Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 367 Décembre 2024 Mise en ligne le 20/12/2024

Début février, le cours de l’agneau français poursuit sa baisse saisonnière sous l’effet d’un alourdissement du marché par les sorties d’agneaux Lacaune face une demande traditionnellement basse à cette période de l’année. Dans le contexte actuel de baisse du pouvoir d’achat des ménages, la limitation des abattages et une éventuelle hausse des envois de vifs permettraient de réguler l’approvisionnement.

Le cours de l’agneau se maintient

Les sorties d’agneaux Lacaune se poursuivent et, face à une demande pourtant toujours morose, le cours ne plonge pas. Le marché français ne serait donc pas encombré et deux éléments pourraient permettre d’expliquer ce phénomène :
-la nette baisse des abattages depuis le début d’année, selon les données d’Ovinfos. L’aval reste particulièrement prudent dans ses commandes auprès des abatteurs dans un contexte de tension du pouvoir d’achat des ménages ;
-une éventuelle hausse des exportations d’ovins vifs début 2023 (à vérifier une fois les donnée douanières publiées).
La cotation française recule de façon saisonnière, mais se maintient bien au-dessus du niveau des années précédentes : en semaine 6 de 2023, elle s’élevait à 7,97 €/kg, en hausse de +0,28 €/kg /2022 et de +0,89 €/kg /2021.

L’IPAMPA ovin viande s’est de nouveau légèrement déprécié en décembre (138,1 points), mais reste tout de même +18 points au-dessus de son niveau de 2021. L’indice énergie et lubrifiants était en hausse de +25% /2021, celui des engrais et amendements de +26%, et celui des aliments achetés de +27%.

Nouvelle baisse des abattages d’agneaux en décembre

Selon Agreste, la production abattue de viande ovine était en repli de -5% d’une année sur l’autre en décembre, à 5 300 téc. Le nombre d’agneaux abattus a encore diminué (-7% /2021 et – 9% /moyenne quinquennale). En volume, la baisse est de -6%, le poids de carcasse moyen étant en très légère hausse +0,3%, à 17,7 kgéc.
Les réformes étaient de nouveau en hausse d’une année sur l’autre en décembre (+3,2% /2021, mais- 2% /moyenne quinquennale). La hausse des volumes abattus est légèrement moindre (+2,7%), du fait d’un allègement des carcasses (-0,5% /2021 à 26,8 kgéc), en lien avec des abattages plus précoces.

En 2022, la production s’est finalement repliée de -3% /2021, à 79 000 téc, avec des effectifs d’agneaux abattus en net recul (-4% /2021), partiellement compensés par des réformes plus nombreuses (+5%). Des éleveurs ont décapitalisé pour faire face à la baisse des disponibilités fourragères (sécheresse) et à la cherté des aliments achetés (inflation).

La chute des importations d’agneaux vivants espagnols de septembre à novembre (respectivement -53%, -67% puis -17% /2021), en grande partie pour cause de variole ovine, a aussi été un obstacle à l’approvisionnement du marché français.

Des importations encore croissantes d’une année sur l’autre

En novembre, les importations françaises de viande ovine ont continué de croître d’une année sur l’autre, de +5% /2021, à 6 900 téc. Les achats de viande néozélandaise sont restées dynamiques (+22% /2021), tout comme ceux de viande britannique (+13%), tandis qu’ils ont fléchi en provenance d’Irlande et d’Espagne (respectivement -9% et -18% / nov. 2021).
De janvier à novembre 2022, 75 700 téc ont été importées en France, soit +6% /2021, mais -4% comparé à la moyenne des cinq dernières années. Seuls les achats de viande ovine espagnole ont reculé sur la même période, d’une année sur l’autre.

Le disponible sur le marché français s’améliore, mais reste réduit

Les abattages français sont en repli tandis que les importations – malgré un regain – restent modérées, ce qui affecte d’autant le disponible français : de janvier à novembre 2022, il a progressé modestement (+2% /2021), pour demeurer faible, en repli de -3% par rapport à la moyenne des cinq dernières années.