Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

Les cours des broutards n’ont pas augmenté en novembre alors que les prix des JB en France et en Italie poursuivaient allègrement leur hausse. Avec l’arrivée de l’hiver et la rentrée en bâtiment, les éleveurs ont fait du tri et mis en vente un peu plus de broutards qu’en octobre : le commerce de maigre vers l’Italie s’est donc redynamisé en novembre après un mois d’octobre plus calme.

En novembre, les cotations des broutards mâles ont stagné

Les disponibilités de bovins maigres pour l’export étaient plus importantes en novembre qu’en octobre, comme chaque année à la fin de l’automne. Avec la hausse saisonnière des disponibilités, le cours du Charolais U de 350 kg s’était stabilisé fin octobre. Il cotait toujours 2,65 €/kg vif en semaine 48, soit +25 cts par rapport au très bas niveau de 2020 (+10%), mais seulement +5% /2019. Pourtant, les cours des JB en France et en Italie n’ont cessé de croître durant l’automne et le début de l’hiver, dépassant très largement les prix des années passées.

En animaux plus lourds, le Charolais U de 450 kg a lui aussi stagné tout au long du mois de novembre et cotait 2,56 €/kg vif en s48 (+14% /2020 et +6 %/2019).

Le Limousin E de 350 kg a pris +2 cts en quatre semaines : les naissances étant plus régulières tout au long de l’année, les départs des fermes sont moins importants à l’automne. Il s’établissait en s48 à 2,83 €/kg, soit +16 cts /2020 (+6% /2020). En un an, le Limousin E de 350 kg a moins augmenté que les Charolais mais il avait aussi perdu moins de terrain en 2020. En animaux plus légers, le croisé R de 300 kg cotait 2,61 €/kg en s48, soit +32 cts /2020 (+14% /2020 et +3% /20219).

En femelles, la moindre disponibilité des broutardes à l’automne, plus tardives que les mâles, et la demande italienne pour la femelle, a soutenu les cours, voire permis quelques hausses, à l’image de la Limousine E de 270 kg (+2 cts en quatre semaines). En s48, elle cotait 2,92 €/kg vif (+15 cts ou +5% /2020 et +7% /2019). La Charolaise U de 270 kg restait quant à elle stable depuis début octobre à 2,68 €/kg vif en s48 (+9 cts /2020 ou +3% et +5% /2019).

Des naissances de mère allaitante toujours en recul

Les naissances de veaux de mère allaitante étaient de nouveau en retrait en octobre, avec 277 000 veaux nés selon SPIE-BDNI (-3% /2020 et -4% /2019).

En cumulé depuis le début de la campagne en juillet 2021, les naissances ont reculé de -4% /2020-21 (-38 000 têtes) et de -3% /2019. Au 1er novembre 2021, on comptait 3 641 000 vaches allaitantes, en recul de -2,5% /2020. L’érosion des naissances depuis le début de la campagne 2021-2022 dépasse celui du cheptel de vaches allaitantes.

Effectifs de 0-6 mois en net recul

L’offre en broutards ne devrait pas s’étoffer : les effectifs en ferme de mâles allaitants de 0 à 6 mois sont en net recul depuis plusieurs mois (600 500 veaux au 1er novembre soit -6% /2020 et -5% /2019). De leur côté, les effectifs en ferme de mâles de mère allaitante de 6 à 12 mois étaient quasi stables à 800 000 têtes (-1% /2020 et +1% /2019), du fait de naissances un peu plus nombreuses 6 à 12 mois auparavant et de la très belle arrière-saison 2021, qui a reculé les dates de ventes cet automne.

Les exports fortement ralentis en octobre

Sur la période 10 (s40 à s43) selon SPIE-BDNI, 93 000 broutards mâles et femelles sont partis à l’étranger, en net recul de -11% /2020 et -10% /2019. Les bonnes disponibilités fourragères au début de l’automne ont incité les éleveurs à retarder la vente de leurs broutards.

En cumulé entre s1 et s43, le commerce est resté dynamique, avec 948 000 broutards envoyés (+3% /2020 et -1% /2019) dont 33% de femelles, une part identique à celle de 2020.

Vers l’Italie, en octobre, selon les Douanes françaises, la France avait envoyé 77 000 broutards mâles et femelles, en chute de -13% /2020 en lien avec les faibles disponibilités de broutards à la vente. En cumulé depuis début 2021, le commerce transalpin est cependant resté robuste, à 746 000 broutards (-1% /2020 et 2019).

Vers l’Espagne, en octobre, selon les Douanes, 8 000 broutards mâles et femelles avaient été expédiés, soit -44% /2020. Depuis le 1er septembre, la mise en œuvre de la Loi de Santé Animale par les Espagnols les oblige à importer des broutards vaccinés contre la FCO, ce qui pourrait affecter les envois de broutards. De plus, avec les fortes disponibilités de veaux laitiers à l’automne, les Espagnols ont acheté davantage de veaux français non sevrés en octobre 2021 (+16% /2020). En cumulé depuis le début de l’année, 98 000 broutards français ont traversé les Pyrénées soit -5 % /2020 et -26% /2019, confirmant la tendance de fond d’un report des Espagnols vers le petit veau.

En novembre, belle reprise des envois vers l’Italie !

Sur les cinq semaines les plus récentes, du 31 octobre au 4 décembre (s44 à s48), les exports vers l’Italie ont rebondi. Selon TRACES, 109 000 bovins, tous âges confondus, ont été envoyés en Italie, soit +7% /2020 et +9% /2019.

Des exports vers pays tiers ont bien résisté en octobre

En octobre, 7 000 broutards ont été exportés vers les pays tiers, en chute de -46 % comparé à l’exceptionnel mois d’octobre 2020 mais à +8% /2019. Le commerce régulier s’est poursuivi avec l’Algérie en octobre, avec 5 500 broutards exportés (-1% /2020) malgré la suspension de la délivrance de nouvelles licences d’import début octobre. 1 300 broutards sont également partis vers Israël. L’an passé, à l’activité habituelle s’étaient ajoutés des envois ponctuels de 2 000 têtes vers le Qatar et de 3 000 têtes vers la Tunisie.

La Tunisie devrait importer quelques milliers de broutards en fin d’année 2021, suite à la délivrance de licences d’import et les envois vers Israël devraient se poursuivre.