La cotation de l’agneau français a débuté sa hausse saisonnière sous l’effet d’un repli habituel (bien que plus accentué cette année) de la production à cette période de l’année. L’offre est donc faible et les achats restent pour le moment modérés… ils devraient progresser à l’approche des fêtes de fin d’année.
Le cours français repart à la hausse
En semaine 40 (se terminant le 8 octobre 2023), la cotation entrée abattoir atteignait 8,09 €/kg, soit +5 centimes d’une semaine sur l’autre et +12 centimes d’une année sur l’autre.
Les abattages poursuivent leur baisse saisonnière, sur fond de faibles sorties et d’importations de vifs réduites. La consommation reste aussi très modérée. Les années passées à pareille époque, l’offre en agneau ne suffisait pas à satisfaire la demande. Cette année elles s’équilibrent quasiment alors même que les abattages sont plus faibles.
L’IPAMPA ovin viande rebondit légèrement d’un mois sur l’autre en août (+1% /juillet 2023). A l’indice 133,5, il est en repli de -2% /2022. Les indices aliments achetés (-6%/ 2022, mais +20% /2021), énergie et lubrifiants (-1% /2022, mais +49% /2021) ainsi qu’engrais (-34% /2022 et +22% /2021) restent très élevés, même s’ils ont sensiblement reculé d’une année sur l’autre.
Les abattages français poursuivent leur baisse
Selon Agreste, la production ovine (agneaux et réformes) a de nouveau chuté en août (-8% / 2022). Au total, sur 8 mois, elle s’établissait à 53 000 téc, soit -8% /2022.
De janvier à août, les abattages d’agneaux ont reculé de -9% en effectifs comme en volume, signe de poids moyen des carcasses stable d’une année sur l’autre, à 18,4 kgéc. Les abattages de réformes ont quant à eux reculé de -5% en effectifs, et de -6% en volume : leur poids moyen de carcasse s’est allégé, de 27,0 à 26,6 kgéc.
Avec un repli des importations d’agneaux espagnols (-39% /2022 à 70 000 têtes), des exportations d’agneaux haussières (+6% /2022 à 169 000 têtes) ainsi que des sorties d’agneaux français en baisse sur 7 mois en 2023 (-7% /2022 à 2,2 M de têtes), les abattages français reculent inéluctablement début 2023.
Selon Ovinfos, les abattages d’ovins sont restés sous leur niveau de 2022 en septembre, et la tendance semble se poursuivre en octobre.
Des importations de viande ovine à de modestes niveaux
En lien avec le décalage des dates de l’Aïd el-Kébir entre 2022 et 2023, les importations françaises de viande ovine ont chuté en juillet, de -28% d’une année sur l’autre, à 5 800 téc. Le volume cumulé sur 7 mois n’a baissé que de -1% /2022, à 48 000 téc, après une hausse de +5% au 1er semestre. Mais comparé à la moyenne 2015-19, avant covid-19, la baisse des imports s’accentue (-11%).
Seuls les volumes cumulés en provenance du Royaume-Uni ont progressé (+15% /2022). Ceux en provenance d’Irlande, d’Espagne et de Nouvelle-Zélande ont reculé de respectivement de -1%, -21% et -3% /2022.
Les achats français de viande ovine étrangère restent donc modestes, malgré des abattages en berne. Face à la faiblesse des achats des ménages, cela permet de ne pas engorger le marché et de garder une cotation historiquement élevée.
Le disponible français en net repli sur 7 mois
Sur 7 mois, le disponible français en viande ovine a logiquement baissé de -5% /2022 avec des abattages toujours en net retrait et des importations à peine stables. Il se situe ainsi très en-dessous du niveau de la dernière moyenne quinquennale (-9%).