Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

La hausse saisonnière des cours, démarrée tardivement fin 2018, peine à se poursuivre. Les stocks de JB, laitiers comme allaitants, continuent de diminuer. Les exportations de viande bovine sont toujours soutenues vers les destinations secondaires.

Les cours peinent à progresser

La poursuite du désengorgement des abattoirs par les réformes laitières, abondantes jusqu’en octobre, a permis aux cours des JB d’entamer timidement leur hausse saisonnière, mais plus tardivement qu’à l’habitude. Ils peinent néanmoins à poursuivre cette tendance. Les prix des JB R et O se sont appréciés d’un seul centime sur les quatre dernières semaines alors que celui des JB U est resté stable. Et toutes les cotations demeurent inférieures à leur niveau de l’année précédente. Celles des JB U et R atteignent respectivement 3,97 et 3,82 €/kg éc début janvier (-4% et -5% /2018 en semaine 1). Le cours des JB O est également en retrait à 3,38 €/kg éc (-2% /2018), malgré une offre toujours plus limitée en JB laitiers.

Les abattages de JB de type viande en hausse en 2018, les stocks se réduisent

En décembre 2018, les abattages de JB de type viande ont de nouveau été supérieurs à ceux du même mois de 2017 (+6 600 têtes, soit +13% /2017 d’après les données mensuelles de Normabev). Sur l’ensemble de l’année 2018, plus de 645 000 JB viande ont été abattus (+3% /2017 ; -1% /2016).

Avec ces abattages en hausse, les stocks de mâles de type viande âgés de 18 à 24 mois ont poursuivi leur baisse. Au 1er décembre, d’après les données de la BDNI, il n’y avait plus que 3 000 têtes supplémentaires par rapport au même mois de 2017 (contre +13 000 têtes au 1er novembre et +15 000 têtes au 1er octobre). Les stocks d’animaux plus jeunes (12-18 mois) suivent la même tendance (-25 000 têtes au 1er décembre contre -17 000 têtes au 1er novembre). Les sorties de JB viande devraient donc diminuer dans les semaines à venir.

Les stocks de JB laitiers poursuivent leur baisse

Du côté des JB laitiers, les abattages restaient à de très bas niveaux en décembre (-13% /2017 d’après les données Normabev). Sur l’ensemble de l’année 2018, 180 000 têtes ont été abattues, soit bien moins qu’en 2017 (-11%). Au 1er décembre, les stocks de mâles laitiers étaient au plus bas, qu’ils soient âgées de 12 à 18 mois (-12 000 têtes, soit -6% /2017) ou de 18 à 24 mois (-1 000 têtes, soit -6% /2017).

Les exportations de viande bovine soutenues par les marchés secondaires

Sur les dix premiers mois de 2018, les exportations de viande bovine réfrigérée et congelée ont atteint 183 900 téc (+2% /2017 et +3% /2016).

Mais cette progression globale cache des évolutions contrastées. Parmi les trois destinations historiques (Italie, Grèce, Allemagne), seuls les envois vers la Grèce ont légèrement augmenté, notamment en viande réfrigérée (37 000 téc, soit +1% /2017). Mais ils restent cependant loin des niveaux antérieurs à la crise économique qui a touché le pays. Les envois de viande bovine fraîche et congelée sont stables vers l’Allemagne (36 700 téc sur 10 mois, = /2017) et reculent vers l’Italie (60 800 téc ; -2% /2017).

Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces exportations modérées à destination du trio « historique ». Parmi ceux-ci, la renationalisation du marché allemand où les importations diminuent (-6% /2017 sur 10 mois) au profit de la production indigène ; la progression des envois depuis l’Europe du Nord (Pays-Bas, Danemark) vers la Grèce et les importations italiennes de viande sud-américaine réfrigérée (Argentine) et congelée (Brésil), même si cette dernière, utilisée notamment pour la production de Bresaola, n’entre pas directement en compétition avec les viandes bovines françaises.

Pour expliquer la progression des exportations françaises de viande bovine, c’est plutôt du côté des destinations « secondaires » qu’il faut regarder comme les Pays-Bas ou le Maghreb. Les opérateurs français paraissent, dans une certaine mesure, diversifier leurs clients dans l’Union européenne comme à l’extérieur.

Si elle maintient le volume total exporté, cette diversification vers certaines destinations, réputées moins rémunératrices, accroît la valeur globale des exportations françaises de viande bovine réfrigérée et congelée (790 millions d’euros entre janvier et octobre 2018 (+4% /2017 ; +8% /2016). Le prix de vente moyen des exportations françaises de viande bovine réfrigérée atteint 4,44 €/kg éc (+1% /2017 ; +3% /2016).