Marchés mondiaux des produits laitiers : la canicule a asséché les stocks européens.
Comme en 2017, la Chine et l’Union européenne ont encore joué un rôle majeur sur les marchés mondiaux des produits laitiers. Cependant en 2018, les échanges se sont rééquilibrés après une année 2017 marquée par une pénurie de beurre et une surabondance de poudre de lait.
D’une part, la Chine, malgré une croissance économique qui se normalise progressivement, manifeste toujours un fort appétit en produits laitiers que sa production nationale ne peut satisfaire faute de rentabilité suffisante des grands élevages. Malgré une administration tatillonne, elle est demeurée le débouché majeur de supplémentaires sur le marché mondial, réalisant à elle seule (Hong Kong compris) près du ¼ du commerce mondial des produits laitiers en volume comme en valeur. Elle a réduit ses achats de produits étatsuniens, suite au conflit commercial avec l’Administration Trump, en sollicitant davantage la Nouvelle-Zélande et l’UE- 28.
De l’autre, l’UE-28 a contribué à l’assainissement des marchés des produits laitiers, qu’elle avait plombés trois ans auparavant avec la fin des quotas laitiers. La longue canicule estivale qui a sévi sur toute l’Europe du Nord a émoussé le dynamisme de la production laitière et ralenti la collecte pendant six mois (de septembre 2018 à février 2019). Dommageable pour les éleveurs, cet incident climatique majeur a facilité la remise en marché par la Commission européenne des stocks d’intervention de poudre maigre accumulés en 2016. Vendus à bas prix, ils ont retardé le redressement du prix des protéines laitières.
En 2019, l’anticyclone sur les marchés des produits laitiers parait solide. La ressource laitière progressera modérément dans les bassins excédentaires. La demande semble ferme malgré une croissance économique mondiale moins forte. Cependant deux menaces, l’issue du Brexit et l’évolution des relations sino-étatsuniennes, pourraient assombrir les marchés laitiers.