Les marchés des produits de l’élevage de ruminants N° 363 Juillet/août 2024 Mise en ligne le 19/07/2024

Les exportations françaises de viande bovine ont progressé en avril, de +22% comparé au faible niveau de l’an passé. Toutes les destinations ont progressé, notamment les Pays-Bas et les clients historiques de la France, mais aussi les pays-tiers, notamment la Turquie et l’Algérie. La consommation par bilan a résisté en avril (-2% /2023).

En avril, rebond des exports de viande bovine

En avril 2024 selon les Douanes françaises, les importations totales de viande bovine (réfrigérées, congelées et transformées) ont augmenté de +9% /2023, à 28 300 téc (cependant encore -14% /2022). Cette évolution à la hausse, comparé à 2023, est à tempérer par le nombre de jours ouvrés en avril : 2 jours de plus en 2024 qu’en 2023, soit +10% de jours ouvrés.

Les exportations françaises totales de viande bovine en avril ont, elles, bondi de +22% par rapport au faible niveau d’avril 2023, en progression vers toutes les destinations. Elles ont atteint 18 400 téc (+3 400 téc) sans toutefois arriver aux niveaux de 2022 (-7% /2022).

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Sur les 4 premiers mois de l’année, les importations de viande bovine réfrigérée et congelée ont reculé de -4% /2023, à 107 700 téc.

Elles ont diminué depuis les principaux fournisseurs de la France : les Pays-Bas (-9% /2023 à 27 000 téc), l’Irlande (-6% à 19 000 téc) et l’Allemagne (-19% à 10 500 téc). Elles sont stables depuis le Royaume-Uni (+1% à 14 000 téc) mais progressent depuis les destinations à tarif plus compétitif, tels la Pologne (+6% à 11 000 téc) et l’Espagne (+16% à 7 500 téc).

Les exportations de viande bovine réfrigérée et congelée sur le 1er quadrimestre ont reculé vers l’Italie (-9% /2023 à 15 500 téc) mais étaient stables vers l’Allemagne (+1% à 13 000 téc) et les Pays-Bas (-1% à 12 000 téc). Elles étaient en hausse en revanche vers la Grèce (+15% à 10 500 téc et seulement -3% /2022) par rapport à un bas niveau 2023, les Grecs étant alors frappés par un pic d’inflation alimentaire. Nos exportations ont aussi progressé vers la Belgique (+9% à 7 000 téc), les autres pays de l’UE (+33% /2023 à 4 500 téc, soit +1 100 téc) et enfin vers les pays tiers ( x2,6 /2023 à 4 800 téc, dont 1 400 téc grâce à des contrats avec la Turquie et 1 200 téc vers l’Algérie).

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Attention toutefois, les échanges sont affectés par des flux « parasites » avec le Royaume-Uni et les Pays-Bas depuis la mise en œuvre du Brexit. Des opérateurs britanniques font dédouaner des viandes britanniques en France avant réexportation vers les Pays-Bas. Ces flux ne sont pas retranchés des chiffres ci-dessus.

La consommation calculée par bilan a résisté en avril

Le disponible consommable en avril 2024 était en retrait plus modéré qu’en mars. D’après Agreste pour les abattages, et les Douanes pour le commerce extérieur, le disponible s’est établi à 120 000 téc en avril (-2% /2023). En effet, les abattages de gros bovins avaient progressé de +11% en téc, avec cependant 10% de jours ouvrés en plus, les importations de viande bovine de +9% /2023 et les exportations de +22%.

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Du fait de la baisse de la consommation, alors même que les volumes importés ont augmenté, la part d’import dans le disponible consommable en France a progressé pour atteindre 25% en avril contre 22% un an auparavant.

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Attention toutefois, les effets des éventuelles variations de stocks, importantes à certaines périodes, ne sont pas intégrés dans cette estimation et la lecture mensuelle ne doit pas être sur-interprétée.

Depuis le Brexit début 2021, les statistiques douanières sont perturbées par l’organisation des opérateurs. En effet, plusieurs exportateurs britanniques font dédouaner leurs viandes en France avant de les réexpédier vers les Pays-Bas afin de faciliter les procédures de dédouanement. Ces effets ne sont pas pris en compte ici.

Progression des ventes en valeur de haché réfrigéré

D’après Circana, sur les 4 dernières semaines connues (semaines 19 à 22), les ventes en valeur de bœuf haché réfrigéré ont progressé comparé à 2023 (+3%). Celles de haché congelé sont restées équivalentes en valeur à leur niveau de l’an passé.

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L’inflation s’est stabilisée autour de +2,3% en mai

En mai, l’inflation en France est restée proche des niveaux des mois précédents d’après l’INSEE, avec un IPCH (harmonisé) à +2,3% sur un an (contre +2,2% en avril, et +2,3% en mars). L’inflation alimentaire reste contenue comparé à 2023 (+1,3% contre +1,2% un mois plus tôt). La hausse du prix de l’énergie a toutefois accéléré (+5,7% contre +3,8% un mois plus tôt).