En France, les cotations des broutards se sont stabilisées à bas niveau depuis la fin août. Les disponibilités sont moindres alors que les flux vers l’Italie sont presque aussi intenses qu’à l’automne 2019.
La cotation du Charolais U de 350 kg est remontée d’1 centime fin septembre
Les cotations de tous les broutards mâles avaient chuté fortement durant l’été 2020, davantage encore qu’en 2019 qui était déjà une année difficile.
En semaine 41, la cotation du Charolais U de 350 kg (broutard le plus fréquent sur le marché en début d’automne) a pris 1 centime par rapport à la semaine précédente. La cotation restait tout de même en baisse par rapport à 2019 de -0,09 €, soit -3% et de -0,18 € /2018. La cotation du Charolais U de 450 kg s’est stabilisée sur les semaines 39 à 41 à 2,32 €/kg (- 0,10 € /2019 soit -4%).
Pour les broutards plus légers, le prix du Limousin E de 300 kg est identique depuis 5 semaines à 2,90 €/kg, soit – 0,22 € /2019 (-7%) et – 0,18 € /2018.
La cotation des femelles limousines E de 270 kg reste quasi inchangée depuis février à 2,73 €/kg vif : -1% /2019. Après plusieurs années de forte progression, la demande pour ces animaux n’augmente plus en Italie, mais reste soutenue.
La disponibilité en broutards toujours en retrait de -2% par rapport à 2019
Le nombre de broutards disponibles a diminué depuis début 2020, reflétant la décapitalisation en vaches allaitantes. Au 1er septembre, on dénombrait 710 000 mâles allaitants de 6-12 mois, en recul de -2% /2019 (-13 000 têtes).
Ce repli de l’offre est régulier depuis 5 mois. Il est marqué en races charolaise (311 000 têtes, -4% /2019) et blonde d’Aquitaine (57 000 têtes, -2% /2019).
Depuis début 2020, les naissances de veaux issus de mère allaitante étaient en légère hausse de +0,4% /2019, mais en baisse de -5,3% /2018. Les disponibilités en broutards resteront limitées en France dans les mois à venir.
Les prix des JB finis sont remontés en Italie
La cotation du JB charolais à Modène a regagné 3 centimes/kg vif entre les semaines 39 et 41, un signe positif. Ceci semble avoir motivé le retour de certains acheteurs de broutards dans la plaine du Pô.
Selon les données les plus récentes de TRACES, les exports français vers l’Italie, tous bovins confondus, étaient en légère baisse à -1,3% du 12 septembre au 10 octobre par rapport à 2019. En cumul sur les 41 premières semaines de l’année, les flux vers l’Italie étaient quasi-stables d’une année sur l’autre (-0,3%).
En France les éleveurs ont mené des actions
Depuis plusieurs semaines, le syndicalisme agricole a mené des opérations pour inciter à la remontée des cours des broutards : rencontre des professionnels, communiqués de presse, action devant un centre d’allotement, appel à retenir les broutards en ferme.
Vers l’Espagne : diminution des exports français depuis 5 mois
D’après TRACES, les achats espagnols de tous bovins français confondus baissaient à nouveau de -6% /2019 durant les semaines 37 à 41 (51 500 têtes envoyées). En effet, en Espagne, la viande bovine est beaucoup consommée en RHD (affectée par la pandémie et depuis le 15/10 fermée pour 15 jours en Catalogne). Elle est également exportée vers le pourtour méditerranéen, pénalisé par la Covid-19. L’Espagne oriente donc ses achats vers plus de jeunes veaux (meilleur marché). En 2020, les veaux nourrissons représentent 60% des bovins exportés de France vers l’Espagne.
Quelques nouvelles perspectives pour les exports vers pays tiers
Sur la période janvier-août 2020, la France a exporté 36 000 broutards vers les pays tiers, une chute de -12% /2019 du fait de la Covid-19 dont -21% /2019 vers l’Algérie (Covid et nouveau cahier des charges limitant les poids). Les exports 2020 restent néanmoins en hausse /2018 de +6,4% vers pays tiers, dont +8,1% vers Algérie. L’année 2019 avait été une année record pour les exports vers l’Algérie.
Les exports vers la Tunisie devraient reprendre courant octobre. Les inspecteurs tunisiens agréent dorénavant les lots à l’arrivée et non plus en France (impossible depuis la Covid-19). Enfin, un bateau de broutards français vient de partir de façon inédite vers le Qatar. Il n’est pas encore possible de savoir si ce flux perdurera.