est poursuivi en novembre 2022 /2021. Les baisses de consommation vont de -3% pour les yaourts jusqu’à -9% pour les fromages dont la consommation diminue fortement ces derniers mois.

On note aussi le report des achats de lait conditionné bio par les ménages allemands vers des laits de pâturage, phénomène qui semble toutefois se stopper en novembre.

Des hausses de prix à la consommation deux fois plus élevées en Allemagne

L’observation des prix à la consommation en France révèle des prix en nette augmentation sur un an. Les prix ont progressé de +15 à +20 % entre novembre 2021 et novembre 2022 selon les produits laitiers, la hausse étant la plus forte pour le beurre. L’augmentation est encore plus marquée en Allemagne avec des hausses de +30 à +45 % d’une année sur l’autre (double de la France).

L’indice des prix de vente sortie usine (IPVI) en France tend toutefois à se stabiliser pour tous les débouchés à l’exception de l’industrie où l’IPVI décroche dans le sillage de la baisse des prix des ingrédients laitiers. L’IPVI se stabilise selon les produits laitiers avec un petit repli en beurre et une légère augmentation en lait liquide.