Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 367 Décembre 2024 Mise en ligne le 20/12/2024

La baisse des naissances de veaux de mère laitière se confirme mois après mois, en grande partie en raison de la forte baisse des vêlages de génisses. Malgré cela le marché des veaux nourrissons reste très encombré.

Fort repli des vêlages de primipares

352 000 vaches laitières ont mis bas en octobre 2019 en France, un nombre en repli de 4,5% /2018. Le mois d’octobre est à l’image de l’année : sur les 9 premiers mois de 2019 les naissances de veaux de mère laitière ont reculé de 99 500 têtes (-3,5% /2018), totalisant 2,773 millions de têtes.

Ce repli des naissances provient d’abord de la chute des vêlages de génisses : sur 9 mois 748 000 génisses laitières sont entrées en lactation en France, soit -6% ou -47 000 veaux par rapport à 2018. Les mise bas de génisses représentent environ un tiers des naissances en France, mais explique la moitié des moindres naissances de veaux en 2019. Le nombre de génisses est en forte baisse dans les élevages laitiers depuis plusieurs mois. Au 1er juin 2019 on dénombrait 693 000 génisses âgées de 18-24 mois dans les élevages français, soit -4,5% ou -33 000 /2018. Les exportations françaises de génisses laitières ont contribué à ce phénomène, elles ont progressé en 2019 : sur 10 mois 41 000 têtes ont été expédiées contre 30 000 en 2018.

Le reste du repli des naissances laitières s’explique par une dégradation du taux de vêlage sur le total des vaches adultes présentes depuis le début de l’année. Celui-ci peut s’expliquer par la contraction du cheptel laitier qui réduit naturellement les mises à la reproduction de vaches. Cette décapitalisation est régulière depuis 2015, mais semble s’accélérer ces derniers mois (Voir article collecte laitière en France). Par ailleurs et plus ponctuellement, une dégradation de la fertilité pourrait s’expliquer par une moindre qualité des fourrages due aux sécheresses répétées.

Un marché des veaux qui reste extrêmement encombré

Cette offre réduite semble sans effet sur le marché déprimé des veaux nourrissons, la faute à des débouchés en berne en France (Voir Tendance 306). Les cotations des veaux restent au plancher et ne devraient pas progresser avant le printemps.

Faute de débouchés en France, une part toujours croissante des veaux est exportée, à plus de 90% vers l’Espagne. En octobre 2019, 36 000 veaux français ont été exportés , soit +12% /2018. Sur 10 mois l’effectif cumulé s’élève à 233 000 têtes (+11% /2018 et +19,5% /2017).

Le contexte de marché du JB est pourtant morose en Espagne (Voir article JB en Europe) où la demande espagnole en veaux nourrissons plafonne. Sur les 9 premiers mois de l’année l’Espagne a importé 313 000 veaux européens, un effectif très élevé, mais en repli de 8,5% par rapport à l’effectif record de 2018. Ce repli des envois s’est toutefois accompagné d’une nouvelle concentration des achats de veaux français. Entre janvier et septembre 2019, 54% des veaux expédiés en Espagne provenaient de France contre 48% en 2018. Ceci s’explique par l’offre abondante et les cours très dégradés qui ont rendu les veaux français très compétitifs malgré le coût des analyses PCR obligatoires pour prévenir la dissémination de la FCO en Espagne.