Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 367 Décembre 2024 Mise en ligne le 20/12/2024

Depuis le début d’année 2024, les prix du beurre évoluent de façon hétérogène entre l’UE-27, les États-Unis et la Nouvelle-Zélande tout en convergeant vers 5 200-5 400 €/t au mois de janvier 2024, soit un niveau supérieur à la moyenne annuelle de la cotation européenne de 4 860 €/t en 2023.

Lors des deux dernières enchères du Global Dairy Trade, les cotations de la matière grasse ont enregistré de fortes hausses (+10,5% pour le beurre et +12,2% sur la matière grasse anhydre en février/janvier 2024).

Forte demande mondiale

Selon nos estimations à partir des derniers chiffres d’importations sur TDM, la demande mondiale en beurre en 2023 était en hausse de près de +20 000 t.

La Chine, premier importateur mondial, a réduit ses achats de -9%/2022 (-9 000 t à 93 000 t, soit -9%). Néanmoins, la demande annuelle de l’Égypte aurait augmenté de +30 000 t à 36 700 t selon TDM par rapport à 2022. L’Arabie Saoudite a également été fortement présente avec des importations en hausse de +4 000 t soit +12% sur dix mois/2022.

En Australie, les importations ont augmenté en 2023 de +21% à 38 000 t, principalement en provenance de Nouvelle-Zélande.

Demande surprenante aux États-Unis

Les fabrications de beurre aux États-Unis en 2023 ont été supérieures à 2022, +2,7%, avec une forte hausse au moment du pic laitier (+8% /avril-mai 2022). Elles ont décru au mois de novembre alors que la demande intérieure était particulièrement forte (-3,3% /nov2022). La consommation au mois de décembre a surpris le marché, elle est ressortie record depuis que l’USDA publie les données (2011). En hausse de +25% /2022, sa progression a été de près de +5% par rapport au mois précédent. Une augmentation entre ces deux mois n’est jamais arrivée jusqu’à présent. Les stocks de beurre s’affichaient fin décembre en baisse de -8% /2022. Dans ce contexte, les importations annuelles étaient en hausse aux États-Unis (+19% /2022 à 48 000 t) principalement en provenance d’Irlande et de Nouvelle-Zélande.

Hausse des exports en Nouvelle-Zélande

Au début de l’année 2023, au vu de la moindre demande en poudres grasses de la part de la Chine, il semblait probable que les fabrications néo-zélandaises seraient redistribuées vers davantage de beurre et de poudre maigre. A la fin de l’année alors que les exportations totales de poudres grasses de la Nouvelle-Zélande sont ressorties en hausse de +3,2%, cette hypothèse est remise en question. Les fabrications de beurre en 2023 ont donc dû être sensiblement proches de l’an passé. Il n’y a donc pas eu de volumes supplémentaires disponible pour le marché mondial.

Pourtant, les exportations NZ de matières grasses, qui représentent près de 60% des exportations mondiales, ressortaient en hausse en 2023 de +5%, soit +22 000 t à 468 000 t. Des stocks ont donc dû être consommés.

Baisse des disponibilités en fin d’année dans l’UE-27

Dans l’UE-27, les fabrications de beurre ont légèrement progressé durant l’année 2023 (+2,2% /2022). Toutefois, cette hausse s’est principalement produite au cours du 1er semestre, les fabrications de beurre ayant chuté au 2nd semestre. Ce recul s’est surtout vu en Irlande (13% des fabrications européennes et 3ème fabriquant derrière l’Allemagne et la France) où elles ont décroché de -12% et -10% en novembre et décembre /2022 à cause de la baisse de la collecte.

Cette baisse des disponibilités en fin d’année est en partie responsable de la hausse des prix que l’on observe actuellement dans l’UE-27. Surtout que les exportations de matières grasses en 2023 étaient en hausse de +14% soit + 35 000 tonnes à 284 000 t alors que les importations ont reculé de -16 000 t à 53 000 t (-23% /2022).